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Pour une société algérienne de l'information
“Au bout des claviers… “ de Mohamed Meziane bientôt chez les libraires
Publié dans Liberté le 30 - 12 - 2007

L'universitaire Mohamed Meziane a mené une recherche à caractère académique pour tenter de cerner la société de l'information. Son plaidoyer témoigne du souci de voir une plus grande attention réservée à ce sujet en agissant en faveur d'une prise de conscience quant aux enjeux et à la complexité de ce nouvel ordre social.
La structuration de sa réflexion livre la logique contextuelle, qui fait que c'est le monde des affaires et des services qui engendre et bénéficie grandement
des nouvelles techniques de l'information. Par là, il a cherché à rendre intelligible cette aube nouvelle dont il reste à inventer les repères nationaux. Pour lui,
la société de l'information n'est pas étrangère à l'émergence de la tendance vers l'économie du savoir et que c'est précisément cette coexistence qui en fait une caractéristique propre à la nouvelle société, caractéristique que les échanges et les nouveaux liens sociaux ont compliquée et diversifiée jusqu'à lui donner la spécificité que nous lui connaissons aujourd'hui. En attendant la parution de son livre, aux éditions Al Hikma, dans les tout prochains jours, en voici quelques extraits.
Amine Allami
“Si vous regardez ce qu'il y a derrière la prospérité des nations, vous trouverez l'information ; derrière la pauvreté des nations, vous trouverez l'absence d'information. Si l'on veut un développement durable, une société saine et une véritable production intellectuelle, l'information est véritablement ce qui est nécessaire à tous les besoins.” Noah Samara, fondateur de WordSpace. Tout d'abord, je souligne que j'ai hésité avant de me lancer dans cette entreprise, tellement le cadre conceptuel de la société de l'information est en partie surprenant. Les dix mois de préparation furent intenses, provoquant la réflexion et incitant à l'optimisme. Loin de se limiter aux considérations théoriques et méthodologiques, ce livre montre le caractère hautement stratégique de la nouvelle ère en ce début du XXe siècle, par des suggestions et des propositions, pour l'ensemble de la société. Il en ressort une vision globale selon laquelle la construction de cette société ne pourra pas faire l'impasse sur la question cruciale du changement des attitudes et sur les nouvelles dynamiques communicationnelles, organisationnelles et managériales.
L'idée de cet ouvrage, qui s'inscrit dans une ambition que j'ai nourrie du temps où j'étais professeur à l'Institut des sciences de l'information et de la communication, est née, dans toute sa teneur, lorsque mon professeur à l'université d'Orléans, le Dr Jean-Louis Lespes, m'a recommandé de réfléchir sur l'apport des nouvelles techniques de l'information. Au fur et à mesure, les différentes subdivisions ont pris forme, notamment lors de la rédaction de mon mémoire sur les NTIC. Depuis, mon souci, de par mon appartenance à l'Isic et mes préoccupations intellectuelles et professionnelles, a plus particulièrement été axé sur l'examen des questions liées à l'essence même du concept de société de l'information et aux contenus communicationnels et informationnels.
En avançant dans cette réflexion et en terminant de rédiger ce livre, j'ai donc pensé aux étudiants qui abordent pour la première fois, dans leurs mémoires de fin de licence ou de magistère, la question de la société de l'information. Tant mieux si mes anciens collègues de l'IFTC de Ben Aknoun y trouvent aussi une plus-value. Il y a lieu de noter, par ailleurs, que l'étude de la société de l'information peut être envisagée de différentes approches. Pour ma part, il m'est apparu qu'il était impossible de ne pas scruter soigneusement la dimension humaine de la notion de société de l'information, vision qui contrastait avec l'approche techniciste.
