L'exploitation du gaz de schiste en Algérie est précédée d'une démarche qui comprend, d'abord, l'évaluation des réserves, puis la mise en place d'une phase pilote pour voir si l'opération est rentable et, enfin, les précautions à prendre pour éviter les atteintes à l'environnement et aux aquifères. C'est le ministre de l'Energie et des Mines, Youef Yousfi, qui fait cette sorte de mise au point, sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale dont il était l'invité de la rédaction. Les premières estimations montrent qu'il y aurait d'énormes réserves, mais c'est au conditionnel, insiste le ministre qui s'était lancé auparavant dans une longue explication de ce que sont les gaz et huiles de schiste. Beaucoup de pays s'y mettent ou vont y aller, et pas des moindres, fait observer Youcef Yousfi, alors pourquoi pas nous ? laisse-t-il entendre, d'autant plus que la démarche énergétique du pays n'exclut aucune source : les hydrocarbures, le charbon, les énergies renouvelables et le nucléaire. Le ministre a commenté le projet d'amendements de la loi sur les hydrocarbures. L'objectif est d'intensifier l'exploration des gisements pour assurer la sécurité énergétique à long terme de l'Algérie. Il donne les chiffres qui prouvent que la demande nationale est en très forte augmentation. En même temps, ajoute-t-il, il faut maintenir un niveau des exportations pour répondre aux besoins de financement de l'économie nationale à moyen et à long termes. Avec l'intensification de l'exploration et l'augmentation des réserves d'hydrocarbures dans notre pays, il y a une autre priorité liée à la sécurité énergétique : l'investissement dans les raffineries pour assurer les approvisionnements en carburant. Enfin, autre volet de la sécurité énergétique : l'investissement dans la production de l'électricité. Concernant l'électricité, le ministre souligne que le parc de centrales électriques suffit à répondre aux besoins, seulement, il y a des pics de consommation durant les périodes de grande chaleur, liés à l'utilisation des climatiseurs, ce qui entraîne des coupures. Le problème se pose en fait au niveau du transport et de la distribution de l'électricité où il y a un retard. Autre problème «domestique» abordé par le ministre : la distribution du gaz butane qui a connu des perturbations l'hiver dernier. Il annonce que toutes les mesures ont été prises par Naftal pour éviter que cette situation se reproduise. Le ministre a explicité la nouvelle philosophie qui préside au régime des taxes et redevances imposées aux opérateurs dans le domaine des hydrocarbures.