Journée mondiale de la liberté de la presse: le CNDH affirme son soutien à la corporation médiatique nationale    Larbaoui arrive à Banjul pour prendre part aux travaux du Sommet de l'OCI    Guterres exprime son indignation face au nombre de journalistes tombés en martyrs à Ghaza    Laagab préside la cérémonie de célébration de la Journée mondiale de la liberté de la presse    La protesta estudiantine occidentale face aux lobbies sionistes.    Le président de la République met en avant les principaux acquis de l'économie nationale et réaffirme le caractère social de l'Etat    Groupe "Giplait": signature d'une convention-cadre avec l'agence AADL portant disponibilité des produits laitiers dans les agglomérations    Accueil des blessés en Algérie: l'ambassadeur de l'Etat de Palestine salue le soutien de l'Algérie à la Palestine    Sport/distinction: Mustapha Berraf décoré de la médaille de l'Ordre national du Mali    Cyclisme: le Tour d'Algérie-2024 au menu du Forum de la presse sportive dimanche au complexe Mohamed-Boudiaf    Jeux olympiques Paris 2024: Kheireddine Barbari désigné Chef de la délégation sportive algérienne    Journée mondiale de la liberté de la presse: le ministre de la Communication se recueille à la mémoire des martyrs de la profession    Béchar: la chanteuse Hasna El Bacharia inhumée au cimetière de Béchar    Un terroriste abattu et deux éléments de soutien arrêtés à Bordj-Badji Mokhtar    Oran: plus de 1.000 visiteurs au Salon international du transport et de la logistique "Logistical"    Accidents de la route: 62 morts et 251 blessés en une semaine    Le ministre de la Santé préside l'ouverture d'une Journée scientifique sur "l'histoire de la médecine légale en Algérie"    Plus de 1,5 million de candidats aux examens du Bac et du BEM 2024    Port d'Alger: recueillement à la mémoire des martyrs de l'attentat terroriste de l'OAS du 2 mai 1962    Pas de recours à l'endettement extérieur, réaffirme le président Tebboune    Un outil essentiel pour l'expression de la vérité    Le 3e Raid Discovery Algeria aura lieu du 6 au 11 mai    «Le non-sens juridique et le non-sens tout court ont pris le dessus»    Mondial féminin 2027 : les USA et le Mexique retirent leur candidature commune    Forum de Doha : Les efforts de l'Algérie en soutien à la cause palestinienne largement salués    LG Electronics MEA innove avec sa nouvelle gamme de produits de divertissement à domicile    Les martyrs palestiniens découverts dans des fosses communes mutilés et dépourvus d'organes    La santé s'équipe en matériel    Le corps d'un troisième noyé porté disparu jeudi retrouvé sur le littoral à Mostaganem    Saisie de viande blanche impropre à la consommation à Oued Kheir    L'Université de San Francesco rejoint le mouvement de soutien à Gaza    Les troupes israéliennes désobéissent aux ordres    L'Algérie abritera les assemblées annuelles 2025    Nécessité de renforcer l'arsenal juridique lié à la protection du patrimoine culturel immatériel    Aux origines sionistes de la stigmatisation des musulmans et de la criminalisation de l'islam    Plus de 150 permis de recherches archéologiques octroyés ces 4 dernières années    «Faire avorter les plans et menaces qui guettent l'Algérie sur les plans interne et externe»    Megaprojet de ferme d'Adrar : « elmal ou Etfer3ine »    ALORS, MESSIEURS LES DIRIGEANTS OCCIDENTAUX : NE POUVEZ-VOUS TOUJOURS PAS VOIR LES SIGNES ANNONCIATEURS DUN GENOCIDE A GAZA ?    Témoignage. Printemps Amazigh. Avril 80    Le Président Tebboune va-t-il briguer un second mandat ?    L'imagination au pouvoir.    Le diktat des autodidactes    Prise de Position : Solidarité avec l'entraîneur Belmadi malgré l'échec    Ils revendiquent la régularisation de la Pension complémentaire de retraite: Sit-in des mutualistes de la Sonatrach devant le siège Aval    Coupe d'afrique des nations - Equipe Nationale : L'Angola en ligne de mire    Suite à la rumeur faisant état de 5 décès pour manque d'oxygène: L'EHU dément et installe une cellule de crise    Pôle urbain Ahmed Zabana: Ouverture prochaine d'une classe pour enfants trisomiques    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Les Pissenlits de l'auteur japonais Yasunari Kawabata
Publié dans La Nouvelle République le 05 - 05 - 2012

Prix Nobel de littérature, Yasunari Kawabata est sans doute le romancier japonais qui a été le plus traduit en Occident. La traduction de ses œuvres dans les années 1960-70 a permis de découvrir la richesse et l'originalité des lettres japonaises. Les éditions Albin Michel viennent de traduire en français Les Pissenlits, un roman inachevé de l'auteur de La danseuse d'Izu. C'est le récit métaphorique d'un monde tiraillé entre la claire lumière du jour et l'ambiguïté de la nuit.
