L'armée irakienne s'est lancée à l'assaut de Tikrit, ville du Nord tenue par les djihadistes sunnites de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL), tandis que les tractations sur la formation d'un gouvernement élargi se poursuivent à Baghdad. Faute d'un renversement de la situation militaire et en l'absence de représentants sunnites au sein d'un nouvel exécutif mieux à même de surmonter les tensions religieuses, nombreux sont ceux qui craignent pour l'intégrité territoriale du pays et pour le Moyen-Orient dans son ensemble. Les combattants de l'EIIL, dont la progression fulgurante vers le Sud s'est arrêtée à Samarra, ville située à une heure de route de Baghdad, tentent quant à eux de consolider leurs positions dans les régions à forte population sunnite qu'ils ont occupées à la faveur de la débandade de l'armée irakienne. A Tikrit, fief de l'ancien dictateur Saddam Hussein dont les insurgés sunnites se sont emparés le 11 juin, des tireurs d'élite des forces spéciales irakiennes ont été héliportés jeudi sur le campus de l'université. Des hélicoptères sont à nouveau intervenus samedi contre les positions de l'EIIL, dont les combattants ont dû abandonner le siège du gouvernorat, a-t-on appris de sources proches des services de sécurité. Des renforts ont en outre été déposés au nord de la ville. Selon un porte-parole militaire qui s'est adressé à la presse samedi à Baghdad, 29 «terroristes» ont été tués la veille à Tikrit et le moral de leurs chefs commence à flancher. Au sud-est de Mossoul, deuxième ville du pays située dans le Nord et tombée le 10 juin, des combattants sunnites ont toutefois pris six villages habités par la petite minorité chiite Chabak à l'issue de combats avec les peshmergas kurdes qui tentaient de sécuriser la région, a annoncé vendredi un élu de cette communauté.