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Retour sur la séquence Mohamed Morsi et des néo-islamistes arabes à l'ombre du «printemps arabe»
Publié dans La Nouvelle République le 07 - 07 - 2013

Le partenariat que cherchaient à promouvoir les Etats-Unis avec les Frères musulmans ne résulte pas d'un amour immodéré pour les musulmans, mais vise à livrer une compensation au rabais des turpitudes antérieures à leur égard.
III- Al-Qaïda, un double défi à l'Arabie saoudite et à l'Egypte Sur fond de vaste recomposition du paysage politique régional, de vive compétition entre l'Arabie saoudite, l'Egypte et le Qatar pour le leadership arabe, en phase éruptive du Monde arabe, Al Qaida s'est replacée dans le jeu depuis la terre des ancêtres de son fondateur, Oussama Ben Laden, le Yémen, adressant un magistral pied de nez à ses anciens parrains. S'implantant, une décennie après l'apocalyptique raid qu'il a commandité sur les symboles de l'hyperpuissance américaine, sur le flanc sud du royaume saoudien dans un combat retourné contre la dynastie wahhabite visant au premier chef à rétablir la légitimité de son chef posthume et à redorer son blason au sein du Monde arabe sur les lieux mêmes de son immersion, la mer d'Oman, the Arabian Sea. Houspillé pour sa fugitive disparition à la suite de l'invasion américaine de l'Afghanistan, en novembre 2001, à bord d'une moto conduite par son borgne compère, le Mollah Omar, chef des Talibans, le sous-traitant émérite de la connivence saoudo-américaine dans la guerre antisoviétique d'Afghanistan (1980-1989) s'est rappelé au bon souvenir de ses anciens bailleurs en faisant un retour signalé au Yémen, à tout le moins ses disciples, se replaçant en Arabie méridionale, à l'épicentre de la connexion arachnéenne du dispositif militaire et énergétique américain, en bordure de la veine jugulaire du système énergétique mondial, à l'intersection des voies des communications maritimes internationales. La «guerre oubliée du Yémen» n'est pas si oubliée que cela, en tout cas pas par tout le monde à en juger par ses multiples protagonistes et l'imposant dispositif militaire déployé à sa périphérie. Ce pays qui fut le champ d'affrontement égypto-saoudien dans la décennie 1960 pourrait redevenir, par tribus interposées, le terrain de confrontation des nouvelles puissances régionales, l'Iran, d'une part, l'Arabie saoudite soutenue par les Etats-Unis d'autre part. Le repositionnement d'Al Qaida a été opéré dans cette optique-là. Situé à la pointe sud-ouest de la péninsule arabique, frontalier de l'Arabie saoudite au nord, et du Sultanat d'Oman, à l'est, le Yémen possède une façade maritime d'une longueur de 1 906 km de côtes, faisant la jonction entre la Méditerranée et l'océan Indien via le canal de Suez et le Golfe arabo-persique. Jamais colonisé, ce pays, placé selon son étymologie à droite sur le chemin du pèlerinage de La Mecque, couvre une surface de 527 970 km2, soit presque autant que la France. Via ses trois îles, — Kamran, Perrin, et Socotra —, il commande l'accès à la mer Rouge par le détroit de Bab el-Mandeb, et l'île de Socotra (la plus grande des îles) dans l'océan Indien. Signe de l'importance stratégique de la zone, le Royaume-Uni, du temps du protectorat britannique sur l'Arabie du sud, avait fait du port d'Aden, la grande ville du Sud-Yémen, la place forte de la présence britannique à l'est de Suez pour la sécurisation de la route des Indes. L'implication d'Al Qaida dans le conflit interyéménite et son environnement somalien a retenti comme un camouflet à ses anciens partenaires, l'Arabie saoudite et les Etats-Unis, en même temps qu'elle souligne la dérision de la stratégie américaine dans son objectif majeur, «la guerre mondiale contre le terrorisme», la mère de toutes les batailles. Sur fond d'épreuves de force américano-iranien à l'arrière-plan du contentieux nucléaire iranien, Oussama Ben Laden, Yéménite d'origine, Saoudien de nationalité déchue, avait choisi de livrer bataille sur la terre de ses ancêtres. De porter, dans l'ordre symbolique, sa bataille décisive contre la monarchie saoudienne, qu'il considère comme un renégat de l'islam, l'usurpateur saoudien