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“Les faux moudjahidine doivent tout rembourser”
Mohamed-chérif Abbas, ministre des moudjahidine à liberté
Publié dans Liberté le 01 - 07 - 2007

Dans cet entretien, le ministre revient sur le problème des faux moudjahidine. Un chiffre qu'il avance pour la première fois : ils sont 10 000. Ils seront déchus de leur statut et doivent rembourser l'argent pris au Trésor public.
Liberté : Le dossier des faux moudjahidine se pose depuis au moins quinze ans. Quelles ont été les conclusions auxquelles ont abouti les enquêtes menées par le gouvernement à ce propos ?
Mohamed-Chérif Abbas : Le ministère des Moudjahidine en tant que tutelle a traité ce dossier des faux moudjahidine en le considérant comme étant une partie de l'histoire. Parce qu'aujourd'hui, nous sommes vivants et dans cent ans quand les gens vont venir pour étudier l'histoire des combattants, des moudjahidine, des détenus pendant la guerre de Libération nationale, des moussebeline et des chouhada, il faut qu'ils trouvent la vérité sur l'histoire de ce pays. C'est sous cet angle que nous avons abordé ce dossier appelé communément “le dossier des faux moudjahidine”. Et nous avons tenu à ce que notre histoire soit juste, vraie et dénuée de tout doute. Il est très important que vous saisissiez cette arrière-pensée dans le traitement de ce dossier. Permettez-moi aussi de vous dire que ce dossier a pris une proportion importante et une bonne place dans les colonnes de la presse nationale ; n'importe qui vient faire des déclarations sur ce dossier au point qu'on veuille semer le doute sur l'identité des moudjahidine, les chouhada ayant tout donné pour l'indépendance de notre pays. En tout état de cause, ce dossier des faux moudjahidine, nous l'avons réglé et clôturé et il ne subsiste aucun doute pour nous à propos de nos moudjahidine, de nos détenus, de nos chouhada et de nos moussebeline.
Comment avez-vous réglé ce problème des faux moudjahidine ? Avez-vous entrepris des enquêtes ?
Quand le dossier a été évoqué, le congrès de l'organisation nationale des moudjahidine (ONM) en 1996 a décidé de ne plus accepter de nouveaux dossiers de moudjahidine. Ceci pour une raison simple : chaque jour, il y avait de nouveaux dossiers et ces dossiers essuyaient des rejets. Il a été considéré, à ce propos, que l'Algérie ne devait pas rester à étudier des dossiers rejetés. À cette époque-là, nous avions trouvé des dossiers qui dataient d'avant 1996. Nous nous sommes dit que nous n'allions pas laisser ces dossiers stagner, mais qu'il fallait les étudier et les prendre en charge. Nous avons installé à ce propos une commission nationale spéciale qui a travaillé pendant quatre ans. Elle a étudié 35 000 dossiers. Elle a donné la reconnaissance à ceux qu'elle a considérés comme le méritant et elle a rejeté ceux qui ne le méritent pas. Et c'est à ce moment-là que les gens ont commencé à écrire et à dénoncer “les faux moudjahidine”.
À ce moment-là, nous nous sommes dit qu'on ne devait pas rester muets et nous croiser les bras. Nous avons demandé à l'organisation nationale des moudjahidine au niveau de toutes les wilayas de mettre en évidence et d'identifier les gens sur lesquels des doutes existaient à propos de leur passé révolutionnaire dans leurs wilayas respectives. De faire des procès-verbaux, d'apposer leurs cachets au sujet de ces gens qui n'auraient pas fait la Révolution et qui ne méritent pas leur statut. C'est en substance ce que nous leur avons recommandé. Parce que chaque wilaya connaît à son niveau ses moudjahidine, ses chouhada, ses détenus, ses moussebeline. Parallèlement à cela, il y avait une commission nationale qui étudiait les requêtes, les PV et les rapports qui émanaient des wilayas. Quand on trouvait des preuves tangibles, claires et nettes sur des dossiers, des décisions étaient prises par la commission nationale et qui a statué sur leur rejet. Et quand des doutes subsistaient, on demandait une seconde lecture. Nous avons travaillé de 1998 à novembre 2003. Aussi, même si la commission nationale avait finalisé son travail, il y avait de temps à autre des commissions de wilaya qui envoyaient des requêtes. Et toutes ces requêtes étaient prises en considération et traitées par des inspecteurs au niveau du ministère des Moudjahidine nommés par un décret. Ces inspecteurs enquêtaient sur place et mettaient en évidence les carences et ce qui n'allait pas dans les dossiers mis en cause. Aussi, parallèlement à cela, il y avait un travail qui se faisait par l'administration. Ce travail avait trait à la constitution du dossier et de temps en temps on trouvait des dossiers presque vides.
Des dossiers de moudjahid vides ?
