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Comment Washington voit le Maghreb
Premier ouvrage du CREAD sur la relation entre les Etats-Unis et les pays d'Afrique du nord
Publié dans Liberté le 25 - 11 - 2007

Le Maghreb est devenu l'objet d'intérêt de la part des grandes puissances (Etats-Unis, Europe, Russie, Chine, etc.). Par la force de toutes les initiatives américaines au Moyen-Orient, le Maghreb s'est même trouvé projeté au cœur des enjeux touchant la zone du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord (Mena). Dans ce contexte de globalisation, la relation entre cette région de la rive sud de la Méditerranée occidentale et les Etats-Unis se pose avec plus d'acuité qu'auparavant.
Ce regain d'intérêt reflète-t-il l'importance du Maghreb pour la première puissance mondiale ou faut-il le mettre à l'actif de la concurrence avec l'Europe ? Comment interpréter la stratégie américaine fondée sur le pétrole et la lutte antiterroriste ? Quelle (s) conclusion (s) faut-il tirer des relations algéro-américaines ? Et à quoi vise le jeu d'équilibre américain entre les deux poids lourds régionaux, à la lumière de la relation d'alliance américano-marocaine ? Ces questions sont approchées dans un travail réalisé récemment par un groupe d'experts, sous la direction d'Abdennour Benatar, chercheur associé au Centre de recherche en économie appliquée et en développement (Cread). Ce travail collectif, le premier d'une série de travaux scientifiques consacrés aux relations du Maghreb avec les autres régions du monde, a été publié récemment par le Cread sous le titre les Etats-Unis et le Maghreb. Regain d'intérêt ? (*).
Les Etats-Unis n'ont pas de politique maghrébine spécifique
Dans ses réflexions préliminaires, M. Benatar prévient que le Maghreb n'existe pas en tant qu'entité politique, économique, pas même comme un acteur stratégique, qu'il constitue seulement “un projet à bâtir”. Le chercheur estime en outre qu'il n'existe pas de “politique maghrébine” des Etats-Unis, et rappelle notamment que le Maghreb, jusqu'à une époque très récente, “n'occupait qu'une place très marginale dans la politique américaine au Moyen-Orient”. Pour le chercheur du Cread, les priorités “majeures” des Américains au Maghreb se résument à “la sécurité (souvent réduite à la lutte contre le terrorisme au Maghreb, en Méditerranée et dans la région sahélo-saharienne), l'économie (énergie, investissements et libre-échange), le conflit du Sahara occidental et les relations algéro-marocaines”. Auxquelles s'ajoutent des priorités “extrarégionales” visant notamment à légitimer la politique américaine au Moyen-Orient et à attiser la rivalité avec l'Europe.
“Pas de prédominance diplomatique de l'Elysée dans le dossier sahraoui”
La tentative d'annexion du territoire sahraoui par le Maroc concentre de nombreux aspects juridiques liés au droit international. Pour Karima Benabdellah, doctorante en sciences politiques, l'Amérique, en cédant à l'ONU la tâche de régler le conflit maroco-sahraoui, “limite sciemment son influence sur sa résolution, laissant en réalité cette tâche aux différents acteurs du conflit”. Mais l'“ambiguïté” de la politique américaine n'est pas du goût des Marocains, précise-t-elle. Et d'ajouter : “Néanmoins, l'influence de Kissinger sur le dossier, les choix faits par les administrations successives contraignent l'Amérique à participer de manière active à la recherche d'une solution juste et équilibrée du conflit.” Selon elle, cette responsabilité est renforcée par le fait que “la France, alliée indéfectible du Maroc sur la question, ne peut se prévaloir d'un rôle diplomatique dans le dossier”. L'experte est consciente que la création d'un Etat sahraoui indépendant n'est pas une menace pour les Etats-Unis, qu'elle constitue même un gage certain permettant aux Américains d'espérer “atteindre leurs objectifs premiers dans la région : stabilité régionale, sécurisation des approvisionnements en hydrocarbures et élimination des foyers susceptibles de favoriser l'émergence de mouvements terroristes”. À Mme Benabdellah de soutenir encore que “si le droit à l'autodétermination des Sahraouis n'est pas respecté, il est certain que le précédent constitué par cette décision n'échappera pas à certaines nations irrédentistes”.
Alger-Washington : deux histoires parallèles de terrorisme
L'histoire des relations entre l'Algérie et les Etats-Unis montre un “caractère irrégulier, mouvementé et parfois paradoxal”, qui s'inscrit néanmoins dans une logique, selon Louisa Dris. Mais la maître-assistante à l'université d'Alger annonce qu'entre les deux pays “cohabitent deux histoires parallèles de terrorisme”, puisque, depuis les attentats du 11 septembre 2001, le terrorisme est devenu un “acteur” principal pour les Américains, après l'avoir été en Algérie pendant plus d'une décennie. Un terrorisme ayant accouché d'une violence unanimement reconnue en Algérie, qui a été qualifiée et traitée de “façon controversée”. “Ce système du deux poids, deux mesures a (…) marqué de son empreinte les relations entre les Etats-Unis et l'Algérie”, indique l'universitaire, non sans préciser que les Etats-Unis ont contribué à l'isolement de notre pays. Même si les “accommodationistes” américains ont trouvé chez les réconciliateurs algériens des alliés naturels, Mme Dris relève que le regard des Américains a changé vis-à-vis de l'Algérie à partir de 1999 et l'entrée en scène de la politique de réconciliation. “L'Algérie musulmane”, souligne-t-elle, a répondu aux besoins de “l'Amérique chrétienne” de Bush de l'après-11 septembre. Elle y voit des “signes de rupture de l'isolement régional et international” de l'Algérie, à travers son intégration dans des cadres de coopération militaire, au Sud, dans la région du Sahel, et au Nord, avec le dialogue méditerranéen. De son côté, Abdennour Benatar pense que le rôle de l'Algérie est “essentiel” pour les Etats-Unis, par “son formidable potentiel économique”, “la contribution de sa diplomatie à la résolution de certains conflits” et son rôle “dans la lutte antiterroriste”. Et, en dépit d'un alignement sur les thèses marocaines au Sahara occidental, il avise que les Etats-Unis restent attachés à l'agenda onusien et “n'envisagent pas un règlement de ce conflit sans en associer l'Algérie”. “Au fond, une large autonomie sous souveraineté marocaine revient à renoncer au droit à l'autodétermination, et donc à la mise hors jeu de l'ONU”, écrit-il, rappelant à juste titre la non-reconnaissance, par les Etats-Unis, de la souveraineté marocaine au Sahara occidental, y compris dans l'accord de libre-échange bilatéral.
Hafida Ameyar
(*) Cread, les Etats-Unis et le Maghreb. Regain d'intérêt ? Alger 2007, 304 pages.


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