Sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale dont il était l'invité de la rédaction, Boumediène Derkaoui, président-directeur général de Saidal a évoqué les efforts de son entreprise dans la production de médicaments en partenariat avec des investisseurs étrangers. Un projet, avec Novorordisk, concerne l'usine de Constantine qui fabrique, actuellement de l'insuline en flacons, depuis 2008, avec une capacité de production de l'ordre de 1,2 million de flacons. Cette capacité n'a jamais été atteinte, fait-il observer, à cause de problèmes de maîtrise technologique, Elle fonctionne à 50,60% et avec la production actuelle Saidal ne représente que 3% du marché local, un marché qui se situe aujourd'hui aux alentours de 14 milliards de dinars, soit quelque 140 millions d'euros. L'accord conclu avec Novorordisk est extrêmement important pour Saidal, pour le pays et pour les diabétiques, dit-il. Ils auront un produit aux standards de qualité, un produit Novorodisk puisque c'est un programme de licence, tous les produits fabriqués seront avec le label Novorordisk, souligne-t-il. Il annonce qu'à fin 2014, après une étape de mise à niveau et d'investissements, Saidal réalisera une production qui avoisinera l'équivalent de la demande locale à cet horizon. Aujourd'hui, rappelle-t-il, l'Algérie importe quelque 120 millions d'euros d'insuline par an et à travers la production locale, nous allons, dit-il, économiser quelque chose comme 50% de cette facture, parce que nous allons importer des inputs. Même les prix vont baisser de façon considérable, fait-il remarquer, et selon lui, cela va influer sur la charge qui pèse sur la sécurité sociale, dans la mesure où l'insuline est remboursée à 100% y compris pour les non-assurés sociaux. Il fait savoir que Saidal sera assistée pour pouvoir fabriquer 3 millions de cartouches, ce qui correspond à peu près à la demande actuelle et nous pourrons passer si c'est nécessaire en deux équipes. Dans l'accord de partenariat, il est prévu, souligne-t-il, que non seulement la production devra couvrir la totalité du marché, mais il y aura des capacités supplémentaires qui pourraient être mises à la disposition du marché extérieur que Novorordisk désignera. C'est la première fois, fait-il savoir, que Novorordisk externalise la production de l'insuline en stylos et accorde une licence à un partenaire à l'échelle internationale, c'est pourquoi les négociations ont pris du temps, 18 mois, ce n'est pas un accord banal, ajoute-t-il, il s'agit d'un contrat où les partenaires sont entrés dans les moindres détails au niveau des prix, des plannings de formation et de mise en œuvre… Autres annonces faites par M. Derkaoui : une société en joint venture va être créée à Alger avec les Koweïtiens pour la production de produits d'oncologie, des anti cancéreux. Le holding koweïtien a une usine du même type au Moyen Orient et il a toute la technologie, tous les brevets nécessaires. La facture d'importation pour ces produits est lourde, 20 milliards de dinars, nous ne pouvons pas produire pour ce montant là, admet le PDG de Saidal. Certains produits seront fabriqués en substitution à leur importation, il n'est pas question d'exportation pour ces produits, il s'agit d'alléger la facture. Une première usine sera construite à Constantine pour 25 millions d'unités dans la forme liquide dans le même site que celui de l'insuline. La deuxième usine sera implantée à Cherchell où se trouve un petit atelier qui subira une grande extension pour réaliser 25 millions d'unités de forme sèche et la troisième usine se situera à Zemirli, dans la zone de Baraki, pour réaliser quelque 70 millions d'unités de forme sèche, sans compter, ajoute-t-il, une usine privée dans laquelle nous détenions 20% et nous avons acquis 40%, qui va être spécialisée dans l'injectable. Un laboratoire de bio équivalence sera réalisé à Hussein Dey. Un centre de recherche développement de Saidal sera installé à Sidi Abdallah. Il y a également l'axe de la biotechnologie mais il n'en est encore qu'au début. A propos de l'assainissement dans l'importation, beaucoup de médicaments peuvent être éliminés sans grand dommage pour la santé de la population, estime-t-il. Il rappelle que chaque fois qu'il y a une certitude que le produit fabriqué localement peut couvrir le marché, il est interdit à l'importation.