Les Algériens ont descendu en flamme l'arbitre de la rencontre Burkina Faso-Algérie. A juste titre d'ailleurs, et à plus forte raison que l'enjeu de cette rencontre était capital. Plus explicitement, et au lieu de se montrer impartial, cet arbitre a planté un couteau dans le dos des Algériens. La réaction des Algériens est somme toute légitime sauf que dans notre pays aussi, l'arbitrage n'est pas mieux loti et n'est pas non plus exempt de reproches. Chaque semaine que Dieu fait, nos arbitres subissent le même sort que celui du Zambien, Janny Sikazwe. Ils sont systématiquement sous le feu des critiques et des accusations de tous les calibres. Houasnia, le referee du match JSK-ESS en connaît un bout puisqu'il a été traité de tous les noms d'oiseau. L'ancien arbitre international, Abderrahmane Bergui, a jouté son grain de sel en n'y allant pas avec le dos de la cuillère. «L'arbitrage est gangrené par la corruption» a-t-il lâché en ces moments où ce corps est au centre de toutes les polémiques et où il subit des tirs croisés plus meurtriers que ceux visant Sikazwe. Le fameux Koffi Codjia avait été, rappelons-le, la cible de la presse algérienne en 2010. Bien d'autres arbitres africains, à l'image de celui qui a dirigé la rencontre Algérie-Rwanda à Blida, n'a pas non plus échappé à la vindicte algérienne. Mais est-ce pour autant dire que les défauts des autres nous ont enseignés à corriger les nôtres ? Nos arbitres passent régulièrement à la moulinette. Pire encore, les pires maux leur sont attribués, y compris les plus graves. Pourtant, Haimoudi et Bennouza, pour ne citer que ces deux-là, figurent parmi les meilleurs sifflets du continent noir. Mais quand, un ancien arbitre de la trempe de Bergui lâche une pareille bombe, c'est qu'il y a le feu à la maison. Mais, il faut reconnaître que l'arbitrage fait partie d'un tout, et c'est ce tout qui pose problème. Pas uniquement les hommes en noir.
