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Vers un leadership régional à base d'un islam moderniste (IV)
Publié dans La Nouvelle République le 27 - 09 - 2011

Le Premier ministre turc Rejeb Tayyeb Erdogan a été reconduit le 12 juin 2011 pour un troisième mandat à la tête de son pays dans un contexte marqué par le bouleversement de la carte géopolitique régionale impulsé par la dynamique révolutionnaire arabe, sur fond d'ambition d'Ankara de propulser une politique néo-ottomane visant à ancrer la Turquie comme le nouveau point de référence diplomatique du Moyen-Orient.
Par effet d'aubaine, le veto opposé par Moscou à toute intervention de l'ONU en Syrie, sans nul doute facilité par les déboires de l'Otan en Libye, paraît constituer la réplique aux manœuvres navales menées conjointement en mer Noire par les Etats-Unis et l'Ukraine. Le croiseur USS Monterrey, équipé du système de défense anti-aérien AEGIS, a pris part en juin à des exercices conjoint Ukraine-Etats-Unis dénommé Sea Breeze 2011 (Brise de mer 2011). L'exercice relève d'un exercice de routine mais la participation de croiseurs lance-missiles a incité Moscou à adresser un message dissuadant les participants contre toute menace contre la sécurité de la navigation de sa flotte, particulièrement son accès vers les eaux chaudes de la Méditerranée, spécialement le littoral syrien où la Russie dispose des deux seules bases en Méditerranée, Tartous et Lattaquié. La base navale permanente russe en Syrie lui offrirait un avant-poste stratégique en Méditerranée en remplacement des installations louées à l'Ukraine, dont le contrat prendra fin en 2017. Des travaux d'approfondissement du port syrien de Tartous et d'élargissement de celui de Lattaquié ont déjà été entrepris. La base de Tartous serait protégée par un système de défense antiaérien S-300 PMU-2. L'acte d'accusation du tribunal spécial sur le Liban en désignant du doigt le Hezbollah libanais, le 30 juin 2011, le jour même de l'adoption de la déclaration de politique générale du nouveau gouvernement libanais de Najib Mikati, en pleine révolte syrienne, paraît destiné à maintenir sous pression le binôme Syrie-Liban dans une guerre de substitution à l'Iran, alors que le débat sur une éventuelle attaque des installations nucléaires iraniennes paraît avoir été mis en sourdine et que l'offensive diplomatique des Palestiniens à la prochaine session de l'Assemblée générale de l'ONU, en septembre 2011, en vue de proclamer un Etat palestinien indépendant, se développe en dépit de l'opposition conjointe des Etats-Unis et d'Israël L'internationalisation d'un crime interne, s'agissant de l'assassinat d'une personnalité n'exerçant aucune responsabilité internationale, et d'un crime commis sur le territoire d'un Etat souverain dont la victime en est le ressortissant, et l'instrumentalisation de cette justice à des fins politiques placent le Liban sous un mandat de facto des puissances occidentales, à la merci d'un chantage permanent, occultant le débat sur le passif de l'ère Hariri, qui hypothèque, lui, l'avenir du Liban : - une dette publique de cinquante milliards de dollars - trente millions de mètres carrés de superficie du territoire libanais vendus à des inconnus, vraisemblablement à des investisseurs originaires des pétromonarchies du Golfe - près de deux cent mille naturalisés sunnites entraînant un bouleversement de l'équilibre démographique du pays dont le système politique repose sur une répartition confessionnelle du pouvoir. Sur le plan régional, son effet second est la subversion de la Syrie par son flanc Est, un objectif permanent de la diplomatie occidentale depuis quarante ans. De par son alliance avec l'Iran, le Hezbollah et le Hamas, l'implosion de la Syrie, l'obstacle majeur à l'hégémonie absolue israélo-américaine sur la zone, justifierait a posteriori toutes les menées occidentales dans la zone et en compenserait largement les déboires L'alliance turco-américaine devrait être analysée aussi dans ce contexte en ce que ce partenariat avec un nouveau chef sunnite non arabe se révélerait comme une opération de ravalement cosmétique à la précédente alliance entre les Etats-Unis et la frange rigoriste de l'islam sunnite matérialisée par l'Arabie saoudite, au-delà Al Qaïda et les Talibans, si calamiteuse et préjudiciable à l'image de l'Occident. III) Une masse critique agrégeant la Ligue arabe aux anciens maîtres de l'axe continental de la route des Indes (Turquie, Iran) Certes, l'émergence d'un pouvoir chiite en Irak dans la continuité territoriale de l'Iran chiite constitue un scénario cauchemardesque pour la