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Déchirement entre deux cultures
Publié dans La Nouvelle République le 08 - 07 - 2014

Publié une première fois en 1960, «Rue des tambourins» de Taos Amrouche a été réédité par les éditions Casbah, pour le faire découvrir aux lecteurs de la jeune génération.
Tenant plus de l'autobiographie que du roman, «Rue des tambourins», est un retour sur le passé de l'écrivaine. Usant d'une langue simple et pure, elle raconte comment sa famille a dû quitter la terre natale, trop pauvre, pour un exil plus confortable à Tunis. C'est d'ailleurs, de cette terre d'accueil, tant aimée, qu'il est question mais aussi de la douleur d'être privée de sa Kabylie. Taos Amrouche dit aussi, combien, elle a souffert de ne pouvoir être intégrée aux autres Algériens. «Aussi loin que je remonte dans le souvenir, je découvre cette douleur inconsolable de ne pouvoir m'intégrer aux autres, d'être toujours en marge.» La famille Amrouche, qui s'était, en effet, convertie au christianisme, avait du mal à trouver ses repères parmi les musulmans. Aussi, dans l'exil, au lieu de vivre dans l'harmonie tant recherchée, elle se retrouve au cœur d'un dilemme : vivre dans la tradition qui la fascine ou la modernité qui l'attire sans pouvoir choisir ni l'une, ni l'autre, sans pouvoir faire comprendre qu'elle appartient aux deux et sans pouvoir profiter ni de l'une, ni de l'autre. S'articulant en trois époques, ce récit commence par celle de la grand-mère qui règne sur la famille en imposant ses règles séculaires car, contrairement aux autres, Djida est restée musulmane et ne s'est pas convertie. C'est à l'occasion d'un mariage familial que la fillette découvre son appartenance à cette terre. «Convertis et musulmans vivaient en bonne intelligence, mais on eût dit que seuls leurs corps se rencontraient, ou mieux, leurs enveloppes, car l'essentiel ne pouvait être mis en commun.» Mais elle se rend compte aussi du hiatus existant entre les musulmans et les chrétiens. Elle écrit : «Aussi, ..., mesurions-nous la force des liens qui nous attachaient à ce sol, à ces êtres faméliques et vêtus de haillons qui sentaient le bois sec, la laine, la misère et le fruit.» La deuxième époque, celle de la mère, débute par le retour de la grand-mère au pays et le divorce du frère aîné qui part tenter sa chance à Paris. Avec l'explosion de la cellule familiale, c'est la mère qui prend les rênes de la famille, entraînant ses enfants sur les chemins de la modernité. La famille cultive le bon voisinage et s'ouvre vers les autres, et l'auteure vit une adolescence épanouie mais son père y met un frein. «... Ce que je veux par-dessus tout, c'est une fille bien élevée, une fille décemment habillée et qui, jamais, ne se fasse remarquer.» Enfin, la troisième époque est celle de la fille. Eduquée dans une certaine rigueur, elle reste très fleur bleue, cultivant le romantisme comme une seconde nature. C'est d'ailleurs pour cette raison, qu'elle ne saura pas trouver la voie de l'amour entre les deux garçons pour lesquels son cœur balance : Bruno et Noël. Ce livre de 335 pages est à lire car il nous introduit dans le vécu de la famille Amrouche, celle de Fadhma, Jean El Mouhouv et Taos dont le premier roman, «Jacinthe noire» paraît en 1947. Son œuvre littéraire, au style très vif, est largement inspirée de la culture orale dont elle est imprégnée, et de son expérience de femme. En signe de reconnaissance envers sa mère, qui lui a légué tant de chansons, contes et éléments du patrimoine oral, elle signe Marguerite-Taos le recueil «Le Grain magique». Parallèlement à sa carrière littéraire, elle interprète de très nombreux chants amazighs, qu'elle tient de sa mère. Ces textes sont par ailleurs traduits par son frère Jean. Douée d'une voix exceptionnelle, elle se produit sur de nombreuses scènes, comme au Festival des Arts Nègres de Dakar en 1966. Taos Amrouche a participé à la fondation de l'Académie berbère de Paris en 1966. Elle fut l'épouse du peintre français André Bourdil, Prix Abd-el-Tif 1942. Taos Amrouche, «Rue des tambourins», Editions Casbah, 2012, 336 pages Prix public : 600 DA

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