Il ne passe plus un jour qu'un véhicule ou plus ne soit volé sur le territoire national. Un phénomène qui a pris de l'ampleur avec le développement inquiétant du crime organisé sur les plans national et international. En effet, de l'année 2000 à 2010, plus de 6 800 affaires de vol de véhicules ont été traitées par les services de la Gendarmerie nationale. Une étude du phénomène réalisée récemment par la cellule de communication du commandement de ladite institution indique le développement alarmant de cette activité illicite n'épargnant aucune marque de véhicule ni l'état de ce dernier. Les enquêtes diligentées au cours des dernières années ont montré une hausse dans le nombre de véhicules volés, notamment de l'année 2000 à celle de 2003, avec un total de 1 558 affaires, pour baisser sensiblement en 2004 et 2005 (730 affaires). La hausse reprend de 2006 à 2008 enregistrant respectivement 797 et 671 affaires alors que la moyenne la plus faible n'a intervenu qu'en 2009 avec 190 vols après 815 affaires constatées en 2010. En 2011, les gendarmes ont encore traité 1 385 vols impliquant 503 personnes. «Nous déduisons à travers l'analyse de ces données que la moyenne de vols de véhicules en Algérie a augmenté en 2011 par rapport à 2010 avec près de 69,94%», analyse l'étude. Et d'ajouter qu'en 2011, les mêmes services ont constaté le vol de 337 véhicules dont 298 légers, quatre tout-terrain, 29 lourds et six motos. «Le phénomène du vol de véhicules a proliféré pour atteindre la majeure partie du pays bien que les wilayas d'Oran, Alger, Tizi Ouzou, Ouargla et Constantine demeurent les plus touchées par le vol de véhicules», a précisé la gendarmerie. Pour ce qui est des véhicules volés récupérés, la même source fait état de 565 véhicules récupérés en 2010 avant que ce chiffre n'augmente à 673 en 2011 alors que 126 l'ont été entre janvier et février écoulés. «Le nombre global des véhicules récupérés par la Gendarmerie nationale en 2010 et 2011, et les mois de janvier et février 2012, a atteint le nombre de 1 368 véhicules de différents types dans leur état initial ; les malfaiteurs procèdent généralement au désossement des véhicules volés avant de les vendre sous forme de pièces détachées ou repeindre le véhicule, falsification de la plaque d'immatriculation ou numéro de châssis avant de le revendre», explique-t-on. Et d'indiquer que les différentes affaires traitées ont impliqué 1 143 personnes au cours des deux dernières années. L'étude des services de sécurité démontre, par ailleurs, les moyens et méthodes des gangs spécialisés dans le vol et trafic des véhicules et qui sont différents d'une bande à une autre. Il s'agit, entre autres, d'attirer les victimes, des conducteurs de taxis, les transporteurs clandestins ou les bus de transport de voyageurs sollicités, pour les emmener vers un endroit choisi d'avance en contrepartie d'une somme d'argent alléchante et suivant un plan étudié. Généralement, les chauffeurs sont orientés vers les routes secondaires pour les agresser et s'accaparer de leurs véhicules. Cette ruse est utilisée lors de déplacement d'une wilaya à une autre notamment au niveau des gares routières et stations de taxi. D'autres agresseurs cernent la victime en la braquant et l'oblige à s'arrêter et lui prennent son véhicule ou encore ils suivent de près le véhicule ciblé jusqu'à son arrivée à un ralentisseur ou obstacle pour le percuter par l'arrière, l'obligeant à s'arrêter pour que le conducteur soit agressé et le véhicule volé. La même source cite le cas où les victimes sont suivies dans des endroits difficiles où il n'y a pas beaucoup de circulation pour les agresser, sans oublier le cas du vol de véhicule en stationnement et l'arnaque en faisant croire au propriétaire la volonté d'achat pour l'agresser sur les lieux du rendez-vous. D'autres méthodes criminelles consistent en l'attirance des victimes par des femmes qui leur donnent rendez-vous dans des lieux où ils seront agressés par des complices ou encore la méthode de vol qui consiste dans l'entente entre les propriétaires et les bandes de voleurs pour escroquer les sociétés d'assurance. Les propriétaires désossent leurs véhicules vendus sous forme de pièces détachées et avisent les sociétés d'assurance pour signaler leur vol pour obtenir des dédommagements. Les méthodes diffèrent, les cibles aussi mais le but demeure, celui de développer une activité illicite des plus juteuse et coûtant des fortunes à l'économie nationale tout en privant le citoyen d'un bien généralement acquis difficilement.
