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Etat de droit, moralisation de la société et adaptation aux mutations mondiales
Publié dans La Nouvelle République le 09 - 05 - 2014

L'Algérie, à la croisée des chemins surtout avec l'inévitable amenuisement des recettes d'hydrocarbures traditionnels entre 2015/2020, ne peut plus continuer à dépenser sans compter avec une corruption socialisée, supposant réhabiliter la morale et les institutions de la République, loin des relations personnalisées. Les discours ne portent plus ; il faut des actions palpables , une transparence dans la communication en ce monde qui est devenu avec la révolution des nouvelles technologies une grande maison en verre. Car comment des responsables politiques sans morale peuvent-ils mobiliser leurs collaborateurs et la société algérienne ? Il s'ensuit d'abord la forte démobilisation populaire traduisant le divorce Etat-citoyens. Ensuite il faut éviter des solutions périmées qui ne peuvent qu'amplifier la crise, loin de la résolution des problèmes fondamentaux du pays.
1. D'abord tirons les leçons de la forte démobilisation populaire en Algérie tant à la dernière élection législative de mai 2009 que celle de la présidentielle d'avril 2014. La première leçon fondamentale est la prise en compte tant des mutations mondiales qu'internes à la société algérienne avec le poids de la jeunesse qui, «parabolée», a une autre notion des valeurs de la société. Cela se constate à travers la baisse progressive du poids des tribus, des confréries religieuses et de certaines organisations syndicales (dont l'UGTA), du fait de discours en déphasage par rapport aux nouvelles réalités mondiales et locales. La deuxième leçon est l'urgence de revoir le fonctionnement du système partisan et de la société civile. En effet, la Constitution de 1989 et la loi du 5 juillet de la même année ayant consacré et codifié le droit des citoyens à créer des partis politiques, un nombre considérable de formations politiques ont vu le jour, souvent sans véritable programme, ni perspectives sérieuses, se manifestant ponctuellement principalement à l'occasion de rendez-vous électoraux du fait des subventions de l'Etat (instrumentalisation de l'administration). Le RND et le FLN, pourtant majoritaires à l'APN ont totalisé moins de 10% de voix par rapport aux inscrits, et selon les sources officielles, tenant compte des bulletins nuls et des non inscrits, moins de 45% de la population lors de la dernière élection présidentielle. En raison des crises internes qui les secouent périodiquement, du discrédit qui frappent la majorité d'entre eux, de la défiance nourrie à leur égard et à l'endroit du militantisme partisan, les formations politiques actuelles, même celles siégeant dans la coalition gouvernementale, sont dans l'incapacité aujourd'hui de faire un travail de mobilisation et d'encadrement efficient, de contribuer significativement à la socialisation politique. Quant à la société civile, sa diversité, les courants politico-idéologiques qui la traversent et sa relation complexe à la société ajoutent à cette confusion, qui est en grande partie liée au contexte politique actuel, et rendent impérative une réflexion qui dépasse le simple cadre de cette contribution. Constituée dans la foulée des luttes politiques qui ont dominé les premières années de l'ouverture démocratique, elle reflètera les grandes fractures survenues dans le système politique algérien. Ainsi, la verra-t-on rapidement se scinder en trois sociétés civiles fondamentalement différentes et antagoniques, porteuses chacune d'un projet de société spécifique : une société civile ancrée franchement dans la mouvance islamiste, particulièrement active, formant un maillage dense ; une société civile se réclamant de la mouvance démocratique, faiblement structurée, en dépit du nombre relativement important des associations qui la composent, et enfin, une société civile dite «nationaliste» appendice, notamment des partis du FLN et du RND, dont plusieurs responsables sont députés ou sénateurs au sein de ces partis. Sollicitée à maintes reprises, et à l'occasion d'échéances parfois cruciales, et souvent instrumentalisée à l'instar des micro-partis créés artificiellement, elle manifestera souvent sa présence d'une manière formelle et ostentatoire, impuissante presque toujours à agir sur le cours des choses et à formuler clairement les préoccupations et les aspirations de la société réelle. Or, une restructuration efficace n'a de chance de réussir que si les associations ne sont pas au service d'ambitions personnelles parfois douteuses. 