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Krim Belkacem : lion aux djebels, renard à Evian
Publié dans La Nouvelle République le 05 - 07 - 2012

Krim Belkacem est un des grands noms de la Révolution du 1er Novembre 1954. Un nom associé aux plus grands événements de l'histoire de la guerre de Libération.
Chef historique, surnommé le lion des djebels par les soldats français, Krim Belkacem est né le 15 décembre 1922 à Aït Yahia Moussa, dans la daïra de Drâa El Mizan, dans la wilaya de Tizi-Ouzou. Fils de caïd, il fréquente l'école Sarrouy à Alger où il obtient son certificat d'études. Le 21 août 1942, il s'engage aux chantiers de la jeunesse à Laghouat. Inquiet des idées nationalistes de son fils, son père accélère son passage sous les drapeaux et le fait entrer dans l'armée. Le jeune homme devient un excellent tireur et, en novembre 1944, il est nommé caporal-chef au 1er régiment de tirailleurs algériens. Une année plus tard, il est démobilisé. Ce sera le retour au village natal, auprès des siens. Il occupe alors le poste de secrétaire auxiliaire de la commune. Krim Belkacem adhère ensuite au PPA et commence à implanter des cellules clandestines dans les villages environnants. Inquiètes de cette influence qu'il commence à avoir sur la population, les autorités françaises le convoquent le 23 mars 1947 au motif d'«atteinte à la souveraineté de l'Etat». Prenant d'abord l'avis du PPA, Krim Belkacem choisit de prendre le maquis, sous le nom de Si Rabah. Des menaces et des pressions sont exercées sur son père afin qu'il livre son fils mais il refuse d'abdiquer. En guise de représailles, Krim Belkacem dresse une embuscade contre le caïd qui n'est autre que son cousin et le garde-champêtre. Ce dernier est tué sur le coup. Il est alors jugé en 1947 et 1950 pour différents crimes et condamné à mort par contumace. Désigné responsable du PPA-MTLD pour toute la Kabylie et, à la tête d'un état-major composé de 22 maquisards, il multiplie les contacts avec les militants et la population, réussissant l'exploit de faire enrôler dans son maquis quelque 500 éléments et ce, à la veille du 1er novembre 1954. Il a pour proche collaborateur Amar Ouamrane. Le 9 juin 1954, Krim Belkacem rencontre, à Alger, Mostefa Ben Boulaïd, ainsi que Mohamed Boudiaf et Didouche Mourad. Ces derniers font tout pour le convaincre de la nécessité d'une troisième force. Toutefois, Krim ne rompt pas avec les messalistes vu que deux de ses représentants, en l'occurrence Ali Zamoum et Aït Abdesslam, participent en juillet 1954 au congrès d'Hornu en Belgique. Un accord est finalement passé avec les cinq responsables du «groupe des 22». Il rompt avec Messali Hadj en août 1954, sans en informer les militants. En devenant le 6e membre de la direction du FLN (les six chefs historiques), Krim est le responsable de la zone de Kabylie. Il encourage alors Abane Ramdane à accélérer les préparatifs de la réunion-bilan afin de doter la Révolution d'un programme et d'une structure cohérents : le congrès de la Soummam se tient le 20 août 1956. Au terme de cette réunion, Krim devient l'un des membres les plus influents du Conseil national de la révolution algérienne (CNRA) et du Comité de coordination et d'exécution (CEE). S'installant avec ce dernier à Alger, il suit néanmoins de près le fonctionnement de sa wilaya. A l'automne 1956, les services secrets français lancent l'opération «Oiseau bleu» aux fins de lutter contre Krim et ses hommes. 300 volontaires sont recrutés pour former ce «contre-maquis», munis d'armes et de munitions. Pourtant, Mehlal Said, Zaidet Ahmed, Omar Toumi, Makhlouf Said et Hammadi parviennent à déjouer cette opération et à la tourner à leur avantage. Face à cette humiliation, 10 000 soldats français investissent les maquis dans l'espoir d'anéantir les hommes de la «Force K» (Oiseau bleu) mais ils essuient un second camouflet car tous ont déjà rejoint les rangs de Krim Belkacem, emportant avec eux plus de 250 fusils de guerre. Création de la Zone autonome d'Alger Vers novembre-décembre 1956, Krim Belkacem a pour mission de créer, avec ses compagnons du CCE, à savoir Abane Ramdane, Larbi Ben M'Hidi et Benyoucef Benkhedda, la Zone autonome d'Alger (ZAA) afin de superviser la guérilla urbaine dans l'Algérois. Il s'attribue les liaisons avec toutes les wilayas, ce qui fait de lui le chef d'état-major de la zone algéroise et le stratège de la lutte armée. Mais au cours de la bataille d'Alger, Ben M'Hidi est capturé, ce qui pousse Krim Belkacem à fuir Alger le 5 mars 1957, accompagné de Benkhedda puis Bentobbal. Il gagne la Tunisie via les maquis. En août de la même année, le CNRA se réunit au Caire pour entériner les décisions arrêtées la veille au cours d'une réunion extraordinaire du CCE. Benkhedda et Dahlab se retrouvent écartés du nouveau comité, quant à Abane, il est isolé. Krim, Bentoubbal et Boussouf constituent, dès lors, le noyau dur des chefs par lequel passent toutes les décisions. A la formation du GPRA, le 19 septembre 1958, Krim Belkacem est au faîte de sa puissance (il est vice-président et ministre des forces armées), ce qui ne plaît pas à tout le monde, d'où cette tentative de coup d'Etat fomentée par les colonels Lamouri, Naouaoura et Aouacheria et qui le vise directement. Dans le deuxième GPRA (janvier 1960-août 1961), Krim garde la vice-présidence mais passe aux affaires étrangères. Enfin dans le troisième, il cumule vice-présidence et ministère de l'Intérieur, de même que c'est à lui qu'est confiée la délégation qui va négocier les accords d'Evian et dont il sera le signataire, du côté algérien. Au lendemain du cessez-le-feu, naissent des désaccords : Krim s'oppose à Ben Bella et à l'état-major général. Il se retrouve, suite à la victoire de ces derniers, écarté de la vie politique. Il se tourne momentanément vers les affaires et part s'installer en France. Il repasse dans l'opposition après le coup d'Etat du 19 juin 1965. Accusé d'avoir organisé, au mois d'avril 1967, un attentat contre Boumédiene, manipulé et trahi par une partie de son entourage, il est condamné à mort par contumace. Lors d'une interview accordée au quotidien national El Moudjahid (le 25 mars 1998), sa fille Karima, médecin, a déclaré que son père renonça définitivement à la politique en août 1967 : «Le 4 août 1967, il entassa précipitamment toute sa famille avec quelques effets dans la Volkswagen familiale et roula toute la nuit jusqu'au Maroc. Le lendemain, il est condamné par contumace.» Commence alors une dure vie d'exil. En 1968, il crée avec quelques amis dont Slimane Amirat, les colonels Amar Ouamrane et Mohand Oulhadj, le Mouvement pour la défense de la révolution algérienne (MDRA), parti qui active dans la clandestinité. Krim Belkacem est retrouvé mort, le 18 octobre 1970, étranglé avec sa cravate dans une chambre de l'hôtel Intercontinental à Francfort. Il avait 48 ans. Il a été enterré dans le carré musulman de la ville allemande jusqu'au 24 octobre 1984, date à laquelle, réhabilité, sa dépouille a été rapatriée. Il repose, aujourd'hui, au «Carré des Martyrs» à El-Alia, à Alger. Krim Belkacem a été, à l'époque, le plus jeune colonel au monde.

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