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Les palmiers agonisent
REMONTEE DES EAUX A EL-OUED
Publié dans Liberté le 22 - 05 - 2003

Le gaspillage de l'eau dans le Souf a conduit à la pénurie…
De passage, l'année dernière, dans la ville d'El-Oued, notre reporter avait déjà relevé la menace qui guettait Haï Sidi-Mastour. Une année, pratiquement jour pour jour, après, le constat est déplorable. Hormis des carcasses, une odeur nauséabonde et des moustiques, il ne reste presque plus rien de ce quartier dont la plupart des maisons sont inondées. Le phénomène de la remontée des eaux est bien plus que jamais présent et menaçant. “Parmi les 55 familles qui occupaient ces habitations, 23 seulement ont été relogées”, s'est plainte la population qui n'a de cesse, à chaque passage de responsables de haut rang, d'alerter, de dénoncer et de crier sa détresse.
Le malaise dans la ville aux Mille coupoles est profond. Les problèmes se multiplient et se diversifient, mais les plus dramatiques restent ceux de l'eau et de la remontée des eaux. Fait curieux et inédit, Oued Souf qui dispose d'eau en abondance n'est plus en mesure, depuis bien des années, d'étancher sa soif. Certains vont jusqu'à parler de “malédiction”. Et à ceux-là, les notables de la région répondent : “Le malheur ne peut provenir que de l'homme lui-même !”
El-Oued dispose, en effet, de richesses hydriques incommensurables, mais en même temps, elle n'en a pas. Message décodé : l'eau coule à flots des robinets, mais elle n'est pas potable. Les habitants se retrouvent alors contraints d'acheter à 1 et parfois même à 2 DA une eau de “meilleure” qualité qui provient de Goléa. Encore plus phénoménal et unique en Algérie, l'eau qui coule des robinets est chaude (60°). L'eau froide n'existe pas. Cette eau est extraite de la nappe continentale intercalaire (albien).
“Nous sommes obligés de stocker l'eau et de la laisser refroidir pour pouvoir nous laver”, raconte un citoyen. La solution ? La mise en place d'un refroidisseur. Il en existe plusieurs dans la wilaya, mais la plupart sont à l'arrêt. Celui de la ville d'El-Oued, pourtant tout neuf, ne fonctionne pas, car celui-ci nécessite d'avantage d'énergie. L'Epedemia, l'organisme qui le gère, ne peut, par conséquent, en supporter le coût. C'est là un peu l'histoire du serpent qui se mord la queue. Les habitants refusent de payer la facture, parce qu'ils s'estiment lésés ou non satisfaits. La plupart ne reçoivent pas l'eau et lorsqu'elle daigne “couler”, personne ne peut la boire. L'autre problème qui se pose est celui du tartre et du calcaire, néfastes aussi bien pour le consommateur que pour les canalisations.
Les autorités, de leur côté, affirment qu'ils ne pourront pas assurer des prestations si les clients ne s'acquittent pas de leur redevances.
C'est à croire qu'El-Oued nage dans une flotte d'eau “mal aimée”. Elle rejette ses eaux n'importe où du fait de l'absence de réseaux d'assainissement et ce sont des fosses sceptiques qui y font office. Ce sont donc des eaux usées qui atterrissent carrément dans des terrains vagues, dans un canal secondaire ou dans un chott. Ce qui constitue, par conséquent, des sources qui alimentent la nappe phréatique. Celle-ci se retrouve non seulement polluée, mais finit par déborder.
Le professeur Hansjorg Oeltzscner, expert et géologue allemand, a écrit dans une étude que “la nappe phréatique dans la région de Oued-Righ, Souf et Ouargla est contenue dans les niveaux sableux et argilo-évaporitiques du quaternaire, pelliculaires par rapport à la nappe des sables, qui lui succède en profondeur, dont elle est généralement séparée, alimentée principalement par sa surface : pluie, infiltration des oueds et, de plus en plus, fuites de réseau et des eaux de drainages, et soumise à l'évaporation dans les chotts. Il en résulte un niveau de salinité élevé, qui tend à croître avec l'augmentation des apports en eau de drainage des palmeraies”.
C'est justement cela qui cause la remontée des eaux d'où tout le drame de cette région. “Un million de palmiers a été ravagé en l'espace de quelques années”, rapportent des citoyens. Les autorités atténuent les dégâts et ramènent le chiffre à 125 000, ce qui n'est pas moindre non plus. Les palmiers sont cultivés dans des ghouts. Il s'agit de la survivance d'une technique ancestrale de plantage à ras la nappe phréatique faisant l'économie de l'irrigation. Cela a bien fonctionné avant de devenir un cauchemar. Les ghouts sont devenus, longtemps après d'immenses bassins d'eau stagnante. On remarque
le phénomène lorsque des roseaux commencent à envahir la palmeraie.
Certains commencent à
utiliser des systèmes d'irrigation modernes, tels que le goutte à goutte. Une méthode que d'autres récusent parce que, selon eux, elle influe négativement sur la qualité de la datte.
Mais, alors que faut-il préconiser ? Le problème de la remontée des eaux est posé depuis les années 1980. Il n'a été pris en charge que dix ans après. Et ce n'est qu'aujourd'hui que des actions concrètes sont véritablement entreprises pour une issue radicale.
Du côté de l'Etat, des moyens ont été débloqués pour remédier à cette situation. 16 milliards de centimes ont servi à une étude qui rendra ses conclusions incessamment. Elle retrace le schéma directeur d'assainissement et d'épuration des eaux usées et pourquoi pas les traiter et les réutiliser. Les travaux, quant à eux, nécessiteront la somme de 1 600 milliards.
Au niveau de l'Algérienne des Eaux (ADE) de la région d'El-Oued ainsi que du côté des autorités locales, des actions urgentes sont entreprises. Elles comptent sur la généralisation des compteurs pour mettre fin aux abus estimés actuellement à 70%. Dans la ville d'El-Oued à titre d'exemple, il existe 22 000 abonnés qui, d'ailleurs, payent au forfait. 15 000 d'entres eux ne sont même pas raccordés et pas moins de 4 à 5 000 consommateurs ne sont pas déclarés (consommation illicite). D'où toute la pertinence de l'opération qui constitue à doter les abonnés de 12 000 compteurs d'eau par les autorités et 8 000 par l'ADE. Il s'agit aussi de remblayer les ghouts et de limiter les forages selon les besoins pour éviter la surexploitation de la nappe. Ceci permettra la survie des palmiers dans les ghouts où erre encore l'esprit protecteur du père fondateur “Rammal”.
N. S.


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