2. Pour une efficacité réelle, la révision constitutionnelle doit s'attaquer à l'essentiel à savoir le blocage systémique soit la refonte de l'Etat, c'est-à-dire à d'autres aspects que le juridisme, les pratiques sociales pouvant contredire souvent des textes si louables soient-ils. Elle doit prendre en considération le couple contradictoire, préservation de la rente/approfondissement des réformes à travers des stratégies divergentes des différents acteurs politiques, économiques et sociaux tant internes qu'externes, qui contrairement à certains discours chauvinistes sont déterminants. L'important est de tirer les leçons, afin de débloquer la situation économique et sociale caractérisée par le statu quo et l'immobilisme, en fait la panne de la réforme globale. C'est que la cohérence et la visibilité dans la démarche impliquent que l'on définisse d'une manière claire et datée le futur rôle de l'Etat dans le développement, durant cette période difficile de transition, concilier les impératifs d'efficacité et le devoir de l'équité, les politiques parleront de justice sociale à ne pas confondre avec égalitarisme source de démobilisation et ce à travers l'Etat régulateur stratégique en économie de marché à vocation sociale. Or, l'économie algérienne est une économie rentière, fortement bureaucratisée avec la dominance des relations informelles, n'étant actuellement ni une économie étatisée, ni une véritable économie de marché, étant dans l'interminable transition depuis plus de 40 années expliquant les difficultés de la régulation tant politique, sociale qu'économique. Aussi, la révision constitutionnelle doit prendre en charge tant les mutations externes que les mutations internes de la société dont la moralisation des institutions en prévoyant le renforcement à la fois démocratique par l'émergence d'une véritable opposition, et des organismes techniques de contrôle indépendants pour une lutte efficace et concrète contre la corruption qui tend à se généraliser, et également de tenir compte des engagements internationaux de l'Algérie. Adhérer par exemple à l'OMC, dont j'ai analysé les impacts à la fois positifs et négatifs sur l'ensemble des secteurs économiques et la société dans plusieurs contributions entre 2008/2014 ( voir www.google.com) ne relèvent pas du ministère du commerce mais engage toute la politique gouvernementale. Loin de la vision centralisatrice jacobine , la révision constitutionnelle en tant que moyen et non comme fin devant s'insérer dans le cadre d'objectifs stratégiques clairement définis par une nette volonté politique de libéralisation politique et économique, doit prévoir une réelle décentralisation allant vers la régionalisation économique à ne pas confondre avec le régionalisme, quatre grands walis politiques par grandes régions avec des walis techniques, la commune devant passer du stade de collectivités locales providences à celui de collectivités entreprises responsables citoyennes. Cela passe également par une meilleure efficacité gouvernementale autour de grands ministères avec des secrétariats d'Etat techniques, un grand ministère de l'Education nationale, un grand ministère de l'Economie et non créer une multitude de ministères qui télescopent dans leurs prérogatives sans cohérence pour satisfaire des appétits individuels. Les institutions de régulation doivent être indépendantes de l'exécutif à l'instar de l'Alnaft au niveau du ministère de l'Energie, ou du conseil de la concurrence sous l'égide du ministère du Commerce en plus d'une indépendance totale d'un organe de planification stratégique sous l'égide du Premier ministre ou du chef de gouvernement. Comme doit être réactivé le Conseil national de l'Energie sous l'autorité, selon la Constitution, du président de la République traçant la politique énergétique, le ministère étant un organe d'exécution, idem pour l'urgence de la réhabilitation de la Cour des comptes en renforçant le contrôle démocratique dont le parlement, fondement d'un Etat de Droit. La réussite d'une telle démarche implique que le pouvoir bienfaisant inauguré comme contrat politique implicite par les tenants du socialisme de la mamelle, afin de légitimer l'échange d'une partie de la rente contre la soumission politique et qui efface tout esprit de citoyenneté active, ce pouvoir doit céder la place à un pouvoir juste, justicier et de justice. L'Algérie ayant toutes les potentialités pour surmonter la crise multidimensionnelle à laquelle elle est confrontée, afin d'éviter de perpétuer des comportements rentiers périmés, de mettre l'Algérie au diapason des nations modernes et de favoriser l'alternance au pouvoir, la voie référendaire combinée à une mutation systémique associant l'ensemble des forces sociales sans exclusive par un dialogue productif, me paraît la seule voie salutaire. Un monologue avec uniquement les segments du pouvoir serait une voie suicidaire, renforcerait la démobilisation populaire et discréditerait l'image de l'Algérie au niveau international. En bref, la révision constitutionnelle devrait renvoyer pour une efficacité réelle à la refondation de l'Etat algérien. Elle doit garantir plus de libertés au sens large, à savoir le respect des libertés politiques, sociales, culturelles économiques, la pluralité syndicale, la protection de la femme et de l'enfance, et le renforcement du dialogue des cultures par la symbiose des apports de l'Orient et de l'Occident au sein de l'espace euro-méditerranéen et euro- africain, espace naturel de l'Algérie.

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