Face à la menace d'une troisième Intifada, Israël a jeté l'éponge, du moins en partie. La mairie de Jérusalem a suspendu ses travaux de construction d'une rampe d'accès à l'esplanade des Mosquées, dont le lancement a suscité une vive réaction de la part de jeunes Palestiniens qui piaffent d'impatience de recommencer l'Intifada. Le maire se la joue même démocrate en annonçant qu'il allait rencontrer des responsables musulmans et des Palestiniens d'El Qods-Est pour trouver ensemble une solution. Les travaux ne reprendront que lorsque les réserves des résidants auront été étudiées, même si cela doit prendre plusieurs années, a-t-il assuré. À la menace d'une reprise de la guérilla urbaine, Israël devait également subir des pressions de la part de ses propres soutiens, notamment des Etats-Unis, qui déclarent donner impérativement toutes ses chances à la reprise des négociations israélo-palestiniennes. Les manœuvres diplomatiques sont en cours pour réunir le quartette international maintenant que l'hypothèque palestinienne a été levée avec l'acceptation par Hamas de jouer le jeu sous l'autorité du président Abbas en formant un vrai gouvernement d'union nationale. Mais, comme Israël a toujours plus d'un tour dans son sac, les fouilles archéologiques entreprises sous l'esplanade des Mosquées se poursuivront en dépit du gel du projet de la rampe. Prétexte : la vérification de l'état des vestiges archéologiques, à 0 mètre de l'esplanade qu'Israël a baptisée depuis 1967 mont du Temple en souvenir de la première synagogue, brûlée par les Romains. Selon les waqfs, organisme chargé de la protection des biens religieux musulmans, les travaux menacent les fondations de l'esplanade. Réagissant à l'annonce du maire israélien, le mufti d'El Qods, cheikh Mohammad Hussein, a affirmé que la décision de suspendre les travaux et de poursuivre les fouilles n'était pas suffisante. Seuls les wafqs peuvent entreprendre les réparations nécessaires, devait-il conclure, en réitérant que les travaux israéliens ne sont qu'une agression contre la mosquée Al-Aqsa. D. B.
