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Bouteflika brouille les cartes
Le gouvernement réduit à un cabinet restreint
Publié dans Liberté le 03 - 06 - 2007

Le président de la République vient d'innover. Bouteflika aura non seulement pris à contre-pied les analystes politiques, mais il est également sorti des rouages traditionnels, en acceptant la démission du gouvernement, en chargeant le chef de l'Exécutif et certains membres d'expédier les affaires courantes, sans procéder à la nomination d'un nouveau staff. Le gouvernement intérimaire a de quoi étonner.
Abdelaziz Bouteflika s'est débarrassé d'une situation qui aurait pu être dérangeante de par sa nature anticonstitutionnelle, les ministres-députés, tout en prenant le temps pour la formation d'un nouvel Exécutif. Il ne s'agit pas, selon le communiqué de la présidence de la République, d'une reconduction, voire d'un remaniement, encore moins d'un changement de gouvernement. Le staff Belkhadem a démissionné, sa démission étant acceptée par le chef de l'Etat, il demeure partant dans son ensemble même s'il est chargé pour l'instant de gérer les affaires courantes. Le chef de l'Etat aura surtout étonné plus d'un en chargeant pas moins de treize membres de l'Exécutif démissionnaire, Abdelaziz Belkhadem y compris, d'assurer par intérim les portefeuilles ministériels dévolus aux anciens ministres et nouveaux députés de leur état. Au point de vue constitutionnel, c'est une première.
L'Exécutif démissionnaire et intérimaire aujourd'hui ressemble à une mosaïque avec une redistribution des portefeuilles intra-muros. Les anciens ministres élus à l'Assemblée ont quitté le gouvernement. Leurs départements ont été dispatchés sur leurs ex-collègues intérimaires. La démarche a de quoi étonner. Ne demeurent aujourd'hui que les inamovibles ceux qui ne se sont présentés sous aucune bannière, les technocrates, les poids lourds, ceux qui pèsent en termes de personnalité ou d'influence, les hommes du Président. Il s'agit aujourd'hui d'un cabinet restreint en termes de personnes, mais maintenu tel quel en termes de portefeuilles ministériels. Des ministres se retrouvent à gérer par intérim plusieurs départements. Un regroupement qui obéit pour certains à une logique sectorielle pour d'autres à une question de profil.
Concentration de portefeuilles chez des ministres intérimaires
La logique sectorielle mettrait en avant un regroupement de ministères en fonction des impératifs et des complémentarités existant entre les différents portefeuilles. C'est le cas notamment de Mohamed Bedjaoui, ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères, qui récupère son ministère délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines ; de Mourad Medelci, le grand argentier du pays qui se retrouve également chargé du Commerce ou encore de Hamid Temmar qui récupère le département des PME-PMI et de l'Artisanat.
L'intérim assuré par Chérif Rahmani à l'Habitat et l'Urbanisme ainsi qu'au ministère délégué chargé de la Ville, par Smaïl Mimoune au département de l'Agriculture s'inscrirait dans le même cadre. Daho Ould Kablia, ministre délégué auprès du ministre de l'Intérieur chargé des Collectivités locales, hérite lui du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière ainsi que du département de la Communication. Pour certains, la jonction faite autour de ce ministre, incontournable au demeurant, entre les collectivités locales et la santé pourrait être logique d'autant que le secteur en général et l'administration hospitalière en particulier ont des ramifications locales, habituées à travailler avec l'administration locale.
D'autres membres du gouvernement
Belkhadem récupèrent des portefeuilles notamment de par leur profil personnel. C'est le cas de Abdelmalek Sellal, ministre des Ressources en eau qui hérite de la Jeunesse et des Sports. Le ministre, qui est souvent cité en sa qualité de premier ministrable récurent et qui gère l'un des dossiers les plus épineux, a eu par le passé à gérer le département jusque-là dévolu à Yahia Guidoum. C'est le cas également de Mohamed Maghlaoui qui hérite du portefeuille de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication. Il avait occupé ce poste dans une formation gouvernementale précédente.
