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Bordj Badji-Mokhtar sous le feu des projecteurs
Publié dans La Nouvelle République le 25 - 06 - 2013

Il est huit heures du matin, le soleil pointe à l'horizon et les premiers rayons nous harponnent déjà. Chacun prend le soin de bien emballer ses affaires dans un grand sac en plastique afin d'éviter qu'elles ne prennent la poussière durant le trajet. Les chauffeurs sont là et les véhicules aussi dont on a chargé l'un d'eux de réserve de carburant.
Le chef de daïra et le P/APC sont là pour nous accueillir et nous souhaiter la bienvenue. Nous prenons congé d'eux, et rendez-vous est pris pour le dîner. Chacun se précipite pour se jeter sous l'eau, source bienfaitrice afin de retrouver un semblant de forme. Puis tout ce beau monde se retrouve pour le dîner offert en cette circonstance où on foule de tout et de rien. De temps à autre, une anecdote vient ponctuer ces bavardages et le rire se répand. La fatigue commence à se faire sentir et se lit et se dessine sur les visages largement éprouvés par le voyage et chacun se retire pour aller se réfugier dans son lit et dormir, pour être en forme pour le lendemain. BBM a toute une histoire Un Français nommé Laprieur entreprit le creusage d'un puits. Puis un fort fut construit tout près. Ce fort sera appelé fort Laprieur. Après l'indépendance, fort Laprieur devint Bordj Badji- Mokhtar. BBM compte aujourd'hui entre 10 et 12 000 habitants, selon les saisons. Les maisons côtoient étrangement les constructions en dur peintes à l'ocre rouge, couleur typique et distinctive de la région. Il y a quelques années, il n'y avait rien. Aujourd'hui, le village a changé, plusieurs routes sont goudronnées, le reste suivra, l'électricité existe et l'eau potable coule dans les robinets. Le téléphone fixe et le réseau Mobilis permettent de sortir de l'isolement, et les antennes paraboliques vous assurent une bonne ouverture sur le monde extérieur. Les trottoirs entièrement refaits par endroits contribuent à une bonne et meilleure organisation de la circulation. Même Nedjma (téléphonie mobile) sera présente dans les semaines ou les mois qui viennent. Tel est le prix à payer pour cette contrée très éloignée. Les magasins d'alimentation, de confection, de quincaillerie, les restaurants fleurissent un peu partout et les cafés permettent aux jeunes et moins jeunes de griller une cigarette sur les terrasses et de s'adonner à la dégustation d'un thé mousseux. Ici, la cartouche de cigarettes est vendue à 200 DA. De quoi vous donner l'envie de fumer ! La tenue vestimentaire qu'arbore la population est essentiellement composée d'un bazan (genre de gandoura très large) et d'un chèche (turban). La nourriture qui prédomine est sans aucun doute la viande, le couscous et le fameux lait de chamelle qui constitue un élément très nutritif et très apprécié. BBM est en train de s'épanouir et de sortir de sa léthargie. Le village dispose d'un petit aéroport où des Foker assurent une liaison hebdomadaire à destination d'Adrar. Bientôt BBM sera rallié à Alger. Un désengorgement qui apportera beaucoup à cette population, dont 80% parle uniquement le targui. Cinq écoles primaires et un CEM assurent aux apprenants une bonne éducation, et nombreux sont ceux qui percent et réussissent. D'ailleurs, le taux de réussite au BEF est parmi l'un des meilleurs au niveau de la wilaya. Ici pas de lycée, la relève est assurée par le lycée de Reggane, à 650 km. Bientôt un lycée ouvrira ses portes à BBM. Durant notre séjour dans la daïra de BBM, des spécialistes du corps médical et des généralistes se sont démenés dans tous les sens pour satisfaire la demande sans cesse croissante de la population avide de soins appropriés. Il faut rappeler qu'au niveau de la daïra, il existe un unique dispensaire et un seul médecin : Zidane, le cousin germain de notre grand footballeur. Oui, il est là depuis quelques années et il a pris attache et n'envisage nullement de quitter les lieux. Son dynamisme et sa présence quasi permanents rassurent les habitants et méritent amplement notre reconnaissance. Un grand bravo à ce docteur qui a bravé toutes les excentricités des grandes villes pour venir s'installer à BBM, loin des tourments, des affres que connaissent les citadins des grandes agglomérations. Un grand bravo également aux autorités locales (chef de daïra et P/APC) pour nous avoir facilité la tâche et