“Une solution définitive et rapide doit être trouvée pour la crise de Kabylie”, “pour une économie de marché sociale”, l'autonomie de décision pour le parti. Les congressistes du FLN, réunis hier à l'hôtel El-Aurassi, ont fortement ovationné Ali Benflis qui a prononcé un discours qui a duré une heure et demie. Serein, le premier responsable du parti a repris toutes les idées-forces des actions qu'il a menées depuis septembre 2002. La modernité, la démocratie et l'ouverture sur la société sont les lignes directrices qui doivent, selon lui, guider désormais sa formation. Devant un congrès composé majoritairement de militants jeunes, Ali Benflis s'est, comme il l'a expliqué à chacune de ses sorties médiatiques, limité aux points inscrits à l'ordre du jour du congrès. S'il n'a pas dévié d'un iota de cette ligne disciplinaire, le responsable du FLN a toutefois mis en garde ses militants de bien prendre soin de leur formation pour qu'aucune tutelle ne puisse s'exercer sur elle. “Nous sommes, aujourd'hui, en droit de soutenir que le parti du FLN, représenté par ses différentes instances, à l'ère du pluralisme, et fort de sa nouvelle légitimité démocratique, a atteint le seuil d'évolution qui lui permet de concevoir et d'appréhender ses rapports avec l'Etat, dans la clarté et sans confusion aucune, dans une dynamique qui conforte son indépendance et qui valorise son rôle au service de la République”, dira l'orateur qui semble résolu à arracher pour son parti l'autonomie de décision. “Il n'y a d'autre choix que celui-ci”, ajoutera l'actuel Chef du gouvernement pour qui “ce huitième congrès marquera une étape décisive dans l'avènement d'une culture politique renouvelée, d'une gestion modernisée et de perspectives politiques mieux appréhendées”. Au plan économique, Ali Benflis a tenu à se démarquer de la politique des privatisations que mènent les hommes du Président. En proclamant son “option pour une économie de marché sociale”, le chef du FLN affirme que l'objectif recherché est “un juste équilibre entre les exigences du développement économique et celles du développement social”. C'est à ce titre qu'il déclare, par ailleurs, que son parti, “qui n'oublie pas ce que l'Algérie doit aux masses laborieuses dans notre pays, exprime son attachement indéfectible à un pacte social qui réunit, en même temps, les conditions de croissance et celles de la justice sociale”. Voilà une position que le patron de l'UGTA, Sidi Saïd, présent, hier, à l'ouverture des travaux du congrès, a applaudie en qualifiant le discours de Benflis de “victoire morale de son organisation et des travailleurs”. La crise de Kabylie a été également au menu de l'intervention du secrétaire général du FLN. “A-t-on le droit de ne pas nous impliquer pour une issue heureuse, rapide et définitive de la situation de crise que vit la région ?”, s'est-il interrogé avant de demander à ses militants “de continuer à écouter, à dialoguer, pour qu'ensemble, avec toutes les parties concernées, nous puissions identifier les voies qui nous permettront de sortir de cette situation de crise”. Cette solution, affirmera-t-il, “est à notre portée pour peu qu'on s'arme de deux atouts, à savoir la capacité à écouter et à comprendre, à accepter et à respecter nos interlocuteurs”. Concernant la presse, Ali Benflis a souligné que son parti, “qui articule son action politique autour du choix fondamental du renforcement des libertés, ne peut que saluer le travail au service de la liberté d'expression qui est celle de la presse algérienne aujourd'hui”. En fait, le discours du secrétaire général du FLN est tout un programme. C'est pour cela qu'un responsable du parti a proposé à ce qu'il soit considéré comme une référence pour tous les travaux du congrès. S. R.
