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Quel sera le taux de participation lors des élections du 10 mai ?
Publié dans La Nouvelle République le 21 - 04 - 2012

Il faut éviter la vision d'assimiler la population algérienne à un tube digestif grâce à une redistribution passive de la rente des hydrocarbures pour une paix sociale éphémère. Il serait maladroit pour le pouvoir algérien d'ignorer les aspirations profondes de la population algérienne parabolée qui ne croit plus aux paroles mais aux actes.
Avec la grogne sociale croissante, la population algérienne a soif de démocratie et de justice sociale mais également d'efficacité économique avec un sacrifice partagé car les réformes à venir seront douloureuses. La question centrale est la suivante : les élections législatives du 10 mai 2012 permettront-elles une réelle transition démocratique en Algérie conditionnées par le taux de participation qui est l'enjeu majeur ? Ma seule ambition étant l'avenir de l'Algérie, n'étant dans aucun parti politique, je préconise dix mesures qui pour leur opérationnalité doivent être synchronisées et datées. 1- Revoir le fonctionnement du système politique est la première condition qui doit reposer sur des valeurs morales. Les députés et sénateurs et bien d'autres organisations satellites vivent du transfert de la rente des hydrocarbures et sont incapables de mobiliser la société. Les partis FLN/RND/MSP ont obtenu lors des dernières élections législatives, selon les données officielles, 13% de voix par rapport aux inscrits. Il s'agit d'éviter les fraudes massives du passé, car l'Algérie n'a connu, et selon les propos des plus hautes autorités du pays, aucune élection libre depuis l'indépendance politique, sinon l'instrumentalisation des partis par l'administration (quotas). D'où l'importance d'une lecture attentive du fichier électoral. 2- Devant être conscient que le blocage essentiel concerne le fonctionnement de la société, la mentalité bureaucratique croyant faussement que le vote de lois résout les problèmes, lois contredites quotidiennement par les pratiques sociales, sous réserve d'objectifs précis, et d'une réelle volonté politique de démocratisation, supposant une mutation systémique, revoir la constitution associant l'ensemble des forces politiques, sociales, économiques et des experts en limitant le nombre de mandats présidentiels et trancher définitivement : régime parlementaire. Pour le régime parlementaire, le président n'étant qu'un symbole représentant le symbole de l'Etat le Premier ministre étant seul responsable de la politique socioéconomique devant le Parlement. Pour le régime présidentiel, le président doit être issu d'un parti majoritaire afin d'appliquer son programme (cas US). S'agit-il durant la période de transition - l'Algérie selon les observateurs internationaux est dans cette éternelle transition depuis 1986 - d'opter pour un régime semi-présidentiel ? Aussi, toute révision fondamentale de la Constitution engageant l'avenir de la Nation, devra passer par un référendum et non plus par les deux chambres. 3.- Le sigle FLN ne doit pas être instrumentalisé, propriété du peuple algérien de la glorieuse guerre de libération nationale, le restituer à l'Histoire afin de réaliser une concurrence loyale par rapport aux autres partis. C'est d'ailleurs le souhait des fondateurs du FLN et de l'immense majorité de la population algérienne. Le FLN s'est toujours assimilé depuis l'indépendance politique à l'Etat, la majorité des partis créés étant en fait des annexes et les conflits qui secouent actuellement ce parti, outre qu'ils ternissent l'image de ce cigle qui appartient à tous les Algériens traduit en fait les luttes de pouvoir au sommet pour les élections présidentielles de 2014. Dans ce cadre, inventorier les biens immobiliers et du capital argent des partis proches de l'administration, revoir les subventions aux partis et associations qui doivent compter sur leurs adhérents, ainsi que la rémunération des députés/sénateurs disproportionnée par rapport à leur rendement. 4- Comme cela a été prévu dans le rapport sur les réformes de l'Etat, revoir le fonctionnement de toutes les institutions, qui doivent être efficaces alors qu'elles sont actuellement budgétivores, et surtout proches des populations. Le futur gouvernement devra regrouper les ministères par centres d'objectifs, privilégiant l'efficacité au lieu de la distribution de postes, pour le partage de la rente, qui se télescopent, devant aller vers la décentralisation et non la déconcentration et vers la régionalisation économique qui ne saurait signifier régionalisme avatar de l'esprit bureaucratique jacobin. 5.- Il s'agit de favoriser le fonctionnement des institutions prévues dans la Loi, pour un contrôle transparent des deniers publics, réactiver le Conseil national de l'énergie, la Cour des comptes, le Conseil de la concurrence, parallèlement aux contrepouvoirs économiques, sociaux et politiques, en évitant comme par le passé leur gel, le choix dictatorial personnel étant totalement dépassé et source de dérives nuisibles à l'avenir du pays. En démocratie, le pouvoir est le pouvoir et l'opposition est l'opposition productive nécessaire au pouvoir lui-même pour corriger ses erreurs et préparer l'alternance. 6- Afin d'éviter le fonctionnariat, source d'inertie et de relations de clientèles, y compris les walis, les grandes entreprises publiques/ban-ques et des postes-clés de l'Administration (douane, fiscalité notamment), limiter la durée à cinq années maximum d'exercice. Ces fonctions doivent être soumises à la concurrence afin de faire émerger les compétences, loin des relations de clientèles. 7- Mettre en place des mécanismes de régulation clairs tant politiques, économiques que sociaux, en impliquant la société civile par la promotion de la femme, signe de la vitalité de toute société, afin de moraliser tant les institutions que les personnes chargées de gérer la Cité. 8.