les déplacements. Durant les sept jours que dura notre voyage, cette équipe pluridisciplinaire a consulté, vacciné sans relâche des centaines de patients. Des circoncisions ont été également effectuées même sur des enfants parfois un peu âgés (plus de 10 ans). Des soins bucco-dentaires et des extractions ont eu lieu au niveau des établissements scolaires.Les malades chroniques seront orientés vers les hôpitaux de Reggane et d'Adrar pour une prise en charge. D'ailleurs, les autorités locales et la société civile ont pleinement apprécié cette initiative de la DSP. La population a profité d'examens en pneumologie, ophtalmologie, neuro-chirurgie, rééducation, soins dentaires et autres consultations. Parmi la délégation se trouvaient deux femmes médecins, qui inlassablement ont parcouru elles aussi les pistes loin de leurs familles pour s'occuper des malades. Un soir, autour de la table, nous avons été surpris par le plat de viande qu'on nous avait présenté. En effet, là, la viande jouit d'une pratique tout à fait particulière. Du bois est brûlé afin de recueillir des braises sur lesquelles on pose un plat métallique rempli de viande assaisonnée et recouverte de papier d'emballage. Puis on recouvre le tout à l'aide de braises et de sable et on laisse cuire. Quelques heures plus tard, on sort le plat et on sert. Un vrai délice pour le palais. La viande se coupe toute seule et personne n'ose se retenir pour s'en lécher les doigts. Quant au thé, le soin de la préparation est laissé aux femmes qui vous concoctent un breuvage, élixir mousseux qui vous râpe la langue au premier verre, l'adoucit au deuxième et vous permet une bonne dégustation au troisième. Tout un rituel ici comme nous l'explique un habitué. Le thé a besoin de 3J. Le premier pour les braises Jamar, le 2e pour les gens Jmaâ, le 3e pour le chant, la discussion Jar. Un soir, juste au moment où le disque solaire allait s'éclipser à l'horizon, une caravane d'une dizaine de dromadaires chargés de sacs, s'apprêtait à prendre le départ en direction de Timiaouine, 150 km plus loin. Timiaouine est une commune de 6 000 âmes. 150 km la séparent de BBM, 150 km de piste chaotique. Epreuve difficile et fastidieuse. La langue qui prédomine est le targui et la présence d'un interprète s'avère indispensable. Au fur et à mesure que l'on approche de la commune, le paysage change étrangement : une végétation verdoyante et luxuriante, des oueds vous accueillent. Un spectacle sublime pour les yeux. D'ailleurs, à l'entrée, nous nous sommes garés à l'ombre d'un arbre gigantesque. Nous étions plus de 15 personnes. Timiaouine est considérée comme une zone humide qui implique un passage obligé pour les oiseaux migrateurs. Le staff de la wilaya a pris toutes les mesures pour une prospection et un suivi permanents. A Timiaouine, cafés et magasins aux commerces multiples animent ce ksar et les divers articles proposés n'ont rien à envier à ceux que l'on trouve sur nos marchés. Timiaouine jouit d'un climat subtropical et le sable s'étale à perte de vue. A la tombée de la nuit et en l'absence de nuages, la température chute rapidement. Ici, on prend le temps de vivre. BBM, une destination de rêve et de mystère Dans cette contrée lointaine où femmes et hommes vivent en parfaite symbiose avec la nature, où le respect des traditions, le sens de l'accueil et l'hospitalité légendaires nous rappellent que nous vivons tous sur une même planète, où l'harmonie doit régner afin de permettre à chacun de prendre le temps de vivre. La beauté du paysage est tellement fascinante qu'elle fait douter de la réalité. Elle suscite votre émotion et libère des soucis et des contraintes, votre vie en sera transformée. C'est un univers sans limite où l'expression naturelle et la joie spontanée créent une certaine effervescence et vous donnent rendez-vous avec l'histoire, celle de l'Algérie, qui demeure en toute circonstance, un vaste creuset de civilisations. Derrière ces coutumes, ces traditions, se dissimule un monde très élaboré, indivisible, solide où vivent ces peuples dans un cosmos ordonné et structuré. L'aspect culturel reste l'une des plus grandes curiosités de ce pays de l'extrême. Le PSS (Programme spécial Sud) annoncé pourra sans nul doute donner un coup de fouet autant au tourisme qu'à la réhabilitation du patrimoine culturel et artistique de la région. M. E.

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