des provinces yéménites, dans un combat retourné dont le terme ultime devrait être le rétablissement de sa légitimité, à tout le moins la légitimité du label de son organisation en perte de vitesse au sein du Monde arabe. Avec paradoxalement en observateur passif, à dividendes possibles, l'Iran chiite, et, surtout, la Russie évincée de Socotra, qu'il combattit naguère en Afghanistan pour cause d'athéisme. IV – La talibanisation du Sahel Un an après la chute de Kadhafi, la zone sahélienne a pris l'allure d'une zone de non-droit de 4 millions de km2, fief de groupements salafistes, qui auront mis à profit les chaos libyen et malien pour sanctuariser durablement la zone depuis le nord du Mali. La talibanisation de la Libye sur le modèle afghan, tant redoutée lors de l'intervention atlantiste contre Tripoli, s'est ainsi réalisée, en fait, dans le pays voisin, au Mali, un an plus tard. Un périmètre, sous surveillance électronique de l'aviation américaine depuis leur base du Burkina Faso, vers où convergent désormais les islamistes du sud du Niger, du Tchad et du Nigeria (Boko Haram). L'intervention de la France au Mali, en janvier 2013, a relevé d'une stratégie de défense du pré carré africain, face à la politique de grignotage menée tant par la Chine que par le wahhabisme via les finances islamiques (Qatar et Arabie saoudite). Première opération militaire en solitaire sur un théâtre extérieur depuis la fin de la Guerre d'Algérie, en 1962, la France, via Serval, y joue son rang de puissance. Une cible idéale en ce que le Mali constitue le plus grand pays musulman d'Afrique occidentale, où la finance islamique y prospère, alors que les Maliens depuis une décennie se détournaient progressivement de la France vers les pétromonarchies et que la Chine jouit d'un prestige certain du fait de sa restauration du centre de documentation islamique de Tombouctou. Si la France a réussi à freiner le grignotage wahhabite de ce secteur aux confins du Mali, du Niger et de l'Algérie, elle n'a pas pour autant stabilisé ni sécurisé la zone, faisant refluer le problème vers la Libye, qui abrite désormais le QG d'AQMI, point de ralliement et d'encadrement des djihadistes de la zone sahélo-saharienne. Quatorze pays arabes et africains auraient bénéficié du pillage des arsenaux libyens à la faveur de la chute du Colonel Mouammar Kadhafi, alimentant aussi bien les djihadistes de Libye que de Syrie ou de Tunisie. V- Le «surge» d'Al-Qaïda en Syrie et le percement du Canal Ben Gourion Si le déferlement djihadiste en Syrie a permis à Al Qaida d'opérer un rebond spectaculaire, la plaçant en fer de lance du combat contre l'ultime pays laïc du Monde arabe, la Syrie, le ralliement du Jobhat Al-Nusra, la colonne vertébrale militaire de l'opposition syrienne, à Al-Qaïda, ainsi que son allégeance au successeur d'Oussama Ben Laden, Ayman Al Zawahiri, et sa fusion avec la branche irakienne en vue de fonder un «nouveau califat» à Damas, ont constitué un revers stratégique majeur à ses anciens parrains, les Etats-Unis et l'Arabie saoudite, deux ans après l'assassinat de Ben Laden, le 2 mai 2011, au Pakistan. S'il a provisoirement réduit la pression sur l'Arabie saoudite, l'engagement massif d'Al Qaida dans le pays qui fut le siège du premier empire arabe, l'Empire omeyade, a augmenté les risques de dissémination de terrorisme de basse intensité dans les pays européens d'accueil à forte immigration arabo-musulmane, indice indiscutable de l'échec de la guerre décennale contre le terrorisme, symptomatique du fléchissement des Etats-Unis dans la gestion des affaires du monde. En témoignent les négociations de Doha entre Américains et talibans, vainqueurs a posteriori de la guerre d‘Afghanistan. Al Qaida et la confrérie musulmane constituent les deux seules organisations transnationales de la sphère arabo-musulmane, l'une à vocation politique, l'autre à vocation terroriste, c'est-à-dire vouée à exercer une nuisance destructrice, jamais constructive. Si Ben Laden a exonéré les Occidentaux de leur dette d'honneur à l'égard des Arabo-Musulmans et des Africains, en substituant la thématique de la «guerre contre le terrorisme» au seul vrai