Dans une initiative de solidarité sans précédent, les internautes tunisiens se mobilisent depuis dimanche dernier en faveur des indignés de Wall Street. Que ce soit sur Tweeter ou Facebook, les Tunisiens ont envahi ces deux réseaux sociaux, en publiant des dizaines de milliers de tweets et des commentaires sur le mur de la page officielle Facebook du président américain Barack Obama. La plupart de ces messages sont empreints de beaucoup d'humour, une qualité reconnue à nos voisins tunisiens. Nombre de ces posts désopilants font une analogie entre les événements de la révolution tunisienne et une version virtuelle US. On peut en citer quelques-uns : «Après la fuite d'Obama, en vertu de l'article 56, Joe Bidden est désigné pour assurer l'intérim» «Bill Karoui, patron de CBS : «Obama is our father» ou encore l'immanquable «Ya Michèle ya hajama roudi flouss el yatama» en référence à Leïla Ben Ali. Des photos-montage ont même été confectionnées à cette occasion pour montrer Obama représenté sous les traits de Ben Ali balbutiant son dernier discours avec son fameux «Je vous ai compris» et avec traduction intégrale. Il faut dire que dans cette action spectaculaire, il n'y a pas que des messages humoristiques. Loin s'en faut : il y a aussi de nombreuses insultes du type «fuck USA !». Il faut dire que les administrateurs de la page Facebook d'Obama ont eu fort à faire face à ce qu'il convient d'assimiler véritablement à une cyber-attaque ou précisément, comme disent les spécialistes, un «trolling». En effet, en moins de 24 heures, plus de 120 000 commentaires ont été publiés sur le mur du président américain. Les Tunisiens s'estiment, pas moins, les initiateurs d'un vaste mouvement mondial. Très inspirés par le «Printemps arabe» inauguré, faut-il le rappeler, par la «Révolution de jasmin», certains internautes tunisiens ont promis au président US de venir libérer, sous peu,… l'Amérique. D'autres plus réalistes, lui ont adressé courtoisement leurs salutations tout en le conjurant d'oublier, au plus vite, les raids aériens contre les pays arabes et/ou musulmans… Quoi qu'il en soit, pour le mouvement «Occupy Wall Street» qui s'est félicité de l'élan collectif tunisien, l'opération dite «Facebook Tunisian Spamming Obama» qui a consisté à interpeller le dirigeant de la première puissance mondiale à dénoncer le système financier international et à revendiquer des droits fondamentaux, tels que l'emploi, est un «encouragement pour les indignés du monde entier». Ce mouvement de protestation qui ne cesse de prendre actuellement de l'ampleur, est violemment réprimé par les autorités américaines. A noter, enfin, que dans leurs ambitions d'une révolution mondiale, les «hacktivistes» tunisiens ont choisi d'autres cibles de choix, à savoir le président français Nicolas Sarkozy et le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu, à qui ils souhaitent de «subir» le même sort.
