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L'investissement dans le gaz de schiste est-il une option fiable pour l'Algérie ? (I)
Publié dans La Nouvelle République le 28 - 08 - 2012

Le développement du gaz de schiste est une option pour l'Algérie, au-delà des contraintes financières et environ-nementales, a affirmé le conseiller du ministre de l'Energie et des Mines au forum d'El Moudjahid le 26 août 2012 relatif à la politique énergétique de l'Algérie. L'objet de cette contribution est de poser objectivement l'opportunité de cette option.
1.- Nature du gaz de schiste Le gaz non conventionnel est contenu dans des roches sédimentaires argileuses très compactes et très imperméables, qui renferment au moins 5 à 10% de matière organique. Généralement la profondeur d'exploitation des shale gas est de l'ordre, en moyenne générale, selon les gisements, de 500, souvent 1.000 à 3.000 mètres de profondeur, soit de un à plusieurs kilomètres au-dessous des aquifères d'eau potable, la profondeur étant moindre aux USA. La fracturation de la roche suppose par ailleurs d'injecter un million de mètres cubes d'eau douce pour produire un milliard de mètres cubes gazeux à haute pression et du sable. Une partie de l'eau qui a été injectée pour réaliser la fracturation hydraulique peut être récupérée (20 à 50%) lors de la mise en production du puits après traitement, ce qui suppose des installations appropriées. Le sable injecté combiné d'additifs chimiques a pour but de maintenir les fractures ouvertes une fois la fracturation hydraulique effectuée, afin de former un drain pérenne par lequel le gaz va pouvoir être produit. De nombreux gisements sont enfouis sous des nappes phréatiques, et, avec la remontée du gaz, le liquide de fracturation peut parfois atteindre ces nappes, et se mêler à l'eau, qui devient alors impropre à la consommation. Selon un rapport rédigé par la commission de l'énergie et du commerce de la Chambre des représentants américaine, l'exploitation du gaz de schiste a entraîné l'utilisation de «plus de 2.500 produits pour la fracturation hydraulique, contenant 750 substances chimiques, dont 29 sont connues pour être cancérigènes ou suspectées telles ou présentant des risques pour la santé et l'environnement». Pour l'Algérie, pays semi- aride, le problème se pose avec le risque de pollution des nappes phréatiques, la nappe d'eau étant l'albien. De nombreux gisements sont enfouis sous des nappes phréatiques, et avec la remontée du gaz, le liquide de fracturation peut parfois atteindre ces nappes, et se mêler à l'eau, qui devient alors impropre à la consommation. A-t-on prévu les moyens de lutte contre la détérioration de l'environnement ? Et l'Algérie étant un pays semi-aride, a-t-on fait les extrapolations d'arbitrage entre la consommation d'eau des populations, des secteurs économiques et l'utilisation de ce gaz ? Car, en l'absence de technique alternative à la fracturation hydraulique, grande consommatrice d'eau, l'impact de cette exploitation sur la ressource en eau demeure l'une des principales préoccupations. Parce que dans le climat aride ou semi-aride de l'Algérie, le rechargement des nappes phréatiques est faible. C'est donc dans les nappes profondes que les exploitants iraient pomper l'eau nécessaire à l'exploitation du gaz. Par ailleurs, l'utilisation massive d'eau par l'Algérie pourrait être à l'origine de tensions avec ses voisins. Certains bassins hydrographiques complexes sont en effet partagés, comme celui de Mjradah Wadi, commun à la Tunisie et à l'Algérie, ou celui de Deraa, qui alimente également le Maroc, sans compter les bassins communs avec la Libye. 2- Pourquoi l'Algérie veut-elle s'orienter vers le gaz de schiste ? Les hydrocarbures constituent l'épine dorsale de l'économie algérienne. L'Algérie est au 10e rang mondial et au 2e rang africain pour ses réserves de gaz conventionnel, avec 4.580 milliards de m3 qui sont des données de 2009 non réactualisées à ce jour, au 16e pour ses réserves de pétrole (12,3 milliards de barils) et figure en 6e place parmi les exportateurs de gaz, selon les données de 2010. Les revenus issus des hydrocarbures qui ont été selon les bilans de Sonatrach de 560 milliards de dollars en devises entre 2000 et juin 2012, représentant, selon les cours mondiaux, 60/70% des recettes fiscales ont permis à l'Etat algérien de constituer des réserves de change de l'ordre de 190 milliards de dollars au 1er juillet 2012 et une dépense publique sans précédent estimée entre 2000 et 2014 à plus de 500 milliards de dollars, devant dans ce cas-là distinguer la part devises e t la part dinars. L'économie algérienne est toujours une économie rentière après 50 années d'indépendance politique, 98% d'exportation représentés par les hydrocarbures à l'état brut et semi-brut, la pétrochimie étant embryonnaire, et important 70/75% des besoins des ménages et