- Libérer les canaux d'information notamment l'ENTV, en autorisant des chaînes de télévision indépendantes et les manifestations pacifiques, car vouloir étouffer comme une cocotte minute la société qui a besoin de respirer, l'explosion violente à terme pourrait être inévitable. 9.- Définir une nouvelle vision stratégique de la réforme globale afin de mette en place une économie hors hydrocarbures compétitive dans le cadre des valeurs internationales, au sein de l'intégration du Maghreb, pont entre l'Europe et l'Afrique, si l'on veut créer des emplois durables et atténuer les tensions, loin d'une distribution passive de la rente sans contreparties productives pour calmer transitoirement le front social. Du fait de la panne de la réforme globale, promise mais non réalisée car déplaçant des segments de pouvoir jouant sur le statu quo et l'équilibrisme, permis grâce aux hydrocarbures, mais fatal pour le pays à terme, l'économie algérienne est une économie totalement rentière 98% d'exportations d'hydrocarbures et important 70/75% des besoins des entreprises et des ménages, les 188 milliards de dollars de réserves de change au 1er janvier 2012 n'étant pas dues au génie créateur mais aux hydrocarbures, tout en posant la problématique de leur rentabilité pour les 80% déposées à l'étranger. La rente, toujours la rente, entre 1963 et 2012 mais avec une concentration excessive du revenu national au profit d'une minorité rentière : un Etat riche mais une population en majorité pauvre. 10- Enfin un débat national sans exclusive sur le bilan de tous les programmes socioéconomiques 1963/2012 afin de déterminer la trajectoire future 2012/2020 de l'Algérie. Cela suppose de poser la problématique de la démocratisation de la gestion des hydrocarbures, de la gestion des réserves de change et l'intégration de la sphère informelle dominante intimement liée à la logique rentière contrôlant 40% de la masse monétaire en circulation et 65% des segments des produits de première nécessité où tout se traite en cash, alors que l'économie moderne repose sur des règles contractuelles transparentes et le crédit. En résumé, en ces moments de bouleversements géostratégiques, la majorité des observateurs nationaux et internationaux arrivent à cette conclusion que la situation tant sociopolitique que socioéconomique en Algérie ne peut durer indéfiniment, les gouvernements successifs depuis l'indépendance politique ayant été mus par l'unique dépense monétaire. Entre 2004/2011, l'Algérie a dépensé deux fois plus pour avoir deux fois moins de résultats que certains pays similaires, avec une réévaluation des projets entre 2005/2010 dépassant pour certains les 30/40% de la valeur initiale, montrant la mauvaise gestion. Il s'ensuit des taux de croissance faibles (entre 2 et 3,5% entre 2004/2011, disprotionnée par rapport à la dépense publique, 200 milliards de dollars 2004/2009 et prévision de 286 entre 2010/2013 dont 130 de restes à réaliser des projets 2004/2009). Cela engendre un malaise social dans la mesure où le taux d'emploi est fonction du taux de croissance, où, avec le retour à l'inflation, ayant pour cause principale la faiblesse de la production et de la productivité et l'injection monétaire sans contreparties, comprimée artificiellement par des subventions mal gérées et mal ciblées, favorisant la concentration des revenus au profit des rentes spéculatives, ayant un impact négatif sur le pouvoir d'achat, où 70% des salariés perçoivent un revenu net par mois de moins de 25.000 dinars, consacrant ce modeste revenu pour 80% aux produits de première nécessité. Certes, les transferts sociaux de l'Etat, montant faramineux, 10% du PIB, et paradoxalement la crise du logement par la cellule familiale permettent d'atténuer transitoirement ces chocs. Mais devant ce déséquilibre du non- partage équitable de la rente des hydrocarbures, son impact négligeable sur le niveau de vie des citoyens, l'on assiste à des revendications sociales généralisées, la majorité des segments de la société voulant leur part de rente immédiatement, d'où des augmentations de salaires de 30 à 40%, quitte à aller vers un suicide collectif. Ce processus est amplifié par la corruption socialisée, d'où les difficultés de l'instauration d'un Etat de droit et d'une justice impartiale, phénomène, qui, certes, a toujours existé, mais qui prend une ampleur inconnue depuis l'indépendance politique expliquant le divorce Etat/citoyens. Pourtant, l'Algérie, qui a d'importantes potentialités pour devenir un acteur actif au sein de cette re-
mondialisation, a besoin de plus d'espaces de liberté, un Etat de droit, une gouvernance renouvelée, supposant une mutation systémique et une réelle transition démocratique, loin des replâtrages périodiques pour essayer de sauver un système périmé condamné par l'évolution historique et des intérêts personnels étroits au détriment de la nation. D'où l'urgence d'un discours de vérité et de privilégier uniquement le devenir de l'Algérie, personne n'ayant le monopole du nationalisme. Cela suppose une autre gouvernance. Faute de quoi, la déflagration sociale sera inévitable à terme. Et le taux de participation du 10 mai 2012 sera un test déterminant. En tout cas au constat actuel, tout ne porte pas à l'optimisme affiché par la télévision publique ENTV déconnectée de la réalité. Face à la cacophonie gouvernementale, et la grogne sociale amplifiée par la flambée des prix (détérioration du pouvoir d'achat et concentration du revenu national au profit d'une minorité rentière), nous avons une population en majorité désabusée qui ne croit plus en rien. Elle semble - je peux me tromper - non intéressée face à ces futurs députés dont la plupart sont attirés par l'appât du gain des 300 000 DA par mois sans compter les avantages, certains voulant l'immunité parlementaire, d'autres convoitant le poste de ministre.


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