Les rencontres cinématographiques de Béjaïa ont dix ans, disons plutôt une décennie. Elles ne fêtent rien aujourd'hui, du fait que la fête a été permanente. Chaque fois renouvelée autour d'une projection qui se reproduit à travers des rencontres initiées par une quinzaine d'amoureux du 7e art, qui se rassemblent annuellement pour partager des plans, des émotions d'un cinéma en fête permanente. Un cinéma partagé aussi avec Bouamari, Tsaki, Vautier. Un cinéma conté par Pierre Clément, chanté avec Lyes Salem, Tarik Teguia, Zaïmèche, Tati mais aussi Raoui, Yasmine Chouikh, Amel Kateb. Un cinéma tantôt dédié à la femme, à la vie, à la révolution. Un cinéma fait d'instants de partage de joie déclamée. Une histoire d'amour de 10 ans avec des acteurs, réalisateurs, toujours présents à un festival qui dure quelques heures, mais dont les images marquent. Pour ces 10es rencontres, Houchiche et son équipe ont réédité cette joie en organisant six journées durant, à travers des longs et courts métrages, documentaires, ateliers, cafés-cinés, ces moments de passions. Plus de 32 films ou plutôt projections ont été visionnés à la cinémathèque inaugurée pour la circonstance. La Chine de Malek Bou Smaïl, Bir d'eau de Djamil Belloucif, Banc public de Djamel Allam, le Repenti et Normal de Merzak Allouache ou Dernier maquis de Zaïmèhe ont été visionnés par un public inassouvi qui en demandera plus jusqu'à oublier les affres d'un quotidien échangé contre des images de plus en plus belles par de si forts témoignages.