Turquie, qui voit son leadership régional mis à mal et sa position géostratégique dévalorisée. Mais, outre la solidarité sur la question kurde, la Turquie, un des pays les plus peuplés d'Europe et le plus pauvre, serait inéluctablement un fardeau financier pour l'Union européenne, fardeau plus important que les dix nouveaux membres admis le 1er mai 2004 au sein de l'Union. Dans cette perspective, la constitution d'un ensemble homogène agrégeant la Ligue arabe aux anciens maîtres de l'axe continental de la route des Indes (Turquie, Iran) créerait une instance géopolitique intermédiaire de 450 millions de personnes, à l'effet de faire la jonction entre l'ensemble européen, la Russie et l'immensité asiatique représentée par l'Inde et la Chine. Disposant d'une main-d'œuvre et de ressources énergétiques bon marché, cet ensemble serait en mesure d'instaurer un partenariat global entre les deux rives de la Méditerranée et sous-tendre, face à l'hégémonie occidentale, un objectif plus politique : l'affirmation d'un monde méditerranéen, à dominante néo-islamiste, dans des Républiques pluralistes, ayant vocation à servir de passerelle entre l'islam et l'Occident et de module stabilisateur au sein du voisinage immédiat. Zone de transition entre l'Asie et l'Europe, dont il constitue l'arrière-plan stratégique, au point de confluence des grandes voies de communication internationales, sur la route du pétrole, le monde arabe, cœur historique du monde musulman, borde le flanc méridional de l'Union européenne sur une façade maritime de 12.000 km de la Mauritanie via Gibraltar (Maroc) à Lattaquié (Syrie). Vaste réservoir humain, il demeure, malgré sa fragmentation actuelle et la multiplication des bases américaines sur son sol, une zone stratégique de première importance. Les combats en Irak, en Palestine et au Liban et l'éviction lors du printemps arabe de l'hiver 2010-2011 de certains des principaux relais de la diplomatie occidentale, Hosni Moubarak (Egypte) et Zine El Abidine Ben Ali (Tunisie), le principal point de confrontation à l'hégémonie américaine, plaident en faveur de ce partenariat turco-irano-arabe. Quels sont les bouleversements majeurs qui vont modifier les données stratégiques de la zone ? Démographiquement, dans un renversement de tendances sans précédent de l'histoire, la rive sud de la Méditerranée est en passe d'enregistrer un surplus démographique par rapport au nord européen. Dans moins d'une génération, vers l'an 2025, la population de quatre Etats européens membres de l'Union européenne (France, Italie, Espagne, Portugal) aura à peine augmenté (170 millions) alors que celle des autres pays du pourtour se sera accrue de 70 % et avoisinera les 400 millions, induisant une nouvelle pesanteur sur l'écologie politique et économique du Bassin méditerranéen. Religieusement, l'islam, fait aussi sans précédent dans l'histoire, s'est hissé au premier rang des religions par le nombre de ses fidèles (1,5 milliard de croyants en l'an 2000 contre 1,2 milliard de catholiques). Une promotion qui se double d'une implantation durable et permanente de l'islam dans l'espace occidental et par une montée en puissance en Europe de la troisième génération issue de l'immigration. Quant aux Arabes, les déboires européens de la Turquie et des alliés arabes de l'Occident le prouvent : la quête permanente d'une protection occidentale ne saurait tenir lieu de politique. Le Koweït, Bahreïn, la Jordanie et l'Egypte, titulaires d'un label «allié majeur hors Otan» et, au-delà, l'ensemble des dirigeants arabes doivent y prendre garde : une caution américaine ou un satisfecit européen ne saurait suffire ; ils ne valent jamais en tout cas quitus de leurs peuples. Hosni Moubarak, Zine El-Abidine Ben Ali, Ali Abdallah Saleh et Rafic Hariri en sont les moins muets de cette règle non écrite de la vie politique arabe, dont il importe qu'elle connaisse son prolongement dans le Golfe pétro-monarchique pour que le monde arabe se dégage de la trop lourde tutelle de ses parrains occidentaux et atteigne la masse critique qui lui fait cruellement défaut pour un partenariat avec les autres zones géostratégiques de la planète. Tel est l'enjeu de la vaste recomposition géostratégique en cours, alors que les Etats-Unis s'apprêtent à se retirer tant de l'Afghanistan que de l'Irak, deux guerres budgétivores qui ont si pesé sur son leadership planétaire dans un contexte bouleversé par la dynamique révolutionnaire arabe, l'impasse persistance sur la question palestinienne et l'aspiration turque à un leadership régional. (Suite et fin)

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