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Il y a trente ans... l'exploit retentissant des Verts
Publié dans La Nouvelle République le 15 - 06 - 2012

Il y a trente ans, jour pour jour, l'Algérie inscrivait en lettres d'or son nom en Coupe du monde de football et entrait dans le panthéon du football mondial après son historique victoire sur l'Allemagne (ex-RFA) sur le score de deux buts à un, lors du premier match du Mondial-1982 qu'abritait l'Espagne.
16 juin 1982 au stade de Gijoon, dans le nord de l'Espagne, les Allemands favoris en puissance pour le sacre mondial (ils atteindront en fin de compte la finale), subiront un de leurs plus humiliants échecs face à une équipe algérienne dont il s'agissait de la première participation au rendez-vous planétaire et qu'on considérait, à juste titre, d'ailleurs comme le «petit poucet» de l'épreuve. De quoi pousser des Allemands «goguenards» à crier victoire avant l'heure, présageant même, jusqu'à la veille du match, une sévère correction à cette «petite» équipe venue du nord de l'Afrique. Qu'ils soient joueurs, entraîneurs ou responsables, tous les membres de la sélection allemande baignaient dans un optimisme béat, prédisant des scores fleuves et même des «dédicaces»à leurs chiens, et faisant preuve d'un manque de respect flagrant à l'endroit de cette «petite équipe algérienne», présente, aux yeux des germains, en terre ibérique qu'en simple touriste. C'est l'entraîneur Jupp Derwall qui avait ouvert le bal des «railleries» en jurant de revenir à Bonn (capitale de l'ex RFA) «à pied» si l'Algérie venait à le battre. Certains joueurs allemands plus prétentieux encore l'imiteront en lançant à leur tour les paris sur la teneur du score, alors que Breitner, l'une des plus grandes figures de l'ogre allemand s'était lancé dans une dédicace inédite en promettant le 8e but à son... chien. Un mépris et un manque de considération à l'égard d'un adversaire qui allait avoir un «effet boomerang» puisque les Algériens, gonflés comme jamais par les provocations allemandes, et hyperémotives, infligeront aux coéquipiers de Karl-Heinz Rummenige une leçon de réalisme et de courage, qu'évoquent encore jusqu'à l'heure les puristes du football mondial. Soutenus par quelques milliers de leurs compatriotes entassés dans le stade de Gijon et par des millions d'Algériens derrière leurs petits écrans, les Verts, libérés de tout complexe, offriront au monde entier un spectacle de grande qualité qui fera d'abord douter puis achever ces intouchables allemands, invaincus avant ce match, durant deux ans. Les Schumacher, Kaltz, Briegel, Stilieke, Rummenige et autre Rubbech, ne savaient plus où donner de la tête face à ces inconnus diablotins, venus d'ailleurs et que le monde découvrait pour la première fois. De l'«insignifiant» -- par la taille bien sûr -- gardien de but Cerbah au «Rouquin» Assad, en passant par les Merzekane, Mansouri, Fergani, Dahleb et Madjer, tous les joueurs algériens se battront comme des lions pour faire connaître cette Algérie que beaucoup dans le monde encore ignoraient l'existence. Nullement impressionné par les stars allemandes, le staff technique national alignera ce jour-là un onze offensif et conquérant qui surprendra son adversaire par son culot et sa détermination. Beaucoup de techniciens, présentement, n'auraient jamais imaginé un tel schéma tactique puisque avec ses quatre défenseurs habituels (Merzekane, Mansouri, Korichi et Guendouz), le duo Khalef-Mekhloufi optera pour seulement un milieu récupérateur (le capitaine Ali Fergani) alors que le reste du onze rentrant (Dahleb, Madjer, Zidane, Belloumi et Assad) étaient portés vers l'offensive. Madjer et Belloumi achèvent l'ogre allemand Les protégés de Derwall vont d'ailleurs le vérifier à leurs dépends dès la première mi-temps, au cours de laquelle, les Algériens feront jeu égal en répondant du tac au tac aux offensives allemandes qui se heurtaient à la muraille défensive algérienne, regroupée autour de Guendouz et Korichi, l'actuel entraîneur adjoint de l'équipe nationale. Après une première période vierge, les Allemands «moqueurs» et «narquois» jusque-là, venaient de s'en rendre compte que la rencontre ne sera finalement pas une «balade» comme ils l'avaient prédis et que