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Entre propagande et perversité
Al Jazeera, une chaîne pour déstabiliser les pays arabes en voie de développement et de démocratisat
Publié dans Liberté le 22 - 12 - 2007

Il y a bien longtemps que certains spécialistes en sciences de la communication, notamment ceux qui connaissent un peu les soubassements des orientations médiatiques de la chaîne Al Jazeera, me suggéraient d'écrire quelques-unes de mes observations faites à l'occasion de rencontres scientifiques. Chaque fois, j'ajournais la réflexion. Et puis, j'ai compris que les valeurs informationnelles de la chaîne qatarie sont des faits qui marquent l'opinion, soulèvent l'indignation et suscitent une riposte intelligente et éclairée, à la fois parce que le crime est prémédité et parce que ce média s'entête à penser que ses pressions médiatiques créeront des formes de domination. Devant ces orientations malsaines, l'Algérie ne se laissera impressionner ni par le terrorisme ni par ses prolongements intellectuels, dont celui d'Al Jazeera. À force, la désinformation se mue en propagande, en terreau de perversité.
Cette hostilité se vérifie quotidiennement dans ses émissions prétendument spécialisées. La dernière en date, son étrange attitude de réaliser sur son site Internet un sondage sur le double attentat terroriste perpétré à Alger. Depuis plus d'une décennie, l'espace de la chaîne Al Jazeera est le théâtre de nombreux dérapages qui fait de la “chaîne du diable” le porte-étendard par excellence du terrorisme et de la criminalité. Ces dérapages, dont bien sûr l'origine remonte loin dans le temps, ont débouché sur des attitudes médiatiques que d'aucuns ont qualifié de “complices”, voire d'“alliées” du terrorisme international. Marquée à la fois par l'utilisation abjecte de la mission du journalisme moderne, non tel que souhaité par Pullitzer, Lasswell, Mc Luhan et les autres, par l'accumulation de l'outrage, des manœuvres et des dérapages dangereux, la chaîne qatarie semble être en déphasage avec les nouvelles réalités sociopolitiques depuis l'interruption du processus électoral de 1991. Autrement dit, comment expliquer cette hostilité, devenue monnaie courante ? Les téléspectateurs algériens n'ont pas besoin d'être des ulémas pour s'en rendre compte, car Al Jazeera, depuis sa création en 1996, s'est toujours chargée d'occulter les lumières algériennes et de montrer sournoisement les images constamment ténébreuses. Faute de ne pouvoir faire leur métier de manière responsable, ses animateurs, à l'exception de quelques-uns, décrivent l'Algérie en guerre avec une succession de contrevérités inspirant de l'inquiétude. La passion médiatique se mue en véritable fièvre quand arrive un évènement fâcheux à l'Algérie. Or, la déontologie journalistique devrait interdire d'aussi déviantes propensions et d'aussi arrogants dérapages, fussent-ils abstraits.
Pro-sionisme au service d'Al Qaïda
Chauffer les opinions, donner l'apparence d'une éthique professionnelle puis verser dans l'outrage et se dédire face à l'islamisme international, serait-ce cela la nouvelle mission journalistique ? Ce sont-là quelques observations qui éclairent sur les réelles motivations de la chaîne qatarie. Quand j'emploie ici le terme “attitude”, c'est dans le sens quasi psychologique d'une orientation éditoriale. Seule la proximité avec la nébuleuse islamiste donne à la “chaîne du diable", devenue la tribune et le porte-parole officiel d'Al Qaïda, un semblant de cohérence. Devant ces faits et même si Al Jazeera a des alliances, qui dépassent le cadre qatari, cela n'en fait pas un média respectable et responsable. Pourtant, c'est en ne cédant pas à la tentation des surenchères que l'Algérie a balayé et balaiera d'un revers ces contrevérités malsaines et outrancières. Comment le simple public pourrait-il percevoir les méandres d'une chaîne dont les aspirations pro-sionistes, la ligne de conduite et le double langage se sont attachés à rallier et à ramener au jour les conceptions sionistes, sans risquer de reprendre quelques-uns de ses stéréotypes sous le poids de son tapage médiatique. Tout cela renforce le vieux soupçon que les éléments du Tsahal eux-mêmes se cachent derrière les attitudes éditoriales de la chaîne.
Celles-ci sont toujours apparues à un moment où elles étaient d'une grande importance pour Israël. Dans le cas Al Jazeera, quand les spécialistes parlent d'infiltration, il y a, selon eux, aujourd'hui, un mal qui s'est enraciné très tôt par la conjonction de deux éléments. Primo, le personnel dirigeant de la chaîne est composé d'anciens syndicalistes estudiantins jordaniens d'obédience islamiste. Secundo, le noyau dur qui forme son équipe rédactionnelle est composé dans sa quasi-totalité de journalistes proches de l'Internationale islamiste.
