La sortie prématurée de nos espoirs du tournoi des jeux Africains d'Alger a laissé perplexe les plus optimistes. Personne ne s'attendait à une telle déroute. La FAF avait, dans une réunion tenue avec le coach Mahmoud Guendouz, misé au minimum sur une deuxième ou une troisième place au podium. Contre toute attente, cet objectif n'a non seulement pas été atteint, mais l'équipe est sortie au premier tour, laissant sur leur faim les nombreux supporters qui ont mis beaucoup d'espoirs sur cette équipe, certains l'ayant même donnée comme la digne héritière de l'EN A. Une semaine est passée depuis l'échec, sans qu'aucun membre du staff ait tenté d'expliquer la véritable raison de cette débâcle. Pourtant, rien ne manquait, les stages, les matches amicaux et l'argent. Près de 7,5 milliards de centimes ont été débloqués par le MJS uniquement pour les deux sélections féminine et espoirs engagés dans ces jeux. Les acteurs du football n'arrivent pas eux non plus à donner les raisons de la défaite. “Il n'est pas permis de subir cet échec, de surcroît chez nous”, a tenu à nous révéler un entraîneur membre du Forum des entraîneurs algériens. Il est relayé par Tadj Bensaoula à Liberté Foot. “Je crois que c'est l'injustice qui a obligé les techniciens de ma génération à s'isoler. On ne pourra pas cautionner une médiocrité qui va crescendo et qui a terni l'image de notre football. Notre génération a été sacrifiée sur l'autel de la médiocrité. Sans me tromper, nous étions de véritables athlètes d'élite qui méritent amplement le statut d'anciens moudjahidine”, a-t-il déclaré au sujet des compétences marginalisées. Bensaoula : “Il ne faut pas croire au père Noël” Bien que cette équipe espoirs soit renforcée, la veille des jeux, par des éléments chevronnés tels Bouguèche, Younès, Meftah, Delhoum, Halliche et Khedis, celle-ci n'a pas pu s'imposer devant la Guinée et la Zambie dont le niveau était de loin supérieur. Le mal de notre football est plus profond. Certains le situent au niveau de la Direction technique nationale (DTN) qui n'a pas su mettre une stratégie adéquate permettant au football de retrouver la place qui lui sied. Le patron de la FAF a confié cette structure à des hommes qui lui ont promis monts et merveilles, finalement ce n'était que de la poudre aux yeux. La DTN reste une structure névralgique de la FAF, c'est à elle qu'échoit le rôle de mettre en place les mécanismes pour améliorer le niveau, assurer une formation adéquate, etc. Il y a eu échec total dans ce sens. À rappeler que nos cadets furent éliminés dès le premier tour de la CAN par la Mauritanie, ici à Alger, les juniors ont connu le même sort, les espoirs, avant cet échec, ont perdu 3 à 1 contre l'Ethiopie, ici au stade du 20-Août pour le compte des éliminatoires des jeux Olympiques... et les seniors de Jean-Michel Cavalli sont sur le point d'être éliminés de la CAN 2008, comme l'a si bien mentionné Tadj Bensaoula : “L'Algérie vient d'hypothéquer ses chances d'abord à Praïa contre le Cap-Vert alors qu'elle menait au score, où elle s'est fait piéger dans le temps additionnel, ensuite face à la Guinée. Face à la Gambie, ce ne sera pas une partie de plaisir non plus, alors qu'il ne faudra pas s'attendre à un faux pas de la Guinée face au Cap-Vert. Reste la chance des trois meilleurs seconds des douze groupes dont un ticket a déjà été gagné par le Soudan qui compte 12 points à son compteur. Alors celui qui croit au père Noël va s'en mordre les doigts. Ce serait la seconde absence successive des Verts à cette joute continentale, contrairement aux habitués tels que le Maroc, la Tunisie, l'Egypte, le Cameroun, etc.” Il faut régler le cas Schnittger Toutefois, le problème de Peter Schnittger reste posé. Pourquoi ne pas profiter de ses larges compétences du moment qu'il est payé par le MJS ? Il faut rentabiliser son recrutement. Il faut savoir que c'est la première fois qu'une équipe algérienne de football ne monte pas sur un podium lors de jeux organisés à Alger. En 1975, elle a gagné de l'or dans une finale inédite face à la France (3-2), en 1978 (jeux Africains) elle récidivé devant le Nigeria pour remporter l'or. Même les filles n'échappent pas à cette règle, elles ont, elles aussi, déçu le public en ratant comme les garçons le podium. Le football est malade sur toute la ligne. Aucune sélection nationale n'arrive à s'imposer même devant des nations qui ont à peine 10 ou 15 ans de métier. La situation est grave, elle interpelle tous ceux qui ont la charge de gérer ce sport qui mobilise toute une jeunesse avide de connaître la joie et les succès de sa sélection nationale. Y a-t-il un commandant pour sauver l'équipe nationale du naufrage ? Car le bateau prend de l'eau de partout. Il faut faire vite. Avant qu'il n'atteigne les abysses. R. A.