Il reste encore les cas particuliers de regroupement, qui obéissent bien à une certaine logique, mais qui est difficile à définir. C'est le cas notamment de Abdelaziz Belkhadem qui, en sa qualité de chef du gouvernement, est chargé d'assurer l'intérim de l'Education nationale. Certains y voient une preuve de l'intérêt accordé au secteur, alors que des échéances importantes se rapprochent, notamment l'examen du baccalauréat, d'autant que l'éducation est le premier budget de l'Etat. C'est aussi le cas de Amar Ghoul, qui outre le ministère des Travaux publics, est chargé de celui du Travail et de la Sécurité sociale. Ou encore Mohamed-Cherif Abbas, le ministre des Moudjahidine qui récupère le portefeuille de la Solidarité nationale et de Tayeb Belaïz, qui outre la Justice, se retrouve aujourd'hui chargé de la Formation professionnelle.
Par contre, d'autres membres du gouvernement n'ont pas pris de portefeuilles ministériels additifs. Il s'agit de Nourredine Yazid Zerhouni, Khalida Toumi, Abdelmalek Guenaïzia, Nourredine Moussa et Chakib Khelil. Certains d'entre eux à l'image de Zerhouni, Guenaïzia et Khelil sont en charge de ministères de souveraineté, des secteurs névralgiques ou stratégiques et qui empêchent peut-être une concentration à leur niveau.
Vers des superministères ?
S'agit-il d'un avant-goût de la future composition du gouvernement ? On évoquait, il y a encore quelques jours, la concentration de l'Exécutif en superministères. Même le ministre de l'Intérieur avait évoqué la nécessité d'inventer une nouvelle façon de faire de la politique. À l'image de ce qui se passe peut-être actuellement en France par exemple. La composition d'un Exécutif concentré est plutôt une tendance anglo-saxonne, américaine en premier. Cette nouvelle configuration du gouvernement Belkhadem dans certains cas donne comme lecture qu'on s'y achemine petit à petit. Il s'agit peut-être d'une première mouture consistant à tester la faisabilité d'un cabinet véritablement restreint en termes de personnes puis de portefeuilles sachant que cela augurerait d'une reconfiguration de l'administration publique dans son ensemble. Des superministères concentreraient réellement la politique d'un secteur globalement, sans susceptibilité, sans chasse gardée, mais nécessiteraient de nouveaux organigrammes, et une réelle volonté politique d'impulser une dynamique et une synergie au programme politique.
La situation est inédite. Mais jusqu'à quand va-t-elle durer ? Aucune indication officielle n'a été donnée en ce sens sachant en plus que la loi fondamentale ne dit rien à ce sujet.
La composition d'un nouveau gouvernement est un véritable point d'interrogation, les spéculations n'ayant pas cours à ce sujet sachant le caractère imprévisible du chef de l'Etat.
Deux pistes se dégagent néanmoins. Celle de la nomination d'un nouvel Exécutif dès la semaine prochaine, soit au retour du Président d'Allemagne où se tiendra le Sommet du G8. Il s'agirait là du meilleur des cas. Soit l'on s'acheminerait vraisemblablement ainsi jusqu'aux élections municipales. Abdelaziz Bouteflika procéderait à la nomination d'un nouvel Exécutif après les élections locales d'octobre prochain. Il reviendrait au gouvernement Belkhadem d'assurer l'intérim des prochains mois, la saison estivale n'étant pas réputée pour être une saison chargée.
Cette piste est la plus probable. Une question demeure toutefois sans réponse. Celle de savoir si le Président se complairait réellement d'une telle situation, lui qui ne cesse de prôner pour l'accélération des réformes et de l'application de son programme. Prendra-t-il dans ces conditions le risque de mettre son exécution en stand-by pendant les prochains mois alors que l'échéance 2009 se rapproche à grande vitesse ? Nul ne veut parier là-dessus. La réponse viendra de la nomination par le chef de l'Etat du nouvel Exécutif.
Samar Smati


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