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Une fillette happée par un éléphant au parc zoologique
Sauvée grâce à un acte héroïque
Publié dans Liberté le 09 - 02 - 2008

Les miracles existent, et ce qu'ont vécu Kamel et Meriem jeudi passé en est la meilleure preuve. Ces deux personnages bien réels ont connu jeudi passé une aventure qui a failli leur coûter la vie. Le paisible père de famille a arraché sa petite fille des mâchoires d'un éléphant qui allait la dévorer.
Une histoire incroyable dans laquelle le duo ne s'en n'est pas sorti indemne.
Kamel Dehal, 37 ans, est un père de famille qui occupe le poste de gestionnaire de stock dans une boîte privée (dont le local se trouve au parc zoologique de Ben Aknoun). Ce jeudi après-midi, il emmène sa fille, Marwa, et trois autres petites filles du voisinage au parc zoologique. Il leur en avait fait la promesse. Promesse à cause de laquelle il a échappé miraculeusement à une mort certaine.
Meriem Semmar, 6 ans. Elle a accompagné ce jeudi son père, Mohamed, et sa petite sœur au parc de Ben Aknoun. Ils ont rencontré sur place un ami de la famille, Tahar Chitour. Ce dernier y est allé avec ses deux enfants ainsi que sa femme. Personne parmi eux ne pouvait s'imaginer ce qui allait se passer. Reste les détails de cette tragédie évitée de justesse. Qui est mieux placé pour nous les donner que le héros lui-même !
Une famille simple de bachdjarah
Nous nous sommes donc déplacés chez lui. Cet universitaire, originaire de Messelmoun (Tipasa), vit dans un simple studio avec sa femme et ses enfants, au quartier populaire appelé Les Palmiers à Bachdjarah. Accueillis par sa femme, nous sommes entrés (accompagnés du père de Meriem et de son ami Tahar) et on l'a retrouvé allongé sur un lit, en face la télé, la jambe gauche dans le plâtre. Avec une simplicité et une modestie déconcertantes, il nous a accueillis avec un grand sourire. D'emblée, il nous déclara (et l'a répété très souvent après) : “Je n'ai rien fait de spécial. Je n'ai rien fait de spécial. Je n'avais pas à avoir peur de l'éléphant parce que j'ai imaginé la fille comme ma propre fille.” Il a commencé rapidement à raconter : “Dès que j'ai vu que la fillette donnait à manger à l'éléphant, j'allais lui crier de faire attention. En une fraction de seconde, j'ai vu l'animal attraper l'enfant avec sa trompe et la soulever.”
Et d'ajouter : “Rien ne pouvait me retenir. Je tirais et il y en avait d'autres avec moi”, Tahar qui était à côté de lui continua : “Tout à fait. On tirait de toutes nos forces. Il y avait avec nous un autre jeune qu'on ne connaît pas d'ailleurs.” Kamel continue son récit en essayant de se remémorer le maximum de détails. Le père de Meriem, pour contenir ses larmes, essayait tant bien que mal de cacher ses yeux. Il retenait difficilement son souffle. C'est qu'au moment des faits, il était à quelque dizaines de mètres avec son autre fille, Doghia Ines (4 ans). Meriem était avec “tonton Tahar” et ses enfants. En entendant les gens crier, Mohamed était venu en courant, s'imaginant le pire… et le pire était au rendez-vous. “L'éléphant ne voulait pas la lâcher. En tirant à trois la fillette s'est retrouvée avec le torse nu et les deux jambes dans la gueule de l'animal”, poursuivait Kamel, qui avait pris entre-temps une petite “pause” pour reprendre son souffle tout en précisant que pour lui, il fallait tout faire pour“réussir” en nous précisant : “Lorsque j'entreprends quelque chose je ne peux pas lâcher avant de la réaliser.” Après un verre de limonade, il continue : “J'ai décidé à ce moment-là de lâcher. Si on avait continué à tirer, il y avait le risque qu'elle soit carrément coupée en deux. J'ai donc sauté pour la lui reprendre sans trop réfléchir comment j'allais le faire. En remarquant ma présence, l'éléphant a jeté l'enfant et s'est retourné vers moi. Il m'a soulevé deux fois en me jetant. Après il m'a écrasé avec sa trompe contre un mur et m'a soulevé jusqu'à presque deux mètres. En tombant par terre, j'ai fait le mort. Subitement, il allait revenir vers elle. J'ai alors plongé sur la fille et je me suis mis à courir avec elle dans mes bras. Entre-temps, les gens criaient tout autour et c'est ce qui excitait encore plus l'éléphant. J'essayais de courir de toutes mes forces alors que ma jambe gauche ne répondait plus. Je suis arrivé au niveau d'un mur et je l'ai jetée par-dessus. Je l'ai escaladé et je suis retombé de l'autre côté. À ce moment-là, je me suis allongé en poussant un gros ouf ! Toutefois, j'entendais les cris des gens tout autour.
