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Des parlementaires marocains réitèrent leur appel pour l'ouverture des frontières terrestres avec l'Algérie
Publié dans La Nouvelle République le 21 - 07 - 2013

Notre présence sur le sol marocain, plus précisément dans la ville d'Oujda, a coïncidé avec l'émission-débat télévisée sur 2M à laquelle ont pris part des parlementaires marocains et des cadres du Royaume chérifien.
Le débat a touné sur la contrebande entre les deux pays et la nécessité de la réouverture des frontières. Profitant de notre présence dans la capitale de l'oriental (Oujda), nous avons jugé utile de tâter le pouls de la rue oujdie concernant ce sujet. A Oujda, ce jeudi 4 juillet, la veille de la fête de l'indépendance de l'Algérie, le mouvement est inhabituel. Cette ville frontalière de l'Algérie se réveille sur une autre nouvelle, celle d'une probable réouverture des frontières terrestres entre l'Algérie et le Maroc. Le débat télévisé de la veille est largement commenté dans tous les cafés d'Oujda. Les avis sont partagés entre pessimisme et euphorie. Encore une manœuvre politique. Il vaut mieux ne rien espérer pour ne pas être déçu, s'exclame Abdallah, 30 ans, diplômé chômeur. A ses côtés Yahya, 39 ans, instituteur, lâche d'un ton méprisant : «Que les Algériens restent chez eux ! Nous n'avons besoin ni d'eux ni de leur argent. Si on ouvre les frontières, ils vont nous envahir et rafler tout sur leur passage !». Installé dans une table voisine, Boucif, 59 ans renchérit, cigarette aux lèvres et tasse de café créme fumante à la main : «Les prix des produits alimentaires connaissent déjà une flambée. Si jamais on ouvre les frontières, ils vont exploser». Noureddine ,45 ans, commerçant de son état, n'est pas de cet avis, mais il préfère garder le silence. «Ces discussions restent vaines et stériles. J'attends du concret pour réagir. Entre nous la réouverture de la frontière sera bénéfique pour l'économie de la ville d'Oujda et ses environs». La plupart des commerçants et des tenanciers d'Oujda ne s'en cachent pas, ils espèrent que les relations entre l'Algérie et le Maroc se normaliseront. Mohammed, la cinquantaine, vendeur de tissus à Souk el fellah, se rappelle encore, dix-neuf ans après, le jour de l'annonce de la fermeture des frontières. «Driss Basri (l'ancien ministre de l'Intérieur, NDLR) a puni ses compatriotes et non pas les Algériens». Au lendemain de l'attentat contre l'hôtel Asni de Marrakech, en août 1994, qui avait fait trois victimes dont deux morts, le Maroc avait en effet décidé de fermer la frontière terrestre, et d'imposer le visa aux ressortissants algériens, dont certaines familles ont même été malmenées et expulsées des hôtels en plein milieu de la nuit le jour même de cet attentat. Et pour cause, les autorités marocaines soupçonnaient l'implication des services secrets algériens dans cet acte terroriste. L'un des principaux commandos, Stéphan Ait Idir, qui a ouvert le feu sur les touristes, est d'origine algérienne mais de nationalité française. A cette époque la situation de l'Algérie était instable. Le pays était déchiré par des mouvements islamistes radicaux révoltés contre le pouvoir. Par mesure de sécurité et pour ne pas servir de refuge et de base arrière aux terroristes, le Maroc a bloqué le passage. Cette décision a plongé l'économie de la région d'Oujda dans un marasme inquiétant après avoir connu un dynamisme sans précédent. Les négociants de Souk el fellah et Souk Mellilia se souviennent de ces années glorieuses avec beaucoup de nostalgie : «Les Algériens, n'étaient pas des clients exigeants. Ils achetaient tout sans poser de questions. En plus, ils payaient cash. J'écoulais mon stock de cent téléviseurs en une semaine. Des records inégalés», s'exclame Fettah 45 ans, détaillant d'appareils électroménagers au souk Mellilia. Même son de cloche au marché central d'Oujda, situé sur le boulevard Mohammed V. Le marchand de fruits et légumes, Hadj Tayeb, raconte avec exaltation comment ses grosses pastèques vertes se vendaient comme des petits pains, «Ici personne ne niera qu'on faisait des chiffres d'affaires de folie avec les Algériens. Oui ! on ne les aime pas et d'ailleurs, c'est réciproque. Mais avec leurs dinars, ils faisient vivre des centaines de familles». Les Algériens déboursaient près d'un milliard de dollars par an au Maroc, selon un responsable de la Chambre de commerce d'Oujda, alors que les touristes marocains étaient quasi absents en Algérie. Les habitants d'Oujda avaient beau les accuser de manquer de civisme et d'augmenter le taux de la criminalité dans la ville, mais personne ne crachait sur leurs billets verts. Aujourd'hui les regrets sont d'autant plus grands que cette frontière fermée officiellement est plus que jamais imperméable. Toutes sortes de produits y transitent. Du carburant aux médicaments en passant par les produits alimentaires. Le tout «made In Algeria». Les soldats marocains connaissent les contrebandiers par leurs prénoms. Ils assistent avec indifférence à la valse incessante des breaks Peugeot disloqués lancés à toute vitesse sur la piste, chargés de bidons d'essence de trente litres. Certes, la seule route goudronnée qui relie Oujda, côté marocain, à Maghnia, côté algérien, est cadenassée. Mais quelques kilomètres vers le nord ou le sud sur ce plateau aride à 500 mètres d'altitude, les chemins et les pistes permettent facilement de passer. «De temps en temps, les gardes frontières algériens appuient sur la gâchette, mais plus pour faire diversion qu'autre chose», rapporte Benyounes, un spécialiste du trabendo. Ce trafic illégal n'est pas sans conséquence : 70% de l'économie de l'oriental sont plombés par la contrebande, qui représente un chiffre d'affaires moyen de 6 milliards de dirhams par an. Une étude de la Chambre de commerce et d'industrie estime la perte d'emploi à 32 400 contre à peine 6 000 créés par l'activité illicite. Et ce n'est pas un hasard si l'oriental souffre d'un taux de chômage variant entre 30 et 35%. Au-delà de l'aspect purement économique et des chamailleries politiques entre frères ennemis, la fermeture des frontières cache un drame humain, «Depuis 19 ans, je n'ai vu ma sœur que trois fois. Elle est mariée à un Algérien et habite à Oran. Ni elle ni moi n'avons les moyens de payer un billet d'avion Casa-Alger à 5 000 dirhams pour le moins cher. Je ne comprends toujours pas cette aberration. La frontière aérienne est ouverte, mais pas la terrestre. De qui se moque-t-on ?», s'interroge Hoummad, gérant d'une téléboutique. Alors, comme Hoummad, il y a des centaines de personnes qui empruntent les pistes de la contrebande pour pouvoir embrasser un neveu ou se rendre au chevet d'un oncle malade de l'autre côté de la frontière. Les intervenants au cours de cette émission télévisée consacrée à la réouverture des frontières ont accusé les trabendistes algériens d'inonder le marché marocain en psychotropes. Ont-ils omis de dénoncer cette campagne de dénigrement lancée contre l'Algérie ainsi que ces dizaines de tonnes de kif introduites quotidiennement sur le territoire algérien à partir du pays de Sa Majesté ?

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