Les agricultures doivent adopter le système d'irrigation par goutte à goutte pour rationaliser l'eau et mieux faire face à la sécheresse, a indiqué dimanche à Blida le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Abdelouahab Nouri. «Nous invitons les agriculteurs à la rationalisation de la ressource hydrique en adoptant le système du goutte à goutte dans l'irrigation de leurs terres, d'autant que l'eau est rare dans cette région (de Blida)», a indiqué M. Nouri à l'issue d'une visite de travail dans la wilaya de Blida où il a visité plusieurs exploitations, notamment dans la commune rurale de Beni Tamou. «Quand nous encourageons les agriculteurs à utiliser et généraliser ce système d'irrigation, c'est pour leur permettre de multiplier la production et de mieux faire face aux difficultés nées de la sécheresse, qui touche plusieurs pays en raison des dérèglements climatiques», a-t-il expliqué. Le ministre a également exigé des agriculteurs de participer à la préservation de la vocation des terres qu'ils exploitent. «Les terres agricoles doivent garder leur vocation. Le président de la République a beaucoup insisté sur cette épineuse question lors du dernier Conseil des ministres», a-t-il souligné. A Boufarik, la délégation s'est attardée au niveau du complexe avicole du groupe privé Bellat, fonctionnel depuis quelques jours avec une capacité de production de 1,2 million de poulets de chair par an destiné aux marchés nationaux et internationaux, selon les dirigeants du groupe. Pour 2015, le groupe Bellat prévoit trois autres investissements dans la même filière à Sidi Rached (Tipasa), Hammam Righa et Khemis Miliana (Aïn Defla) avec une capacité de production totale de plus de 1 million de poulets de chair. M. Nouri a encouragé le groupe Bellat à réaliser ce programme. Interrogé enfin sur la hausse, ces dernières semaines, des prix des fruits et légumes, M. Nouri a parlé d'un «phénomène conjoncturel» dont la maîtrise par les pouvoirs publics nécessite davantage de production, une meilleure organisation des filières agricoles et une meilleure gestion des marchés qui «baignent dans une certaine anarchie». Auparavant, le ministre avait inauguré à Rouiba (Alger) une unité laitière d'une capacité de production de 400 000 litres/jour tous produits confondus du groupe Giplait, devant approvisionner les wilaya d'Alger, de Blida et Tipasa. Réalisée sur le site d'une ancienne unité privée qui a fait faillite, elle a nécessité un investissement de 3,24 milliards de DA. «Ce complexe laitier vient en appui de la laiterie Colaital de Birkhadem, et cela va nous permettre une meilleure couverture des besoins de la wilaya d'Alger en lait et produits laitiers», avait indiqué le ministre. Le complexe de Rouiba produira quotidiennement 360 000 litres de lait en sachets et le reste en produits laitiers, dont les yaourts. Selon le directeur de l'unité, 50% de sa production sont destinés au marché de la wilaya d'Alger, soit 180 000 litres, 30% pour la wilaya de Blida et 20% pour la wilaya de Tipasa. Par ailleurs, trois études portant propositions d'aménagement et de préservation des forêts de Baïnem, Bouchaoui et du parc de «La Concorde civile» de Ben Aknoun, dans la wilaya d'Alger, ont été présentées au ministre lors de cette visite d'inspection. M. Nouri a demandé à ce que l'étude d'aménagement du parc de Ben Aknoun, qu'il a qualifiée d'«ébauche acceptable», soit approfondie et que les deux autres, vues comme des «exposés sommaires», soient reprises avec une plus large concertation tout en profitant de l'expérience de bureaux d'étude étrangers spécialisés. Il a dit espérer pouvoir présenter «dans les prochains jours» les trois études au Conseil du gouvernement pour approbation et engager les travaux de réalisation dès 2015. «L'aménagement des forêts récréatives de Baïnem, de Bouchaoui et de Ben Aknoun est une priorité des autorités du pays. On ne peut pas admettre qu'une capitale de quatre millions d'habitants puisse souffrir de manque d'espaces de loisirs», a-t-il dit.
