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Attentats du 11 décembre : 3 mois après…
LES AGENCES DE L'ONU EN STAND-BY
Publié dans Liberté le 11 - 03 - 2008

Trois mois après les attentats du 11 décembre, le temps semble s'être arrêté à cette date à Hydra où la douleur des habitants du quartier et du personnel onusien reste encore vive. Reportage.
C'était mardi le 11 décembre 2007. Deux kamikazes avaient décidé de mettre fin à des vies humaines, casser l'espoir des jeunes et endeuiller le peuple algérien, en s'attaquant à des symboles du pays, faisant ainsi plusieurs morts et blessés. Cela fait donc exactement trois mois que 70 personnes ont trouvé la mort, sans parler du nombre de blessés qui se comptent par centaines. Retour sur les lieux du drame. Que deviennent les projets de reconstruction ainsi que la prise en charge des victimes de ces attentats ? Que font les organisations onusiennes ? Ont-elles repris leur travail ?
Hydra : le temps s'est arrêté à la date du 11
Le projet de restauration du Conseil constitutionnel avance à pas de géant et les employés de cette institution ont repris leur travail quelques jours après le drame. L'entreprise de construction chinoise, chargée de restaurer le site, a déjà effacé toutes traces de l'attentat. Tout semble reprendre son cours, il reste simplement le ravalement de la façade du Conseil constitutionnel qui est encore recouvert d'une immense bâche verte. Les mesures de sécurité ont été doublement renforcées avec des balises de sécurité bloquant l'accès à tout véhicule non autorisé, vérification de papiers au niveau de plusieurs postes de police et des énormes bacs en béton longent le trottoir. Alors que le quartier de Ben Aknoun se normalise, rien n'a été fait à Hydra.
À la rue Raoul-Payan, le temps s'est arrêté à la date du 11 décembre 2007. Trois mois après l'attentat contre les bureaux de l'ONU, le décor est toujours le même. Un silence pesant hante ce quartier ; plus personne ne s'aventure dans cette rue, même pas ses habitants. Ils l'ont désertée le jour du drame, laissant derrière eux leurs affaires personnelles et le souvenir de toute une vie. De temps en temps, le bruit d'un effondrement de mur ou le vent soufflant fort fait sursauter la brigade de police qui assure la sécurité du site. Aussi bizarre que cela puisse paraître, trois mois après le drame, le périmètre de sécurité qui isole la zone ciblée par l'attentat, dressé par la police le jour même du drame, est encore là.
Le siège de l'ONU abritant les bureaux du Pnud, l'immeuble des Vergers et les deux villas mitoyennes à ces institutions ont été complètement démolis par la déflagration qui a soufflé également les cloisons, arraché les portes et les plafonds des bureaux du HCR ainsi que de plusieurs domiciles. À l'intérieur tout est encore pêle-mêle : des meubles cassés, des effets vestimentaires mélangés à des gravats et des documents administratifs des organisations onusiennes traînent encore sur le sol. L'endroit où le camion piégé a explosé n'est plus qu'un énorme amas de pierres. Un véhicule complètement calciné est encore stationné devant l'immeuble des Vergers. “Nous sommes obligés d'assurer la sécurité sur ce site afin que personne n'accède à l'intérieur de ces ruines. Après tout, c'est une zone à risques destinée à la démolition”, a signalé un policier. Dans ce quartier en ruine, il ne reste qu'une seule famille rescapée de ce drame. “Nous sommes les oubliés du 11 décembre, plus personne ne s'intéresse à notre cas. Regardez dans quelles conditions nous vivons ! Pourtant le gouvernement avait promis de prendre en charge la restauration de nos maisons”, s'indigne un habitant de la villa 18 A. Avec une façade complètement démolie recouverte d'une bâche verte, ils ont refusé de quitter leur domicile. En dépit du choc psychologique causé par l'attentat, cette famille, qui a requis l'anonymat, s'indigne contre les autorités concernées qui n'ont rien fait... “Où vouliez-vous qu'on parte ? Ils nous ont rien proposé. La plupart de nos voisins sont hébergés chez leurs proches, il n'y a que deux familles qui vivent dans les pseudo-appartements destinés aux victimes des attentats. Il ne faut pas croire tout ce qu'on voit à la télévision. Voilà la réalité, nous sommes en danger sans parler des intempéries de ces derniers jours”, a-t-il ajouté. On entend parler du cas d'un chauffeur de taxi qui a perdu son domicile, ainsi que son véhicule le jour de l'attentat ; il vit toujours à l'école primaire du quartier.