D'un péril à l'autre
“Le crocodile, le crocodile ! Je n'ai rien compris ! Je me suis retourné et subitement je me retrouve face à face avec un énorme alligator qui était dans une mare d'eau. J'ai directement pris la fillette dans mes bras. Je me suis mis debout en face de lui. Il me regardait sans broncher. Je n'en pouvais plus et en voulant en finir au plus vite, je l'ai contourné et je me suis mis à courir. Finalement, j'e m' suis sorti et je ne me souviens presque plus de ce qui s'est passé après”. Tout s'est passé, un peu après 15h, en quelques minutes, selon Kamel, alors que Mohamed et Tahar insistaient que ce n'était que trois minutes, “interminables”, préciseront-ils. La femme de Kamel, de son côté, ne cachait pas sa fierté : “Bien sûr que c'est un acte dont on ne peut qu'être fier. C'est un homme avant tout. Toutefois, je ne vous cache pas qu'après l'avoir vu je voulais à tout prix connaître le sort de la fillette. Al hamdoulah salamat.” Mohamed se retourne alors vers le héros (et c'est sans parenthèses le mot) pour lui dire en souriant : “Tu m'excuseras, mais ma fille t'en veut beaucoup. On n'a pas voulu lui raconter la vérité. On a dû lui expliquer que tu voulais la frapper et l'éléphant l'a protégée en l'attrapant.” Kamel tout en rigolant ajoutera : “Et moi je n'ai pas pu dormir. Toute la nuit je me réveillais avec des douleurs et je ne faisais que des cauchemars… d'éléphant.”
Au final, le bilan sera finalement un vrai miracle : Meriem a eu des hématomes au niveau des deux bras, du dos et un autre facial. Kamel, de son côté, a eu une double fracture, à la cheville et au genou gauche. Il va devoir mettre une broche. Il nous a expliqué qu'il a refusé de mettre une broche. “J'avais peur”, précisera-t-il. Comme quoi la peur, il connaît : “Si c'était à refaire, je suis sûr que je ferais la même chose. Pour moi, c'était ma fille qui était en danger.” De son côté, Tahar, l'ami du père de Meriem, s'en est sorti avec un étirement musculaire et un hématome au bras gauche.
Pour nous enquérir de la santé de Meriem, nous nous sommes aussi déplacés chez M. Semmar Mohamed. Nous avons été agréablement surpris lorsqu'on l'a vue. C'est d'ailleurs elle-même qui nous a reçus devant la porte.“C'est qui ces messieurs ?” demandait-elle à son père. On n'a rien remarqué de “spécial” si ce n'est un hématome sur son visage. Elle jouait avec sa petite sœur devant la télé, l'air jovial et en l'observant, on ne pouvait s'imaginer qu'il s'agissait bien de la fillette qui avait failli être dévorée par un éléphant et un alligator. Ses parents, accompagnés de Tahar et d'un voisin, nous chuchotaient carrément pour nous raconter ce qu'ils ont vécu : “On ne veut pas qu'elle sache ce qui s'est vraiment passé. On l'a emmenée ce matin à la piscine, et lorsqu'elle grandira elle saura tout.”
Les responsables du parc pointés du doigt
La tragédie évitée, il faut maintenant se pencher sur le problème, le grave problème que rencontrent les familles au Parc zoologique de Ben Aknoun. Pour Mme, Semmar, “il est plus qu'urgent de soulever l'insécurité totale qu'il y a dans ce parc.” Et son mari de renchérir avec dépit : “Il faut tirer la sonnette d'alarme et mettre les fautifs devant leurs responsabilités. Comment on a pu mettre cet éléphant dans cette fosse et comment il pouvait être aussi proche des enfants ? En plus, un agent de sécurité sur les lieux m'avait montré des photos sur son portable pour me dire qu'il avait signalé la situation aux responsables, mais personne n'a bougé.” Kamel est catégorique : “L'éléphant n'était pas à sa place. Beaucoup disent que peut-être il devait avoir faim, mais c'est un herbivore, donc ce n'est pas logique. Sauf s'il avait tellement faim qu'il ne pouvait donc plus distinguer les humains d'autres choses.” Là, le héros nous dira presque en criant : “Je suis prêt à le dire même devant Bouteflika. Il y a trop d'affaires louches dans ce parc. L'argent, il y en a même beaucoup, mais il y a trop de trafic. Les animaux sont tellement laissés à l'abandon et mal nourris qu'on peut même voir leurs côtes. Il faut assainir ce parc, surtout que ce n'est pas le premier incident qui s'est produit, et rien n'a été fait pour les éviter.”
“Hasard” ?
Que de questionnements : les trois hommes sont du monde vétérinaire : le père de Meriem et son ami Tahar sont ingénieurs agronomes diplômés de l'ENV (Ecole nationale vétérinaire) d'El-Harrach, alors que Kamel a un DEA en agronomie obtenu “avec un tronc commun en agro-vétérinaire”, nous a-t-il précisé
Tous les trois ont deux enfants : Meriem (6 ans) et Doghia Ines (4 ans) pour Mohamed ; Marwa (presque 6 ans) et Safa (un an le 8 mars prochain) pour Kamel, et Mayssa (6 ans) et Yanis (4 ans) pour Tahar.
Au Parc zoologique de Ben Aknoun hier après-midi, rien n'avait changé et aucune mesure de sécurité n'avait été prise. La foule, comme tous les week-ends, était au rendez-vous. Personne n'avait eu vent de l'“incident” de la veille.
Salim KOUDIL


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