la tâche s'annonçait de plus en plus complexe. Ils auront à le découvrir neuf minutes à peine après la reprise lorsque Madjer trouvera la faille en signant le premier but de l'Algérie en Coupe du monde, après un excellent travail préparatoire de Djamel Zidane, mal exploité une première fois par Belloumi, mais récupéré par Madjer qui trompera le géant Schumacher d'une «pichenette». Assommés par cette réalisation, les Allemands vont assiéger le camp algérien en dépit de la résistance de la défense algérienne qui finira finalement par flancher à la 67e, lorsque Rummenige remis les pendules à l'heure (1-1). Une égalisation qui entrevoyait un retour en force des Allemands mais là aussi, c'était sans compter sur la détermination de 11 jeunes loups algériens décidés d'aller au bout de leur rêve. 11 passes successives (un pur régal) permettront, une minute après l'égalisation allemande, d'amener le deuxième but algérien, œuvre de Lakhdar Belloumi servi sur un plateau par l'inimitable Assad. Abasourdis, les Allemands n'en croyaient pas les yeux, eux qui n'avaient même pas le temps de fêter leur but égalisateur. Ils ne vont pas abdiquer, certes, en menant des offensives dangereuses qui buteront sur un excellent Cerbah mais ils finiront par découvrir les «belles chevauchées» de Merzekane qui ratera de peu de corser l'addition, la «maestria» de Mustapha Dahleb, l'extrême intelligence de Zidane ou encore la témérité et le courage de Fawzi Mansouri (2-1) l'exploit, réalisé par la sélection algérienne fera date et parcourra toute la planète, plongeant le pays dans un déferlement populaire similaire à l'Indépendance du pays. L'aveu de Briegel «Kolossal Algérie» titrait en allemand «l'Equipe» le quotidien sportif français, au lendemain de ce mémorable match qui a permis de découvrir l'immense talent de cette jeune équipe algérienne mais aussi aux Allemands d'apprendre une belle leçon de réalisme et surtout d'humilité, dont se souviennent encore les membres de cette fameuse «Manschaft». Naturellement l'entraîneur Jupp Derwall ne tiendra pas sa promesse de rejoindre la capitale allemande à pied, ni encore Breitner dont le chien a dû attendre vainement sa dédicace ou son... os, mais les Allemands s'illustreront encore de la pire et la plus exécrable des manières en négociant avec l'Autriche, leurs cousins germaniques, un nul (0-0) lors de leur dernière confrontation du groupe afin d'empêcher une qualification de l'Algérie au second tour, en dépit de sa deuxième victoire du groupe face au Chili (3-2). Celui que l'on va appeler le «match de la honte» ou encore le «scandale du siècle» permettra, certes, à l'Allemagne d'atteindre la finale qu'elle perdra face aux Italiens, mais aussi à l'Algérie d'asseoir sa notoriété dans le ghota du football mondial qu'elle étrennera encore quelques années avec une seconde qualification consécutive à un Mondial (Mexico 1986). Plusieurs années plus tard l'ancien latéral de la «manschafft» Briegel reconnaîtra que lui et ses coéquipiers avaient avec la bénédiction de leurs voisins autrichiens empêché cette «talentueuse» équipe algérienne de continuer sa route dans cette compétition où tout lui était permis, eu égard à ce qu'elle avait démontré lors de ses rencontres. «Oui, je suis désolé. Et je n'ai rien d'autre à dire que de présenter mes excuses à l'Algérie, parce qu'elle méritait de se qualifier au second tour. Il était en notre pouvoir de battre l'Autriche par plus de deux buts d'écart. Je m'en excuse auprès de l'Algérie», a déclaré Briguel dans un entretien accordé à un journal émirati. Même si la Fédération internationale de football (FIFA) n'avait pris aucune sanction à l'encontre des deux équipes «combinardes», l'organe suprême du football mondial modifiera un point des règlements de la Coupe du monde en décidant de faire jouer depuis cette date, les deux derniers matchs de poule le même jour et au même horaire afin d'éviter toute tricherie. Une décision qui sonnait comme un aveu d'échec pour l'instance dirigeante du football mondial face aux grandes puissances économiques mais surtout un «mea culpa» et une profonde reconnaissance pour l'Algérie, et pour toute cette génération dorée du football national.

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