“Nous essayons de ne pas trop se plaindre car notre famille n'a pas été blessée, et ce n'est pas le cas de toutes nos connaissances ; d'ailleurs notre voisin Abderrezak n'a pas eu autant de chance que nous, il a perdu ses deux jambes ainsi que son œil droit, et maintenant il se retrouve sans aucune aide ni prise en charge”, a-t-il précisé. Sa sœur réplique de loin : “Le fait d'h abiter Hydra ne fait pas de nous des gens riches. Nous avons besoin des indemnités et des aides pour les victimes de l'attentat.”
Les ONG en stand-by
“Nous sommes à la recherche de nouveaux locaux pour reprendre nos activités le plus rapidement possible. Il est clair que nous avons besoin de plus de sécurité, ainsi que de l'aide d'Etats membres et du pays hôte pour l'assurer. Le travail va continuer au sein de nos organisations”, a déclaré M. Kamel Dervis, administrateur du Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) et représentant du secrétaire général de l'ONU, lors d'un point de presse quelques jours après le drame. Trois mois après cette déclaration, les ONG sont encore en stand-by.
Le gouvernement algérien leur a attribué des bureaux provisoires dans un centre d'affaires d'un hôtel algérois, mais le travail reprend timidement. Après la polémique qu'il y a eu entre notre gouvernement et le responsable de l'ONU concernant la commission d'enquête internationale, aucune information n'a été donnée concernant la reprise de leur travail en Algérie.
Actuellement, plus de cinq organisations onusiennes, à savoir le Pnud, le HCR, le Pam et le Fnup, occupent ces nouveaux locaux. Les mesures de sécurité sont doublement renforcées, aucune personne n'a le droit d'accéder au 14e étage sans motif valable ! Tous se fait par téléphone. “Veuillez rappeler plus tard, il n'y a personne pour vous communiquer des informations. Nous ne sommes pas encore fonctionnels.” Nous avons eu droit à la même réponse pour nos questions.
Après avoir insisté durant des heures, nous avons eu quelques bribes d'information. Selon notre source qui a requis l'anonymat, le travail de ces organisations consiste, en ce moment, à faire le suivi des projets lancés avant les attentats du 11 décembre. “Il faut dire que nous ne sommes pas encore bien installés dans ces locaux pour reprendre notre travail tel qu'il était auparavant. D'ailleurs, il y a encore des travaux et nous manquons d'espace pour traiter nos dossiers. Pour le moment, nous ne faisons que le suivi de nos projets”, a-t-elle précisé. Elle explique qu'actuellement, ils se chargent de ce qu'ils appellent “life save activity” (les aides d'extrême urgence), par exemple la prise en charge alimentaire des réfugiés sahraouis.
Ainsi que le développement des moyens de télécommunications. Cependant, les ONG consacrent la majorité de leurs efforts pour assurer la sécurité aux employés des Nations unies.
L'une de leurs missions en ce moment est d'aider leurs collègues encore blessés et de soutenir les familles des victimes de cet attentat. “Nous avons beaucoup de blessés, il y en a certains parmi eux qui ont été amputés, d'autres sont encore sous le choc ; il faut s'occuper d'eux”, a-t-elle expliqué. “C'est encore frais, c'est difficile d'en parler, encore plus de reprendre son travail habituel. Cela ne pourra jamais être comme avant, il faut du temps”, a-t-elle témoigné. Rappelons que 17 employés ont péri lors de ce drame, d'autres ont été blessés, certains employés étrangers ont même quitté le territoire algérien. “À vrai dire, une telle catastrophe me fait réfléchir sur mon travail et mon avenir. J'ai failli perdre la vie et ne plus revoir mes enfants. Rien ne redeviendra comme avant”, a-t-elle conclu.
Il faut noter que les responsables de l'ONU avaient déclaré qu'il n'était pas question de réduire leur effectif en Algérie ; bien au contraire, ils procéderont à des recrutements dès que leurs nouveaux bureaux leur seront attribués, afin de bien mener leur métier humanitaire.
Nabila Afroun


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