C'est pourquoi il fut convenu, avec l'assentiment de la maison d'édition, tout en maintenant la forme d'un plaidoyer en faveur de la construction de la société de l'information en Algérie, d'en défendre une conception globale de la société de l'information, incluant les aspects organisationnels, éthiques, éducatifs et culturels de la problématique, tenant compte des enjeux liés à ces différents volets. La perspective communicationnelle atteste, quant à elle, la dynamique du sujet. Nul doute donc que notre ambition ne prétend pas couvrir de manière exhaustive le large champ de la société de l'information et des approches qui lui ont été réservées dans divers domaines ou qui avaient été traités dans d'autres ouvrages. Si ce livre consacre une grande partie à la dimension abstraite et théorique de la société de l'information, il reste par ailleurs sensible à l'impact des NTIC et les possibilités qu'elles offrent dans l'émergence de cet ordre social en Algérie, sans perdre de vue qu'il reste encore un long chemin à parcourir pour atteindre cette nouvelle société, souhaitée par Daniel Bell, Manuel Castells et bien d'autres. En effet, par la dynamique informationnelle qu'elles créent, les NTIC sont placées au cœur de la société de l'information. Face à ce défi, j'ai tenté de poser les jalons d'une réflexion stratégique qui permet de prévoir, d'organiser et d'anticiper plusieurs domaines émergents, tant il est bien établi que dans ses développements actuels, la société de l'information doit prendre ses ancrages loin des fractures économiques, sociales et culturelles. Dans cet esprit d'étincelle pédagogique, je me suis efforcé d'être utile, le plus précis qu'il m'était possible, de façon à saisir cette occasion pour évoquer l'une des plus grandes questions de notre temps, qui constitue un grand sujet d'actualité et un débat nécessaire et riche, en termes de perspectives d'avenir, mais aussi et surtout de soifs légitimes de savoir et de curiosité. Je préfère prendre un peu de temps pour souligner a priori qu'il s'agit là d'une vision allant dans le sens d'un accroissement significatif du soutien aux efforts de développement de la nouvelle société, qu'il nous appartient d'entretenir et d'enrichir pour plus de solidarité et de progrès. Et c'est dans cette perspective que j'insiste sur l'impératif de développement des capacités humaines permettant de saisir les prodigieuses possibilités offertes par les NTIC, pour l'enseignement, l'entreprise, la presse, la culture et l'Etat. L'enjeu de la réponse est clair : parmi ces phénomènes moteurs de la “révolution numérique”, figurent, notamment l'émergence de l'entreprise en réseau, l'autonomisation croissante du travail, le rôle accru des marchés financiers dans la dynamique industrielle et les processus d'innovation, la recomposition de la gestion des savoirs et de la connaissance. Ces changements sont réels et le temps des paradoxes est aujourd'hui révolu.
Si on veut bien me suivre, les aspects économiques ne constituent toutefois qu'une des multiples facettes des transformations en cours. Les comportements sociaux, les pratiques culturelles ou scientifiques, l'éducation et la formation, le fonctionnement et l'action de l'administration et l'exercice de la citoyenneté sont autant de domaines affectés par la nouvelle organisation informationnelle. Pierre Francastel n'a pas tort lorsqu'il écrit dans son livre, intitulé la Figure et le Lieu, qu'“une nouvelle culture, appuyée sur un nouveau système de signification, ne consiste ni dans un transfert de valeurs ni dans la découverte d'un secret ; il ne s'agit pas de déploiement ou de permutation. Il faut vraiment qu'il y ait invention simultanée des nouveaux rapports intellectuels entre l'homme et les choses et des moyens propres à les rendre communicables. Or, puisqu'une culture ne consiste pas dans un ensemble virtuel de possibilités qui doivent progressivement s'exprimer, elle ne peut être entièrement définie par ses principes, mais seulement par ses réalisations”. Ajoutant, par ailleurs, que “pour qu'il (l'homme, ndlr) se détermine, il faut d'incessants efforts d'application”. Il est par conséquent utile de s'inspirer de l'analyse de Pierre Francastel en les adaptant à l'analyse de la société de l'information, une société ayant des formes encore en gestation. Autrement dit, pour que la société de l'information devienne une réalité du monde social, institutionnel, culturel, économique et politique, les élites de la sociologie, de la science communicationnelle et de la puissance publique peuvent jouer un rôle précieux d'orientation, de régulation et de catalyse, et contribuer fortement à ce que l'ensemble des citoyens accèdent aux potentialités de la société de l'information. Il s'agit d'utiliser au maximum ces potentialités, en assurer le travail conceptuel et en expliciter le fonctionnement.