débat qui vaille la contribution du monde arabo-musulman au triomphe du camp occidental dans la guerre froide soviéto-américaine et à la libération de la France du joug nazi, les Frères musulmans au pouvoir dans trois pays arabes (Egypte, Libye, Tunisie), équation incontournable en Syrie et à Gaza, paraissent tétanisés par le poids des contradictions que leur comportement ambigu a suscité le long de leur carrière entre connivence souterraine avec le camp atlantiste et dénonciation publique de leur politique de soutien à Israël. Deux ans après le déclenchement du printemps arabe, alors qu'Al Qaida et sa matrice formatrice, les Frères musulmans, multipliaient les communiqués de victoire sur tous les fronts arabes, au rythme des concessions arabes sur le problème palestinien, sur fond d'un paysage dévasté d'un champ de ruines généré par la guerre mercenaire menée par des Arabes contre des Arabes pour le plus grand profit de leurs ennemis communs, Israël et les Etats-Unis, le Sud-Soudan et le Kurdistan irakien étaient promus au rang de plateformes opérationnelles israéliennes sur les deux versants du Monde arabe, en superposition à la tenaille turque, avec une Palestine à l'abandon, en état de décomposition avancé, l'Irak, le Yémen, le Soudan, la Libye et la Syrie étaient déchiquetés par des guerres sectaires. Le dernier sommet arabe de Doha, en avril 2013, constitue à cet égard un chef- d'œuvre de mystification. Brièvement tenu sous les auspices du Qatar, le démiurge moderne du Monde arabe, le sommet s'est borné à proposer la création d'un fonds pour Jérusalem d'un milliard de dollars, auquel son émirat contribuerait à hauteur de 250 millions. Pour «défendre Al-Qods», le secteur arabe de Jérusalem, troisième lieu saint de l'islam après La Mecque et Médine, précisera Cheikh Hamad Al Thani, critiquant au passage «Israël et ses agissement», son allié souterrain dans l'étranglement financier de l'autorité palestinienne via la rétention des recettes douanières des exportations de Cisjordanie. Un milliard de dollars pour Al Qods et rien pour l'Autorité palestinienne,
alors que le Qatar finance le mouvement islamiste Hamas, grand rival de Mahmoud Abbas, qui contrôle la bande de Gaza. S'agit-il de marginaliser l'Autorité palestinienne, pourtant reconnue par la communauté internationale comme l'interlocuteur d'Israël pour faire la paix au profit de ses amis islamistes liés aux Frères musulmans? Véritable pavé dans la mare, la démission du Premier ministre palestinien Salam Fayyad a mis à nu la réalité de l'Autorité palestinienne et de toutes les contradictions internationales et locales dont elle est à la fois victime et actrice en ce que Ramallah est reconnue comme Autorité légitime, alors que le président de l'Autorité, Mahmoud Abbas, est sans mandat électif, que le gouvernement quand bien même considéré comme le seul interlocuteur de la communauté internationale, est dans l'illégalité totale depuis 2007 et que Salam Fayyad a été installé au poste de Premier ministre par les bailleurs de fonds internationaux, notamment les Etats-Unis. Une vacuité politique, juridique et financière, sans légiti-mité...prélude au délitement de la Palestine. L'expérience de la colonisation de la Palestine a conduit Israël à coloniser des terres à travers le monde représentant vingt fois sa superficie au détriment des populations et de l'environnement des pays pauvres. En République Démocratique du Congo pour la culture de la canne à sucre, au Gabon pour la culture du Jatropha, nécessaire à la production de biocarburants, en Sierra Leone où la colonisation israélienne représente 6,9 pour cent du territoire de ce pays de l'Afrique de l'Ouest. Pareille passivité –connivence ? — a été observée à l'égard de la Syrie lors des raids israéliens dans la banlieue de Damas, en mai 2013, en soutien à des opérations de harcèlement djihadistes contre le pouvoir central. Pas un Etat arabe ou islamique n'a saisi le Conseil de sécurité pour des sanctions contre Israël à la suite de cette opération qui a fait près d'une quarantaine de tués dans les rangs de l'armée syrienne. (à suivre)


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