L'Ecole polytechnique d'architecture et d'urbanisme (Epau) a abrité, hier, une rencontre sur le projet “Femmes architectes en Euro-Méditerranée”. Parrainé par l'Epau, l'Ecole nationale d'architecture du Maroc (Enam), l'Association sur la recherche sur la ville et l'habitat (ARVHA) de France et l'Union des femmes architectes belges (avec le soutien de la Fondation euroméditerranéenne Anna-Lindt), le projet a pour objectif de mieux valoriser la présence des femmes dans une profession encore monopolisée par les hommes. Catherine Guyot, présidente de l'ARVHA, a révélé que seulement 15% des membres inscrits à l'Ordre des architectes en France sont des femmes. Elle a précisé que la profession libérale est dominée, dans son pays, par les architectes hommes. Leurs consœurs se retrouvent davantage dans les fonctions salariées. Naïma El Haouzali, chef de projet à l'ENA (Rabat) a indiqué que le taux des femmes architectes est un peu plus élevé au Maroc, puisque il atteint les 37%. Le chiffre est au demeurant assez relatif, puisque le nombre global des architectes marocains est à peine supérieur à 2 600. L'ENA admet, sur concours, uniquement 65 étudiants par promotion. Ce n'est pas le cas de l'Ecole d'architecture algérienne qui connaît, depuis quelques années, une multiplication déraisonnée du nombre de ses étudiants. Si la moyenne d'étudiants par groupe se situait aux alentours de 25, dans le milieu des années 1990, elle avoisine actuellement la quarantaine. Bon nombre des inscrits à l'Epau font des études en architecture par défaut, en ce sens qu'ils se sont retrouvés orientés vers une filière qui ne figurait qu'en position de quatrième ou cinquième choix. En Algérie, les architectes, qu'ils soient hommes ou femmes, éprouvent de grandes difficultés à émerger dans un milieu accaparé par quelques noms qui réussissent toujours à prendre les marchés importants. Beaucoup d'architectes conçoivent des projets intéressants mais qui ne verront jamais le jour. Il n'en demeure pas moins que le projet “Femmes architectes en Euro-Méditerranée” médiatise les conceptions de dix femmes architectes algériennes, au même titre qu'un nombre égal de leurs homologues en France, en Belgique et au Maroc. S. H.
