La question des prisonnières est à l'évidence sensible pour les gouvernements et pourtant elle ne reçoit pas l'attention qu'elle mérite. Dans nos sociétés modernes, elle est considérée de manière négative et parfois laissée de côté. L'opinion publique est mal informée et les gouvernements rencontrent en conséquence des difficultés à entreprendre les réformes nécessaires. Il arrive parfois — tel est le cas dans plusieurs pays — qu'il n'y ait pas de programmes ou de règles pour soutenir la réinsertion sociale des prisonnières une fois qu'elles aient purgé leur peine. L'Algérie est dotée de plusieurs dispositifs pour la réinsertion sociale, qui n'incitent pas une réinsertion effective de l'ancienne délinquante dans la société puisqu'elle n'aide pas cette dernière à trouver un emploi à sa sortie de prison. Dans le cadre du renforcement du programme du Croissant-Rouge algérien d'appui à la réinsertion des femmes privées de liberté, une cellule pilote de réinsertion et d'écoute des prisonnières a été installée, hier, à Bordj Bou Arréridj avec la collaboration de la Croix-Rouge espagnole et l'Agence espagnole de coopération internationale pour le développement. «L'objectif de ce programme du Croissant-Rouge algérien est de faciliter la réintégration de la femme détenue dans la société après sa libération», dira Mlle Amraoui Soumia, chargé du projet au sein du CRA. «Des cellules d'écoute et d'orientation sont créées au sein de 5 comités de wilaya pilotes du Croissant-rouge algérien à Annaba, Mostaganem, Boumerdès, Bordj Bou Arréridj et Aïn Defla», ajoute-t-elle en précisant que le but est d'accompagner et d'orienter les femmes vers les dispositifs d'appui et d'aide socio-économique existants favorisant leur insertion. Pour y parvenir, selon Mme Maria Isabel Gil, représentante de l'Agence espagnole de coopération internationale pour le développement, il convient de veiller à la réalisation du programme de formation des prisonnières, à la promotion de la collaboration avec la société civile afin d'assurer un meilleur suivi. La cellule élabore un plan d'action dans l'optique d'aider les ex-détenues à réintégrer la vie professionnelle. La cellule s'engage à apporter aux prisonnières une oreille attentive et à aider par l'orientation dont elles ont besoin, tant sur les plans psychologique, social que relationnel. Il se traduira également à travers l'organisation de divers ateliers de formation et de loisirs afin de promouvoir les capacités créatives des femmes et de créer un climat favorable à leur bien-être. Il y a lieu de noter qu'un comité regroupant aussi bien les représentants de l'administration et de la famille que les représentants de la société civile (imams, notables, amis...) et de la rééducation veillera à la réalisation et au suivi des programmes, notamment dans le cadre de réunions périodiques.
