Malgré les efforts internationaux pour allonger la trêve humanitaire de douze heures dans la bande de Ghaza, les Palestiniens ont vécu l'Aïd El-Fitr dans la douleur et le sang. De nouveaux bombardements ont touché des lieux publics à Ghaza . La trêve fragile observée lundi matin entre Israël et le Hamas n'a pu durer que quelques heures. Des échanges de tirs meurtriers ont repris avec vigueur le soir, alors que l'Etat hébreu prévoit une «longue campagne». Lundi, 1er jour de l'Aïd El-Fitr, l'hôpital Chifa à Ghaza a été visé par des tirs d'artillerie, sans toutefois faire de victime. C'est le plus important de l'enclave. Il servait comme refuge aux populations de Ghaza. Cet hôpital principal de l'enclave palestinienne accueille des milliers de blessés depuis le début de l'offensive israélienne. Dans le camp de réfugiés de Chati, huit enfants et deux adultes ont été tués, au moment où Israël et le Hamas se renvoient la responsabilité de cet énième drame sanglant. Ce groupe d'enfants jouait sur une aire de jeu au bord de la plage, lorsqu'un bombardement les a fauchés, a déclaré un médecin de l'hôpital Chifa où les corps ont été amenés. Les bombardements et les tirs d'artillerie israéliens se sont succédé, mardi matin, sur l'ensemble de la bande de Ghaza, faisant 26 morts, dont au moins 9 femmes et 4 enfants depuis minuit. En trois semaines, les bilans affichent des chiffres choquants. Les différentes sources font état d'une situation dramatique à Ghaza. Selon les secours locaux, l'offensive israélienne a causé la mort de plus de 1 100 morts palestiniens – pour plus des trois-quarts des civils, d'après l'ONU et quelque 6 200 blessés dans la bande de Ghaza. Côté israélien, 48 soldats et trois civils ont été tués. Le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha) a publié dimanche des chiffres faisant état de 999 tués. Au moins 760 d'entre eux étaient des civils, dont 226 enfants. L'Ocha a également fait état de 6 233 blessés, dont 1 949 enfants. Quelque 215 000 Palestiniens ont été déplacés par ce conflit, dont plus de 170 000 ont trouvé refuge dans l'un des 82 centres gérés par l'ONU. L'Algérie réitère sa «ferme condamnation des actes israéliens de violence et de terrorisme d'Etat contre la population de Ghaza» et appelle les acteurs «internationaux influents» à assumer leurs responsabilités face à ces tueries, a indiqué hier à Alger, le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, dans une déclaration à l'APS. «L'Algérie continue de suivre de près les développements tragiques de la situation à Ghaza intervenus durant les jours marquant l'Aïd El-Fitr el-moubarek qui ont vu se produire une escalade dans l'horreur et une augmentation sensible des martyrs palestiniens tombés victimes de l'agressivité israélienne», a déclaré M. Lamamra. «En réitérant sa ferme condamnation des actes israéliens de violence et terrorisme d'Etat contre une population supposée être protégée par le droit humanitaire international, l'Algérie appelle tous les acteurs internationaux susceptibles d'avoir quelque influence sur les auteurs de ces tueries à assumer leurs responsabilités devant l'Histoire face aux visées génocidaires que trahissent la nature, l'envergure et les effets des opérations militaires israéliennes», a ajouté le chef de la diplomatie algérienne. «L'Algérie qui n'a pas cessé de contribuer à des consultations et à des activités tendant à la réalisation d'un cessez-le-feu dans des conditions sauvegardant les acquis du peuple palestinien et ouvrant la voie à la satisfaction de ses droits nationaux inaliénables, escompte une accélération et un aboutissement rapide des efforts actuellement déployés dans ce contexte», a affirmé M. Lamamra. Netanyahou prévoit «une longue campagne» Dans une allocution télévisée lundi soir, Benjamin Netanyahou a demandé à ses concitoyens de se préparer à «une longue campagne» jusqu'à ce que la «mission soit remplie». Selon lui, l'opération ne terminera pas si les tunnels qui servent au mouvement palestinien Hamas ne sont pas encore neutralisés. D'après les différentes agences de presse, les dirigeants français, américain, allemand, britannique et italien se sont entretenus lundi après-midi par téléphone et «sont convenus de redoubler leurs efforts pour obtenir un cessez-le-feu», selon un communiqué de la présidence française. «La pression doit augmenter pour y parvenir. La dégradation de la situation ne fait le jeu que des extrémistes», ajoute l'Elysée. Avec le redoublement des bombardements, les réfugiés de Ghaza vivent dans l'enfer. Désormais, il n'y a plus de places sûres à Ghaza, les hôpitaux, les quartiers civils sont ciblés par l'armée sioniste, qui est décidée à appliquer la politique de destruction et d'extermination. Hier, un raid aérien israélien dans la ville de Khan Younès au sud de la bande de Ghaza a porté à 1 240 le nombre des martyrs palestiniens depuis le début de l'agression israélienne dans la bande de Ghaza le 8 juillet, selon le chef des services de secours, Ashraf al-Quoudra. L'aviation israélienne a détruit trois mosquées dans la ville de Ghaza, dans le camp de réfugiés de Shati et à Rafah, ont indiqué les services de sécurité palestiniens. Au moins 16 Palestiniens ont été tués par des bombardements israéliens sur une école de l'ONU à Ghaza où ils avaient trouvé refuge,dans le camp de Jabaliya. Cet établissement de l'UNRWA, l'Agence des Nations unies n'est pas le premier à être frappé par les raids israéliens depuis le début de l'agression sur la bande de Gaza. Dans la nuit, au moins deux obus se sont abattus sur deux classes qui étaient un refuge pour les familles chassées de chez elles par les combats. Plus de 200 000 habitants du territoire palestinien vivent dans des conditions très précaires dans 82 écoles gérées par l'UNRWA. L'espoir d'une trêve Le gouvernement israélien, qui entend réduire à néant la menace que fait peser le Hamas sur sa population, a décidé de suspendre ces opérations. Hier, et à l'issue d'une réunion de son cabinet de sécurité, l'armée israélienne a accordé une trêve humanitaire de quatre heures, de 12h à 14 heures (GMT), dans la bande de Ghaza. Avant cette décision, un fragile espoir de trêve se profilait. Sur le front diplomatique, le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, a affirmé que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a «soulevé l'idée et la possibilité d'un cessez-le-feu», lors d'un entretien téléphonique, lundi. Quant au Hamas et à ses alliés du Jihad islamique, ils sont «prêts à une trêve humanitaire de 24 heures», et à étudier une prolongation jusqu'à trois jours, a, de son côté, affirmé l'Organisation de libération de la Palestine (OLP). Le gouvernement israélien a tenu une réunion de son cabinet de sécurité, hier. Par ailleurs, Hamas ne prétend pas une trêve «sans l'arrêt de l'agression et la levée du siège», et la levée du blocus israélien imposé à l'enclave palestinienne depuis 8 ans. Hier, des sources rapportent que Hamas revendique des tirs de roquettes malgré la trêve annoncée par Israël.
