En ces mois de vacances caniculaires, notre pensée va aux enfants, les nôtres auxquels on a rarement offert les conditions appropriées à une meilleure gestion de la vie scolaire. C'est parce qu'ils sont appelés à devenir la société de demain que le processus d'éducation et d'apprentissage scolaires doit faire l'objet d'un suivi pédagogique des plus rigoureux qui garantisse le succès. Il s'agit de préparer une génération d'enfants à la vie d'adulte par une éducation épanouissante, un apprentissage des connaissances fondé sur l'effort, l'esprit d'émulation et le respect de la différence. Des enseignants, pour quel type d'apprenants ? Réellement, le problèmes ou le déphasage par rapport au monde moderne ne sont pas dus aux programmes ni aux manuels scolaires, mais à la formation pédagogique. Pour cela, il faut un cadre de travail où on discute de méthodes et de procédés pédagogiques pouvant garantir des résultats concluants. Toute méthode qui permet de réaliser des résultats doit être considérée comme efficace. Il nous a été donné par le passé de voir qu'avec les mêmes supports pédagogiques, les uns n'arrivaient pas à atteindre les résultats escomptés alors que d'autres donnaient satisfaction. Avec le texte d'un recueil de 8e A considéré comme dépassé par le contenu et le contenant, un vieil enseignant a accompli un miracle en usant de la théâtralisation. Il a fait jouer filles et garçons les rôles des personnages et cela a donné des résultats faramineux. Chaque participant a parlé pour donner la réplique à chaque fois que cela a été nécessaire, l'enseignant a fait de ses classes des classes vivantes et actives. Avec d'autres, l'exploitation du même texte s'est déroulée dans la monotonie. Les matières que l'on déteste le plus peuvent procurer du bonheur aux élèves, lorsque ceux-ci sont sollicités comme des participants actifs et l'enseignant assure la séance dans un langage clair, motivant. Là aussi, pourquoi ne pas parler des enseignants d'antan qui obtenaient une parfaite concentration dans un cours d'histoire ou de géographie qu'on a tendance à déprécier de notre temps pour des raisons que l'on peut deviner. L'instituteur, dit un témoin, avait une parfaite maîtrise de la langue si bien que les descriptions et narrations étaient concrètes ; le cours était parfaitement assimilé et on n'avait pas besoin de le réviser pour la composition. Comment s'acquiert l'art d'être heureux ? Il s'acquiert lorsque l'enseignant de toutes les disciplines n'est pas contraignant et si les enseignants considèrent chaque cours comme un cours de langue. Une démonstration nous a été faite devant un public nombreux, il s'agissait d'un cours de géométrie en cours moyen 2e année de l'ancien temps. L'enseignant a fait passer son cours (le volume du parallélipipède par rapport à celui du cube), tout le monde avait compris avec exercices d'application à l'appui et tous les élèves avaient parlé parce que tout le monde avait été sollicité. Le bonheur pour l'enfant s'acquiert lorsqu'il éprouve le plaisir d'aller à l'école non pas parce qu'il doit être présent, mais pour être un participant actif. Ainsi, on ne doit pas perdre de vue les objectifs à court et à long terme de l'enseignement, qui sont les fondements de la culture et de la démocratie. Donc, on n'oblige pas mais on donne aux enfants l'envie de mettre la main à la pâte à chaque séance, en le faisant parler moyennant le tryptique : question-réponse-rédaction. C'est cette participation dans un cadre pédagogique organisé qui procure aux enfants le bonheur d'assimiler avec le sentiment d'être libre et respectueux de la différence.
