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Puisse notre pays dépasser le syndrome hollandais
Publié dans La Nouvelle République le 30 - 12 - 2011

L'année 2011 se termine. Quel bilan et quelles perspectives ? Où en sont les réformes économiques en Algérie ?
J'espère des lendemains meilleurs pour notre pays qui a d'importantes potentialités pour surmonter la crise multidimensionnelle à laquelle il est confronté. Il s'agit d'éviter tant la sinistrose que l'autosatisfaction en dressant un bilan serein objet de cette modeste et brève contribution. L'Algérie de 2011 est en plein syndrome hollandais exportant 98% d'hydrocarbures à l'état brut et semi-brut et important 70%-75% des besoins des ménages (gonflement faramineux de la facture alimentaire entre 2008/2011 alors que le secteur agricole a absorbé des montants faramineux de plusieurs centaines de milliards de centimes algériens dans le programme du PNDA dont aucun bilan n'a été fait à ce jour) et des entreprises dont le taux d'intégration – public/privé – ne dépasse pas 15%. Entre 2004/2013 la dépense publique dépasse les 480 milliards de dollars mais toujours tiré par les hydrocarbures et à ce jour il n'y a pas de bilan ni de 2004/2009, ni des deux premières années 2010/2011 sachant seulement que pour le programme de 2010/2013, évalué à 286 milliards de dollars, 130 sont des restes à réaliser du programme de 2004/2009. La loi de finances 2011 a montré un important déficit budgétaire de plus de 33%, ramené en 2012 à 25% mais pour ce dernier en comprimant les dépenses d'équipement, en précisant qu'elle a été établie à 37 dollars le baril, la différence étant versée au Fonds de régulation des recettes. Le prix réel du marché donnerait un déficit budgétaire moindre puisque le baril dépasse les 100 dollars depuis une année et pour plus de transparence dans la gestion de la dépense publique, il est souhaitable de supprimer ce fonds de régulation et d'établir la loi de finances sur la base du cours du marché. Par ailleurs ,une loi de finances n'est qu'une loi de finances, et en principe, dans les pays développés et émergents, permet de connaître seulement la différence pour l'année entre les recettes et les dépenses de l'Etat durant une année. En Algérie malheureusement, faute d'un tableau de bord à moyen long et terme, ce qui suppose une planification stratégique, non la planification administrative autoritaire des années 1970 inexistante (où en est la veille d'intelligence économique fondamentale en ce XXIe siècle), la loi de finances devient une référence pour connaître la politique économique mais selon une vision de court terme. Pour preuve, des mesures d'une importance capitale ont été contenues dans les lois de finances 2009/2011, réorientant toute la politique économique algérienne. Cela montre l'absence d'une vision stratégique le gouvernement naviguant à vue au gré de la conjoncture, étant attentif surtout au cours des hydrocarbures. Et les rapports internationaux montrent un environnement contraignant des affaires. L'Algérie dépense deux fois plus en référence à des pays similaires, pour avoir deux fois moins d'impacts économiques, montrant des surcoûts exorbitants. La corruption prend des proportions dangereuses menaçant la sécurité du pays. L'on peut dire que la réforme globale est bloquée pour des raisons essentiellement politiques, le blocage étant d'ordre systémique. La crise financière mondiale aura-t-elle un impact sur l'économie algérienne ? Bien entendu qu'elle touchera l'Algérie ayant un répit grâce à ses réserves de change pendant trois à quatre années sous réserve d'une compression de la dépense publique avec des risques de tensions sociales. Premièrement, en cas de persistance de la crise mondiale, dont des experts prévoient qu'elle atteindra un point culminant entre 2015/2016, il y aura forcément moins de demande d'hydrocarbures. Cela concernera les pays émergents, étant en interdépendance des économies, qui d'ailleurs comme en Chine préparent l'après-énergie fossile. Rappelons la chute de 45% des recettes