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Le régime syrien peut-il se réformer ?
Publié dans La Nouvelle République le 18 - 04 - 2011

Le vent du changement qui souffle sur le monde arabe ne saurait épargner aucun pays de la région même si les formes et les rythmes de la contestation populaire varieront suivant les contextes nationaux forcément différents.
Le vent du changement qui souffle sur le monde arabe ne saurait épargner aucun pays de la région même si les formes et les rythmes de la contestation populaire varieront suivant les contextes nationaux forcément différents. Comment un régime autoritaire comme le régime baathiste syrien pourrait-il échapper à l'onde de choc surmédiatisée qui a balayé les régimes de Ben Ali et Moubarak en attendant le tour d'Ali Salah au Yémen et de Kadhafi en Libye ? En apparence, le scénario est identique. Le mouvement de protestation populaire est parti de la petite localité située au sud du pays, Deraa, pour s'étendre au reste du pays. Les manifestants qui réclament pacifiquement des réformes politiques et sociales sont confrontés à la répression féroce des forces de l'ordre. Le régime, qui sait qu'il joue sa survie, cherche à amortir la contestation populaire en promettant des réformes. Avec recul, ces réformes n'apparaissent pas seulement comme tardives et superficielles. Elles ont tout l'air d'être une tentative de gagner du temps sinon comment expliquer l'intensification de la répression au même moment où le régime reconnaît explicitement la nécessité des réformes politiques et sociales et de la lutte contre la corruption ? Certes, le président Bachar Al Assad a démis son gouvernement pour confier le nouveau cabinet à son ancien ministre de l'Agriculture et a limogé le gouverneur de Deraa, mais est-ce suffisant pour contenir la colère populaire ? Un régime autoritaire et clanique Les exactions des forces de l'ordre contre les manifestants pacifiques ne constituent pas un «dérapage» sécuritaire qu'on pourrait attribuer au zèle de tel ou tel responsable des services de sécurité. Elles font partie intégrante d'un mode de gouvernement fondé sur l'exclusion, la répression et la torture qui dure depuis plus de quarante ans. Les protestataires qui défient les forces de l'ordre le savent et s'ils sont prêts à en payer le prix c'est que la révolte qui couvait depuis longtemps a trouvé l'occasion de se manifester au grand jour, encouragée par la chute des régimes autoritaires en Tunisie et en Egypte. Face à l'intensification d'un mouvement de protestation populaire qui ne réclame pourtant pas — pas encore — la chute du régime mais seulement des réformes politiques et sociales, le régime n'a pas trouvé mieux que de crier au «complot impérialo-sioniste» en vue de le discréditer et de justifier sa répression. Comment expliquer cette fuite en avant du régime baathiste et son recours systématique à une répression disproportionnée contre un mouvement pacifique ? Ce qui pourrait passer pour un comportement incompréhensible, anachronique et suicidaire relève en fait d'une logique propre à un régime autoritaire dont le discours «nationaliste» et «progressiste» ne saurait cacher son enracinement socio-historique dans une logique clanique qui n'hésite pas à instrumentaliser les divisions ethniques et confessionnelles que connaît la société syrienne. La rhétorique «nationaliste panarabe» n'empêche pas le régime de s'appuyer sur la minorité alaouite, dont sont issus la plupart des dignitaires militaires et policiers du régime, une minorité qui n'hésite pas à jouer intelligemment sur la peur des autres minorités, comme la minorité chrétienne, de l'envahissement d'une majorité musulmane sunnite supposée «conservatrice». Par définition, un régime clanique qui se nourrit de logiques segmentaires ne peut s'ouvrir sans se condamner à entrer dans une crise interne grave qui pourrait signer sa disparition. Les éléments les plus durs du régime clanique trouvent leur cohésion et leur force dans leur fermeture hermétique aux «autres» qui représentent, de ce point de vue, autant de menaces pour la survie du système et qui doivent à cet égard être en permanence divisés et/ou neutralisés. La rivalité idéologique sanglante avec l'ancien frère ennemi baathiste irakien, qui a constitué une des pages les plus sombres de l'histoire politique de la région durant plus de trois décennies, n'a pas échappé à cette logique segmentaire et destructrice. C'est ce qui explique les difficultés rencontrées par Bachar Al Assad dans sa tentative de réformer le système au lendemain de sa prise de fonction après la disparition de son père. Tout en se mobilisant autour de la solution consensuelle du fils qui devait naturellement succéder au père, la vieille garde du régime a tout fait pour empêcher l'ouverture promise par le jeune héritier. La suite est connue. Les contradictions accumulées durant des décennies et les frustrations des promesses de réforme non tenues pouvaient déboucher à tout moment sur une rupture plus ou moins violente. Il manquait le déclencheur. Etant donné le nouveau contexte régional et international amplifié par le phénomène des télévisions satellitaires et des réseaux sociaux, les évènements de Deraa ont pu constituer un déclencheur plus que suffisant. Si les 20.000 victimes de la féroce répression de Hama en 1982 n'ont pas réussi à secouer le régime, cette-fois, les centaines de victimes de la répression, loin d'intimider le mouvement de protestation populaire, semblent lui donner une vigueur et une détermination redoublées. La fuite en avant du régime baathiste syrien, qui s'appuie sur une répression féroce et une propagande primaire assimilant la protestation populaire à un «complot étranger», risque malheureusement d'aggraver la situation sur le terrain surtout que certains dignitaires du régime n'hésitent pas manifestement à jouer la carte de la provocation confessionnelle en actionnant de mystérieux escadrons de la mort et en attribuant leurs actes de violence à des groupes armés subversifs à la solde de l'étranger comme cela s'est produit à Lattaquié, une localité portuaire où la majorité sunnite a toujours vécu harmonieusement avec des compatriotes alaouites et chrétiens. Interférences géopolitiques Plus grave. Si le bras de fer entre le régime baathiste et le mouvement de protestation populaire continue et s'aggrave comme le montrent certains indices, il n'est pas exclu que la crise syrienne prenne des proportions alarmantes auquel cas la crise politique que le régime tente vainement de réduire à une crise «sécuritaire» risque de se transformer en une crise diplomatique certaine. (A suivre) Mohamed Tahar Bensaâda

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