À ce niveau, peut-on parler d'un déficit algérien ? Si l'Algérie rattrape une partie de son retard, il est des secteurs où elle ne le fait pas encore, comme celui des NTIC. Ceci ne doit pas être dit pour décourager, mais au contraire pour nous inciter à mettre les bouchées doubles, tant sur le plan infrastructurel que dans les mentalités et les attitudes. Car, par leur déplacement, leur œuvre et leur impact sur l'accès aux diverses parties du savoir et de l'information, les NTIC sont un enjeu éducatif comparable, par certains côtés, à ce qu'a pu être, il y a un peu plus d'un siècle, la généralisation de l'apprentissage de la lecture et de l'écriture dans les pays industrialisés. Ainsi, cette action exige un impératif de rigueur qui permet d'enregistrer, de manière beaucoup plus exaltante, une nouvelle ambition d'une trame historique. Le véritable problème que pose cette société est qu'elle se bâtit sur un fond d'exclusion baptisée “fracture numérique”. Je suis persuadé que nous prendrons à cœur l'idée que l'émergence de l'Algérie dans le monde passe obligatoirement, aujourd'hui, et au-delà des acquis diplomatiques, politiques et économiques, par une utilisation intensive des technologies de l'information et de la communication. Qu'il s'agisse de la promotion des images et des idées, tous les médias numériques sont sollicités : la radio et la télévision par satellite, l'internet ainsi que les médias traditionnels. Sans doute, pour une large part en Algérie, la société de l'information est encore, dans bien de cas, l'exclusivité des élites, mais, déjà, l'utilisation des NTIC montre des pratiques sociales, culturelles et organisationnelles s'avançant en bon ordre. Prenant pourtant conscience que si elles représentent pour d'autres un moyen puissant de rayonnement à la fois culturel et économique, il est beaucoup plus difficile de décrire toutes ses parties, et c'est la raison pour laquelle j'ai retenu, à juste titre, l'option d'un plaidoyer, de façon à pouvoir poser des interrogations, proposer des éléments de réponse et faire des suggestions. En permettant un accès plus libre aux savoirs et à l'information, en facilitant une production de contenus et d'applications générant des revenus, en permettant une baisse drastique des coûts, en appuyant les efforts en matière d'éducation, d'environnement, de bonne gouvernance pour ne citer que quelques exemples, la progression de l'accès à Internet peut avoir aujourd'hui un impact sur le développement socioéconomique. Le moment est venu d'aller au-delà des débats littéraires. Nous avons déjà cerné le problème. Nous devons maintenant nous pencher sur les particularités structurantes et trouver les moyens d'élargir les perspectives qu'ouvre ce nouvel ordre social. Ainsi, une véritable culture informationnelle se développera, loin des traditionnels clichés et autres stéréotypes qui, comme on le voit, ne sont pas simplement produits et diffusés par les médias, tant nous l'utilisons, tant ils nous enveloppent. Ils ont, en effet, un profond enracinement dans certaines acceptions culturelles, tant du point de vue de leur caractère systématique que de celui diachronique.
Dans ce domaine, notre souci est justement de changer cette image. Avec l'avancée des NTIC, les médias en Algérie devraient essayer d'anticiper les conséquences de ces images et donc questionner avec plus d'insistance la façon dont ils représentent leur pays. Tant qu'ils ne seront pas maîtres de leur image, celle-ci ne sera souvent qu'un miroir des envies et des peurs. Les médias en Algérie possèdent, sans nul doute, les instruments nécessaires pour faire progresser cette ambition. L'objectif est de trouver comment concrétiser un tel potentiel, en œuvrant à la consolidation des acquis de la société, mais aussi au renforcement des initiatives institutionnelles pour favoriser l'émergence d'une société plus solidaire, une société réconciliée avec elle-même. Toutefois, il reste réellement beaucoup de chemin à parcourir, en parallèle, pour gagner la bataille contre la pauvreté, l'analphabétisme et la santé précaire.
Nous sommes persuadés que la mise en place de stratégie nationale pour une utilisation à bon escient des NTIC représente une chance unique, qui permettra à l'Algérie d'affronter le IIIe millénaire avec la conviction que le retard en ce domaine n'est pas une fatalité et que ses atouts peuvent être mis à profit, afin d'accélérer sa marche vers ce nouveau modèle.
Le premier pas à franchir est de faire en sorte que l'ordinateur soit, tout comme le livre ou le cahier, l'un des instruments naturels de l'enseignement. C'est en effet à travers les enfants que se forment les parents, davantage que l'inverse. En ce qui concerne enfin la diffusion des ordinateurs auprès des ménages, l'expérience suggère que si des mesures devaient être prises, elles devraient être ciblées sur les foyers modestes avec enfants scolarisés, la formation des enfants contribuant, là encore, à celle des adultes. Dans la société de l'information, tout un chacun pourra désormais disposer d'agents de connaissance, de documentalistes virtuels, capables d'affronter l'information sur les réseaux numériques, pour un coût accessible à toutes les strates de la société.
Plus qu'un constat, cet ouvrage, dans toutes ses parties, se veut un véritable plaidoyer dont l'étendue n'a d'égale que la problématique d'ensemble que le texte épouse. Cette problématique tient à la place qu'occupent la communication et l'information dans les sociétés modernes.
Dr M. M.


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