Le groupe pharmaceutique Saidal entend développer ses capacités de production pour les voir doubler d'ici 2013 et atteindre les 280 millions d'unités de vente. «Nous envisageons de créer un pôle pharmaceutique à Alger où nous avons toutes les potentialités. Notre objectif est d'atteindre entre 35 à 40% du marché algérien du médicament», a déclaré, hier, Derkaoui Boumediène, le PDG de l'entreprise, sur les ondes de la Chaîne III. L'insuline et des anticancéreux seront les produits phares de Saidal pour l'année prochaine. Des négociations sont engagées avec des partenaires étrangers pour la fabrication de ces médicaments. «Nous allons développer la production de l'insuline avec un partenaire étranger qui est leader historique en la matière. Nous sommes en discussion actuellement. Nous voulons produire l'insuline sous d'autres formes, le stylo en l'occurrence, prévu pour le premier semestre 2011 pour couvrir les besoins du marché national et pour exporter. Il s'agit d'un partenariat gagnant-gagnant», a précisé M. Derkaoui, sans citer le laboratoire avec lequel les négociations sont engagées, mais qui semble connu. Il s'agirait du danois Novo Nordisk, avec qui le projet a déjà été discuté dans les années 1990.Quant aux produits anticancéreux, il est clair que des négociations sont en cours depuis déjà des années. «Nous voulons produire avec un partenaire étranger les médicaments anti-cancéreux génériques pour contribuer à alléger la facture à l'importation. Notre objectif stratégique est de demeurer le leader incontesté de la fabrication de génériques et atteindre 20% du marché en valeur au lieu des 8% actuels», a-t-il ajouté. Cette nouvelle dynamique s'inscrit, a-t-il expliqué, dans le cadre du nouveau plan de développement avalisé par le Conseil des participations de l'Etat en juin 2009. Ces projets seront menés au niveau des différents sites déjà existants du groupe, dont certains font l'objet de rénovation. Six nouvelles unités vont être réalisées pour produire l'insuline et les vaccins. Pour ce faire, un emprunt de 16 milliards de dinars a été contracté par Saidal auprès du Fonds national d'investissement, remboursable sur vingt ans. «Saidal n'a pas de dettes. Il a sa propre trésorerie pour faire face à tous ses besoins en termes d'exploitation et d'investissement», a-t-il indiqué. A propos de la fabrication du vaccin contre l'hépatite B, M. Derkaoui a affirmé que les discussions avec des partenaires cubains sont en cours pour étudier la faisabilité puisque la première phase du projet (formation du personnel, transfert de documentation technique) sera finalisée d'ici décembre 2010. Saidal pourra couvrir les besoins du marché, selon son PDG, avec une production de 10 millions d'unités d'ici fin 2012 - début 2013. Interrogé sur la dernière instruction du Premier ministre obligeant les producteurs de créer leur propre réseau de distribution de médicaments, M. Derkaoui a affirmé le transfert des sites de l'ex-entreprise publique de distribution de médicaments Digromed, dissoute au profit de Saidal, pour assurer justement la distribution. «En attendant de récupérer les locaux où sont stockés des médicaments périmés, nous réfléchissons sur l'organisation de la distribution de nos médicaments», a-t-il signalé. Une question qui préoccupe aujourd'hui sérieusement les producteurs nationaux et les grossistes répartiteurs qui se sont d'ailleurs réunis, samedi dernier, pour débattre de la problématique et tenter d'engager des actions auprès des pouvoirs publics.