Au cour du mois de mai 2004, Munir Mawari, un journaliste yéménite qui a travaillé à Al Jazeera de 2000 à 2003, confirme ce constat et accuse la chaîne d'être le mégaphone de l'extrémisme islamique : “Je peux dire avec certitude qu'entre 50 et 70% des journalistes et des fonctionnaires administratifs d'Al Jazeera sont des membres à plein titre ou sympathisants de groupes fondamentalistes islamiques.” (sic). Observons attentivement le logo d'Al Jazeera, si élégant et réussi dans un premier coup d'œil, mais dont la calligraphie rime avec les orientations du terrorisme. Avis aux spécialistes de la sémiologie et de la sémantique, il y a là une bonne recherche à mener. Il y a dans tout cela quelque chose qui n'est cependant pas tout à fait clair, d'où les soupçons qui pèsent sur la chaîne de passer des messages codés à travers ses fameux “scoops”.
Largement dominée par les islamistes, pour ne pas dire carrément les terroristes, et alors que l'Algérie avance à grands pas dans la voie de la réconciliation nationale, de la transparence et de l'espérance, dans le respect total des droits de l'homme, Al Jazeera s'évertue à jeter le trouble dans l'esprit de l'opinion publique nationale et internationale. Ce n'est d'ailleurs pas la première fois que la “chaîne du diable” commet ce genre d'amalgame en privilégiant délibérément le choix des reportages déséquilibrés.
Dès lors, on peut comprendre pourquoi ce “mini-Etat (Al Jazeera) veut gouverner la rue arabe”. Par là, elle cherche à rendre inintelligible l'expérience démocratique de certains pays arabes, particulièrement l'Algérie, et à la saisir dans toute sa complexité et sa richesse en reflétant toujours le même cliché : “Des Etats autocratiques qui n'aboutiront jamais à la démocratie.”
Ces observations sont devenues d'autant plus pertinentes que les critiques se font de plus en plus nombreuses envers ce décor qu'entretient sciemment en continu la chaîne qatarie. Et que les problèmes qui surgissent, quand il s'agit de traiter l'actualité d'Israël, Al Jazeera met l'Etat hébreu en valeur comme “le seul pays démocratique dans la région”. Ce concert de critiques n'est pas sans avoir un lien avec l'exaltation sournoise de la rue arabe, observé dans les contenus des discours d'obédience islamiste dans le but de pérenniser “la coupure entre les peuples et leurs dirigeants, tuant dans l'œuf tout rapprochement”.
Désinformation et facilités de recrutement de groupuscules salafistes
Ce qui veut dire que le contenu et le ton de l'information expriment une identification totale avec la politique de l'Etat hébreu dans la région.
Les gouvernements arabes en général et l'Algérie en particulier ont, jusqu'à présent, subi ses campagnes de désinformation. Une telle hostilité a souvent eu pour conséquence, comme chacun sait, d'enfermer les opinions publiques arabes dans un monde relativement étroit en leur proposant les mécontents et les mercenaires qui minent et gangrènent le monde arabe.
Elle a eu également pour résultat de renvoyer une image éclatée du monde arabe. Cette conception du journalisme en miettes a provoqué un double effet. Sur le plan pluriculturel, elle a conduit l'opinion publique internationale sur les sentiers du réductionnisme en perturbant la compréhension mutuelle des deux mondes, capable de donner naissance à des rapports nouveaux et sans préjugés. Sur le plan de la pratique journalistique, elle a souvent abouti à des actions occultant un grand nombre de dimensions. Le désir de promouvoir le panarabisme archaïque, recyclé en “islamisme révolutionnaire”, est certes un phénomène que l'on retrouve à toutes les époques de l'ère contemporaine, d'où cette vision médiatique à devenir hégémonique.
L'on trouve ainsi sur Al Jazeera une présentation des événements souvent étriquée, basée sur une sémantique volontairement provocante, notamment la surévaluation des actes terroristes. Si le journalisme s'est développé avant tout avec le désir et la volonté d'améliorer le bien-être des peuples, cette contamination médiatique d'Al Jazeera n'a pas eu uniquement pour effet de perturber les opinions publiques arabes à un moment où se déroule une des plus grandes opérations de communication de tous les temps, celle qui vise à éradiquer le terrorisme, elle a aussi, fréquemment, débouché sur des perspectives instrumentales des cœurs et des esprits.
Les lunettes ainsi brouillées, certains spécialistes en journalisme n'ont pas hésité à signaler que la chaîne Al Jazeera est “le meilleur agent recruteur des groupuscules terroristes”. De fait, Al Jazeera est “un accident de parcours. Sans la volonté de certaines puissances, elle n'aurait pas existé”, font remarquer certains journalistes qui connaissent bien le fonctionnement de la chaîne. “Le nazisme s'insinua dans la chair et le sang du grand nombre à travers des expressions isolées, des tournures, des formes syntaxiques qui s'imposaient à des millions d'exemplaires et qui furent adoptées de façon mécanique et inconsciente”, écrivait Victor Klemperer.
Soixante ans plus tard, il n'est pas inutile de méditer la leçon de ce philologue allemand.
M. O. E. B.
universitaire


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