Le président du Mouvement pour la société de la paix (MSP), Bougherra Soltani, a estimé, hier, dans une conférence de presse tenue au siège de son parti politique à Alger, que le MSP n'est pas tenu de débattre l'état de santé du président de la République ni analyser cette situation à travers l'article 88 de la Constitution. Pour justifier cette position, il a souligné que le MSP se réfère uniquement aux communiqués officiels et non pas aux sources anonymes, refusant ainsi l'investissement dans les situations de crise qui appellent à l'instabilité du pays. Il se proclame ne pas être en mesure de donner une logique d'un protocole médical sur l'état de santé du président Abdelaziz Bouteflika, ne faisant partie d'un quelconque corps constitutionnel pour faire une lecture de l'article 88 de la Constitution. Les problèmes de la santé du Président sont, selon lui, réglementés par la Constitution et que même cette dernière atteste une période bien définie pour son remplacement avant de se prononcer sur quoi que ce soit. «De plus, a-t-il ajouté, la Constitution définit le Conseil constitutionnel en tant qu'organe en charge de faire un lecture de l'article en question et c'est à ce Conseil de décider de la gravité ou non de la situation». Répondant aux interrogations des journalistes, il a indiqué, tout en affichant sa confiance aux communications officielles, qu'en tout cas, le président de la République n'était pas si actif sur le terrain durant la dernière période. Donc, il n'y a aucun changement relevé sur ce point-là. Bien au contraire, chaque institution continue de remplir ses fonctions le plus normalement possible. En bref, «il n'y a pas d'alerte n°3», précise-t-il. Quant aux partis politiques qui affichent leurs opinions sur la situation du pays sous l'ombre de l'article 88, Soltani a fait savoir qu'il respecte leurs opinions et qu'ils sont complètement libres dans leurs propos, mais qu'il ne veut pas y participer mais plutôt préfère laisser le temps en juger. Il a évoqué aussi le conflit existant autour de la révision de la Constitution. Celle-ci, a-t-il critiqué, ne doit pas être une mission d'une commission technique mais de politiciens. Il dira à cet effet : «Il n'est pas des prérogatives d'une commission technique de définir la nature du système politique du pays. Cette commission a une mission et des limites définis qu'elle ne devrait pas dépasser.» Il a indiqué, entres autres, qu'«il faut dépasser l'article maudit n°74 de la Constitution qui détermine la durée du mandat présidentiel et autour duquel les avis se partagent» et souligné la première absence du président de la République à la finale de la Coupe d'Algérie de football, ce qui pourrait se sentir lors du match. Le président du MSP a annoncé, à cette occasion, la tenue du cinquième congrès du Parti, prévu du 2 au 4 mai prochain, où seront élus un nouveau président et ses vices-présidents, ainsi que les membres nationaux du majlis echoura.