Ce n'était pas une situation fréquente, mais on trouvait de temps en temps des dossiers où il n'y avait pas de légalisation de signatures au niveau des mairies, pas de légalisation des signatures de la part des témoins. Des enquêtes ont été ouvertes et les choses furent clarifiées : il y a le cas de ceux dont les dossiers sont rejetés et aussi le cas des moudjahidine sans conteste. C'est comme ça que le dossier des faux moudjahidine a été réglé pour nous.
En traitant cette question, combien de dossiers de faux moudjahidine ont été identifiés ?
Quand nous avons mené nos investigations, nous avons fait un recensement durant la période s'étendant de 1965 à 2003, et nous avons trouvé 10 000 cas. Parmi eux, il y avait de faux moudjahidine, de faux détenus, de faux chouhada. Pourquoi nous n'avons pas voulu donner ce chiffre auparavant parce que nous avions estimé que nous n'étions qu'au début des enquêtes, et nous nous devions de vérifier nos informations sur les gens dont nous doutions avant de les rendre publiques.
Ces enquêtes sont closes, les dossiers des faux moudjahidine sont de 10 000. Est-il question pour vous de faire d'autres enquêtes sur des moudjahidine qu'on peut juger douteux ?
Bien sûr ! C'est l'Organisation nationale des moudjahidine qui nous envoie des requêtes et nous les prenons en considération parce qu'il ne s'agit pas pour nous d'une mascarade ou d'une question électoraliste, mais bien d'un devoir historique et de mémoire.
Pour le mécanisme de reconnaissance, vous envoyez vos enquêteurs au niveau des wilayas d'origine pour parler avec des témoins…
Quand une personne revendique la qualité de moudjahid, elle doit nous dire avec qui elle a travaillé durant la Révolution. C'est chez ces gens-là que nous nous rendons pour vérifier.
Pour ces 10 000 faux moudjahidine, chahid ou moudjahid, est-il question d'un retrait du statut ?
Après leur mise en évidence, nous envoyons leur dossier au Trésor public. Parce qu'il s'agit d'un patrimoine national. Le Trésor public leur accorde un délai pour rembourser l'argent qu'ils ont pris. Les licences d'importation de véhicules ou les cartes de gratuité leur sont enlevées également.
Est-il question de poursuites judiciaires ?
Non.
Maintenant que le dossier des faux moudjahidine a été réglé, comment réagissez-vous face à ceux qui continuent de dénoncer les faux moudjahidine ?
Les gens qui parlent encore de faux moudjahidine ne parlent que dans la presse, à nous, ils ne s'adressent pas. De plus, ils ne nous fournissent aucun document. Nous leur avons demandé de nous donner des dossiers et des documents, mais ils ne l'ont pas fait.
De plus cette question, nous l'avons réglée avec des preuves tangibles concernant ceux qui méritent et ceux qui ne méritent pas la qualité de moudjahid et de chahid.
Par rapport aux licences d'importation des véhicules allouées au moudjahid ou au fils de chahid, beaucoup de gens dénoncent des irrégularités en la matière. Qu'en pensez-vous ?
Oui, il y a des irrégularités, mais ce n'est pas grand-chose. En tout cas, chacun de cette catégorie a le droit tous les cinq ans à une autorisation d'importation de véhicule exonérée de toutes taxes. Ceux qui commettent ces irrégularités font qu'au lieu de prendre la licence d'importation tous les cinq ans, ils la prennent tous les quatre ans par exemple en trompant la direction concernée dans leur wilaya d'origine. Mais les choses ont changé puisque nous avons tout informatisé au niveau du ministère tout comme nous avons substitué à l'autorisation d'importation, l'autorisation d'achat d'un véhicule car les moudjahidine achètent chez les concessionnaires présents ici en Algérie.
Dans le même temps, nous avons imprimé cette autorisation à l'hôtel de la monnaie pour l'entourer d'un maximum de sécurité et éviter toute falsification à ce propos. Il est impossible maintenant qu'il y ait une quelconque falsification avec ce procédé.
Des décrets d'application pour exécuter le statut du chahid et du moudjahid sont à l'ordre du jour du programme du gouvernement. Concrètement, que va apporter de nouveau l'exécution de ces décrets d'application maintenant ?
Dans ces nouveaux textes, il a été question d'un assemblage de tous les textes de loi existant depuis 1962 à 1999. Tout ce qui existe dans ces deux statuts est déjà en vigueur. Ce qui va changer a trait uniquement à la pension de la veuve de chahid quand elle décède.
Cette pension sera désormais partagée entre les fils de chahid au chômage et les filles. Auparavant, cette pension allait uniquement aux filles. Désormais, même les garçons peuvent y avoir droit à condition qu'ils soient au chômage.
C'est ce qu'ont revendiqué les fils de chouhada. Parce qu'il faut reconnaître que quand vous allez dans les villages et “d'chour” vous trouverez beaucoup de fils de chahid au chômage.
N. M.


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