Les Pissenlits est le dernier grand roman du prix Nobel japonais Yasunari Kawabata. Un texte inachevé qui s'inscrit dans cette quête de beauté et d'équilibre qui fonde toute l'œuvre de cet immense romancier nippon, proche de Mishima et des écrivains de l'école néo-sensationniste à laquelle les critiques japonais ont tendance à l'associer. Au Japon, le roman fut publié en feuilleton entre 1964 et 1968 mais son auteur ne put le terminer. A cause de ses problèmes de santé. Kawabata est né dans une famille aisée, à la fin du 19e siècle. Son enfance et son adolescence furent marquées par la disparition de ses parents et de sa proche famille. Le sentiment d'abandon et de solitude a structuré la personnalité du futur écrivain qui a très tôt cherché dans la littérature (anglaise, russe et japonaise) un refuge intellectuel et sentimental. A la confluence du métaphorique et de l'austère Il publie ses premiers textes dans les années 1920, qui paraissent dans des revues littéraires d'avant-garde. On y perçoit déjà cette obsession de la beauté et de la pureté qui constitue le fil d'Ariane d'une œuvre qui se situe à la confluence du réel et du surréel, du métaphorique et de l'austère. Traducteur de Dostoïevski et de Tchekhov, Kawabata raconte, en esthète, les turbulences de la vie intérieure de ses personnages, le décalage entre le réel et sa perception par la conscience humaine. Ses romans les plus connus, Le grondement de la montagne (1954), Pays de neige (prix du meilleur livre étranger 1961), Les Belles endormies (1970), Tristesse et beauté (1981), sont des récits d'une grande sensibilité exquise et puissante, qui vaudront à leur auteur, à l'âge de 69 ans, l'attribution du prix Nobel de littérature. Dans son discours de réception à Stockholm, ce premier lauréat japonais (Kenzaburo Oé sera le second en 1994) est revenu sur son double souci de la profondeur et du beau, affirmant que «la beauté est ce qui nous lie aux autres dans un désir de partage et d'empathie». Dans Les Pissenlits, Kawabata met en scène plus précisément la dévastation de la beauté, guettée par la folie, et la précarité. Au cœur du roman, la belle Inéko. Celle-ci est atteinte d'une étrange maladie, la «cécité sporadique devant le corps humain». Une maladie qui s'est traduite la première fois par la disparition des balles lors d'une partie de ping-pong. L'infirmité d'Inéko s'aggrave progressivement, au point qu'elle ne voit plus le corps de son amant pendant l'amour. Le roman commence par son internement à l'hôpital psychiatrique d'Ikuta, une ville au bord de la mer où l'ont accompagnée sa mère et son amant. Reliés par l'amour qu'ils éprouvent tous les deux pour Inéko, le duo a dû mal à quitter la ville, de peur de perdre celle qui a manifestement illuminé leur vie. Suit une longue conversation entre la mère et l'amant qui se culpabilisent de devoir abandonner la jeune femme en compagnie d'autres malades qui, dans leur folie, pourraient porter gravement atteinte à Inéko dans tout l'éclat de sa carnation. «Ne vont-elles pas la griffer, la blesser avec leurs ongles sales et démesurées ? » Un traumatisme ancien La conversation porte aussi sur l'origine du mal dont souffre Inéko. Pour la mère, c'est le résultat d'un traumatisme ancien. Quand Inéko était petite fille, «son père est mort devant ses yeux en chutant dans la mer depuis le haut d'une falaise». Cette plaie ne s'est jamais refermée et se manifeste aujourd'hui par des symptômes de malaise et de mal-vivre. Or, quelles que soient les raisons de la folie d'Inéko, son amant se propose de la guérir en la soignant lui-même. Il veut la ramener à la maison de sorte qu'elle soit toujours entourée de personnes qui l'aiment. La mère s'oppose avec véhémence à cette solution et veut qu'elle guérisse avant de pouvoir épouser son amant. La conversation se prolonge entre les deux, riche en réflexions et digressions sur l'amour, sur la mort, sur les souvenirs. Elle est rythmée par les sons de cloche du temple dans le domaine duquel est situé l'asile psychiatrique d'Inéko. Les patients de l'asile, chargés de faire sonner les cloches, font entendre à travers leurs résonances la tristesse qui est leur lot quotidien, malgré la beauté de la ville où les pissenlits, épanouis en profusion, annoncent le printemps. L'amour de Hisano pourra-t-il sauver sa dulcinée des griffes des meurtrissures de la vie ? Cette question essentielle autour de laquelle toute l'histoire est construite restera en plan car Kawabata n'a pas eu le temps d'achever son récit. Les Pissenlits, par Yasunari Kawabata. Traduit du japonais par Hélène Morita. Paris, Ed. Albin Michel, 2012. 249 pages.

Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.