de Sonatrach en 2008. Le deuxième volet concerne nos réserves de change placées à l'étranger, soit plus de 155 milliards de dollars (45% en dollars et 45% en euros). D'ailleurs le problème se pose : pourquoi pomper les hydrocarbures du fait de la capacité d'absorption limitée pour placer ces réserves à des rendements très faibles, voire négatifs tenant compte du taux d'inflation mondial. Je ne suis pas inquiet pour les bons du Trésor américain, pour les obligations allemandes ou françaises, encore qu'il faille être vigilant, mais pour les placements en Grèce, Irlande, Espagne, Italie, Portugal, pays qui connaissent une très grave crise d'endettement. Par ailleurs selon le ministre des Finances algérien et le gouverneur, avant la crise de 2008, 80% étaient placés dans des institutions garanties par les Etats et 20% étaient placés dans des banques privées AAA, taux ramenés ensuite en 2010 à 2%. Or, certaines banques dites AAA ont été soit décotées ou ont fait faillite. Qu'est-il advenu des 18%, entre- temps, puisque cette crise a touché tous les pays sans exception, avec d'importantes pertes, notamment pour les pays du Golfe. L'Algérie serait-elle une exception ? Une réponse du gouvernement algérien s'impose car ces réserves de change, autant que les réserves d'hydrocarbures, sont la propriété de toute la population algérienne. Dans ce contexte, quelles sont les perspectives ? Dans 16 ans l'Algérie avec 45/50 millions d'habitants sera un importateur net de pétrole et dans 25/30 ans de gaz, tenant compte à la fois de l'extrapolation des exportations et de la forte consommation intérieure et sous réserve d'une stabilisation des coûts et d'un prix directeur de gaz de 10 dollars le M/BTU. L'urgence est donc dès maintenant de préparer la transition d'une économie de rente à une économie hors hydrocarbures dans le cadre des valeurs internationales par une gouvernance renouvelée, l'Etat de droit, la réhabilitation de l'entreprise et son fondement, le savoir. Or, prenant en compte des performances de l'éducation, de la santé, de la qualité de la vie, le dynamisme économique et l'environnement politique, le grand hebdomadaire financier américain Newsweek, très influent dans les milieux d'affaires, avec l'appui d'éminents experts internationaux, vient de classer fin 2010 l'Algérie à la 85e position sur un échantillon de 100 pays. Ce rapport montre clairement un déphasage entre le discours officiel algérien et la réalité, considérant que l'Algérie risque à terme de se vider de ses cerveaux, et donc de sa substance essentielle. La logique rentière actuelle freine l'émancipation d'un tissu productif concurrentiel. Actuellement, tous les segments de la société algérienne, faute d'une moralisation politique au sommet veulent immédiatement leurs parts de rente (distribution de salaires sans contreparties productives), ce qui ne peut que conduire le pays au suicide collectif. Nous en sommes presque au dicton après nous le déluge, l'essentiel est de calmer à court terme le front social. Cela nous renvoie à la société anomique analysée minutieusement par Ibn Khaldoun dans son cycle de décadence des sociétés. Comme mis en relief précédemment, il y a blocage de la réforme globale par les tenants de la rente, se limitant aux dépenses monétaires sans se préoccuper des impacts car cette réforme déplace des segments de pouvoir, les gagnants de demain n'étant pas forcément ceux d'aujourd'hui. L'illusion bureaucratique est de croire que des lois sont assimilables aux réformes alors que l'essentiel est une nouvelle régulation économique, politique et sociale, en fait revoir le fonctionnement de la société par une libéralisation comme en Chine maîtrisée. Pour preuve l'Algérie depuis 1986 est en transition : ni économie administrée qui a sa propre logique ni économie de marché concurrentielle au sein d'une économie forcément ouverte, car nous sommes à l'ère de la mondialisation, qui ne saurait signifier anarchie mais un rôle stratégique à l'Etat régulateur.

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