des entreprises publiques et privées dont le taux d'intégration ne dépasse pas 15%. Sonatrach, c'est l'Algérie, et l'Algérie, c'est Sonatrach. Cet artifice statistique ne peut cependant pas cacher la dure réalité. Selon les rapports internationaux de 2010/2011, 23% de la population algérienne vit sous le seuil de pauvreté, le chômage apparemment maîtrisé (10 %) mais en réalité l'emploi au niveau de la sphère régie par le Droit, est dominée par les emplois improductifs, atteignant chez les jeunes (16-24 ans) plus de 24% , la proportion des jeunes chômeurs sur le total des chômeurs atteignant 43,2% et où 72% des demandeurs d'emploi sont âgés de moins de 30 ans et où plus de 50% de la population active est localisée dans la sphère informelle, selon le rapport gouvernemental de l'ONS (2012). Aussi, cette décision stratégique a été prise au plus haut niveau de l'Etat, après que la majorité des experts internationaux eurent estimé que l'Algérie serait une importatrice nette de pétrole dans moins de 15 ans et dans 25 ans pour le gaz conventionnel. Selon certains experts, l'Algérie pourrait commencer à importer du pétrole à partir de 2020 et du gaz à partir de 2030 pour satisfaire la demande locale. Et ce, en tenant compte tant des exportations que de la forte consommation intérieure du fait du bas prix un des plus bas au niveau du monde bloqués par la décision D/06-05/CD du 30 mai 2005. Selon des études d'experts, encore qu'il faille tenir compte des taxes prélevées par les Etats qui sont fortes en France, beaucoup moins élevées aux USA, qui peuvent fausser les comparaisons, en France, en moyenne (variant selon les clients les heures de pointe), le tarif réglementé est de 0,12 euro par KWH), en Allemagne, le prix d'un kWh est de 0,23 euro, en Espagne il est de 0, 136 d'euro, au Royaume-Uni de 0,11 euro, au Sénégal de 0,17 euro et aux Etats-Unis entre 0,6 et 0,12 euro, en Tunisie, selon les saisons, entre 0,8 et 0,17 euro, au Maroc il est de 0,11 euro pour la tranche la plus basse. En Algérie les prix sont entre 2 DA et 3,20 DA/kWh (soit 2 à 3,2 centimes l'euro). Pour le gaz il est cédé à Sonelgaz entre le sixième et le dixième du prix international sur le marché libre, ce taux variant selon les fluctuations des prix internationaux, largement influencés par l'entrée du gaz non conventionnel, le prix de cession s'établissant entre 2011 et 2012 sur le marché européen entre 6 et 8 dollars le MBTU (1 million British Thermal Unit = 28 m3 de gaz). Sonatrach supporte en moyenne entre 1,5 et 2 milliards de dollars de subventions par an, selon les variations du prix international. Par ailleurs, souvent oubliée dans les quantifications de la durée des réserves, la consommation intérieure qui selon les extrapolations du Creg 2015/2020 serait de 50 milliards de mètres cubes gazeux contre 35 milliards de mètres cubes gazeux en 2011. Mais ce montant risque d'être fortement augmenté après les décisions courant 2012 d'installer des capacités d'électricité. En effet, suite aux coupures récurrentes d'électricité, il a été décidé la réalisation du projet de centrale électrique en cycle combiné à Ras Djinet (Boumerdès) d'une capacité de 1.200 MW confiée au groupe sud-coréen Daewoo EC pour un montant 73,4 milliards de DA (près d'un milliard de dollars), pour un délai de 40 mois. Le projet de cette centrale s'inscrit dans le cadre du programme visant à produire 12.000 MW supplémentaires d'électricité à l'horizon 2017, devant une fois achevé, doubler la production nationale d'électricité. Ainsi, il est prévu la construction de 9 centrales électriques totalisant une puissance de 8.050 MW, 300 postes très haute et haute tension, près de 10.000 km de réseau de transport très haute tension et 500 km de réseau de transport de gaz destiné à l'alimentation des centrales. Ce programme est appelé à satisfaire une demande en nette croissance avec un rythme annuel moyen de 14% et qui devrait passer à 19.316 MW en 2017 contre 11.436 MW projetés pour 2013. Pour le grand Sud, le 15 août 2012, la Société de production d'électricité (SPE), filiale du groupe Sonelgaz, a diffusé un appel d'offres pour la réalisation d'une vingtaine de centrales électriques diesel. Ces plateformes de production d'électricité sont destinées à alimenter les villes du grand sud du pays ; elles seront réalisées à Hassi Khebi (12 000 kW), Tabelbela (2000 kW), Oum Lassel (1000 kW), Talmine (4000 kW), Timaouine (1000 kW), Aïn Belbel (1500 kW), M'guiden (500 kW), Djanet (16 000 kW), Bordj Omar Driss (6000 kW), Aïn Alkoum (300 kW), Bord Badji Mokhtar (6000 kW) et Tin Zaouatine (2500 kW), trois centrales d'une capacitté de 24 000 kW pour Tindouf, la ville de Debdeb trois centrales électriques d'une puissance totale de 7200 kW et deux centrales diesel pour la ville d'Idless d'une capacité de 700 kW. (A suivre)

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