Les relations entre l'Algérie et l'Afrique du Sud, deux pays dans le continent, confirment qu'elles constituent un facteur de progrès pour toute l'Afrique. Elles ont l'avantage de reposer sur une fraternité de combat anti -colonial et anti-apartheid et, dans ce cadre, sur une solidarité sans faille entre les deux peuples. Il est bon de rappeler que dans les années 1960, Nelson Mandela a reçu ses premières formations militaires aux côtés de l'Armée de Libération nationale (ALN). Reconnaissant, Mandela avait toujours considéré l'Algérie comme sa «seconde patrie». Il n'y a donc rien de surprenant à ce que, sur les questions régionales et internationales d'intérêt commun, parmi lesquelles la paix et la sécurité en Afrique, ainsi que la progression du Nepad et de l'intégration économique africaine, la concertation entre les deux pays soit d'une efficacité exceptionnelle et ait permis d'arriver à une convergence de vues. A ce titre, rappelons que le Nepad a, entre autres, pour initiateurs l'ancien président d'Afrique du Sud, Thabo Mbeki et le président Abdelaziz Bouteflika. Dans le combat pour l'émancipation et le développement du continent, les deux pays ont été à la pointe du combat. Les relations algéro-sud africaines déjà solidement établies, sont appelées à connaître un nouvel essor à la faveur de la visite d'Etat de trois jours en Algérie du président Jacob Zuma. Nul doute que les entretiens entre les dirigeants des deux pays confirmeront la convergence de vues sur les grands problèmes internationaux et régionaux, comme la Palestine, le Sahara Occidental, le Mali et la Libye, avec l'implication de notre pays dans la recherche de la paix dans ces deux pays à travers une médiation réussie pour le Mali et un début de dialogue prometteur pour la Libye. On sait que l'Afrique du Sud se prépare (après le désistement du Tchad) à accueillir le 25e sommet des chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union africaine en juin prochain. L'Afrique du Sud veut mettre à profit les solides relations historiques avec l'Algérie, pour bâtir durablement des partenariats économiques dans les domaines des TIC, du bâtiment, de l'industrie et de l'agro-alimentaire. C'est l'impression qui se dégage de la réunion de la 6e session de la Haute commission bilatérale de coopération algéro-sud-africaine. Elle a donné une impulsion nouvelle à la coopération multisectorielle ainsi qu'aux échanges entre les deux pays. La preuve est dans la présence, côté algérien, de plusieurs ministres algériens et sud-africains qui ont assisté à la cérémonie d'ouverture, hier, sous la présidence du ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, et de son homologue sud-africaine, Maite Nkoana Mashabane. Il y avait les ministres du Commerce, Amara Benyounès, de l'Habitat, l'Urbanisme et de la Ville, Abdelmadjid Teboune, de la Poste et Technologies de l'information et de la communication, Zohra Derdouri, de l'Agriculture et du Développement rural, Abdelouaheb Nouri, et de l'Industrie et Mines, Abdesselam Bouchouareb. Pour sa part, la partie sud-africaine était représentée, quant à elle, par le ministre de l'Habitat, L. Sisulu, le ministre des Télécommunications et de la Poste, S. Cwele, le ministre de l'Agriculture de la forêt et de la Pêche, S Zokwana, le secrétaire du département de la Défense, S. Gulube. Des entretiens en tête-à-tête étaient prévus en marge des travaux de la commission entre les ministres algériens et leurs homologues sud-africains. Dans le secteur de l'énergie, un très large champ de coopération est ouvert aux relations entre les deux pays avec les possibilités de coopération et de partenariat dans les domaines des hydrocarbures (GNL, GPL...) et de l'électricité. Les entreprises sud-africaines et algériennes sont sollicitées pour explorer les opportunités de coopération offertes dans ces domaines. Enfin, il ne faut pas négliger les aspects de la coopération dans le domaine de la Défense, même si ce domaine n'apparaît pas beaucoup dans la médiatisation de la visite du président sud-africain. En fait, il y a une véritable relation stratégique.
