La nouveauté concerne la fonction même du premier responsable du groupe qui doit impérativement avoir deux P-DG adjoints, chargés respectivement de la partie technique, ainsi que du management et de la finance. La saga des changements continue dans le secteur des télécommunications avec la nouvelle nomination de Mouloud Djazaïri en sa qualité de nouveau P-DG d'Algérie Télécom, qui vient ainsi remplacer Slimane Kheiredine. La cérémonie de passation des consignes s'est déroulée hier au siège du groupe, en présence de Boudjemaâ Haïchour, ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la Communication qui, dans son discours, s'est longuement attardé sur les défis qui attendent ce groupe et ses filiales, expliquant cette succession de changements, tous niveaux confondus. “Nous sommes dans une logique de changement administratif qui n'a pas lieu de supposer d'autres interprétations que celles inhérentes au développement du groupe et de ses filiales”, dira-t-il et d'insister qu'il s'agit d'un secteur stratégique qui abrite toutes les institutions du pays, d'où cette dimension d'envergure. Le ministre n'a pas omis, cependant, de faire allusion à quelques insuffisances dans la gestion qui, selon ses propres termes, n'a pas su “fructifier tous les atouts et la capacité du capital humain pour être plus compétitif aussi bien sur le plan national qu'international”. Autrement dit, depuis la prise en main par Kheiredine, Algérie Télécom a réalisé de grandes avancées sur le plan infrastructures, mais n'a pas su être agressive notamment en termes de marketing sur le marché. “Un P-DG à lui seul ne peut être au four et au moulin”, a déclaré clairement le ministre décidant, en s'appuyant sur les statuts, de conforter ainsi la mission du premier responsable par deux autres P-DG adjoints chargés respectivement de la partie technique “déploiement du réseau, etc.” et la partie management, finance et marketing. Un nom est déjà avancé pour le premier dossier et concerne Aliliche Ahmed au moment où il faudra puiser dans les compétences du secteur ou du groupe pour trouver le second candidat. Le choix reviendra au nouveau P-DG, en l'occurrence Djazaïri qui siège désormais au conseil d'administration. Une instance qui voit d'ailleurs arriver et partir plusieurs membres à la fois. Les nouveaux venus sont Djazaïri, Maâche Mehieddine, Kehili, nouveau P-DG de Djaweb, ainsi que Belharrat, nouveau P-DG de Mobilis qui a remplacé Belhamdi qui, lui, quitte le CA en même temps que Oussedik et Irzouni. Kheireddine, quant à lui, qui a consacré au secteur, comme le décrit si bien le ministre, de longues années de dévouement menant une carrière riche et marquante, restera à la disposition de la DG en tant que conseiller au moment où Djazaïri, qui avait remplacé Kheireddine à son poste de chef de division de développement des réseaux de télécommunications, annonce déjà la couleur à travers un discours qui en dit long sur ses ambitions. “J'accorderai une attention particulière à la boucle locale, un segment d'activité appelé à jouer un rôle déterminant dans la réussite de la stratégie du ministre dans les domaines de la généralisation de la connexion à l'ADSL et la réalisation de l'opération Ousratic”, a indiqué celui qui plaide pour le renforcement de l'esprit d'entreprise par la mise au poste de commandement de la reconnaissance d'une éthique professionnelle et une visibilité sur les principes de fonctionnement, la mobilisation des collaborateurs pour une intégration des valeurs de la responsabilité d'entreprise. “Il nous faut imaginer une stratégie commerciale et de marketing au diapason des attentes des uns et des autres. Il va sans dire que j'œuvrerai inlassablement pour le développement d'une stratégie à même de permettre au groupe de procéder dans les délais les meilleurs au recouvrement des créances”, a déclaré Djazaïri, assurant un accompagnement soutenu des filiales qui est de nature à permettre à celle-ci de faire face avec efficience au fonctionnement d'un marché particulièrement dominé par la concurrence. Algérie Télécom est, par ailleurs, un groupe qui devra s'ouvrir en termes de capital comme l'a confirmé encore une fois le ministre et qui devra intervenir au courant du premier semestre 2008. Nabila SaIdoun
