Dans l'histoire du pays, l'Algérie n'a jamais connu une telle montée de l'intégrisme et de l'extrémisme religieux, à l'exception des quelques années qui ont précédé la décennie noire. Cette désastreuse situation, vraiment inquiétante, constitue une véritable menace pour la sécurité et la sérénité du pays. Pour avoir vécu, durant plusieurs années, les affres de ce terrorisme barbare, l'Algérie est le premier pays au monde qui doit connaître par cœur, que l'origine de ce fléau n'est autre que l'intégrisme et l'extrémisme religieux. Malheureusement, malgré l'expérience des années de braise, rien n'a été fait pour se mettre à l'abri de ce «Tsunami» qui demeure la première et la plus grande menace qui pourrait «souffler» à tout moment le pays. Ces dernières années, les mosquées sont sous le contrôle de l'Etat que sur le papier alors que sur le terrain, la situation est tout autre : la majorité des lieux de culte sont gérés par des «salafistes» et autres individus proches des autres courants islamistes. En dehors des mosquées, les dirigeants, les membres et les militants des organisations et associations islamistes multiplient les actions de radicalisation, touchant toutes les catégories de la société. Que ce soit dans les administrations, les cafés, les établissements scolaires et même dans la rue, l'endoctrinement et l'embrigadement battent leur plein. Profitant du laxisme du gouvernement, certaines de ces organisations islamistes s'adonnent même à l'apologie du terrorisme sans qu'elles ne soient inquiétées. Sans qu'elles ne soient agréées, deux grandes et dangereuses organisations islamistes activent dans l'ensemble du territoire national. Les discours tenus par les dirigeants, les membres et les militants de ces organisations donnent froid au dos. Même si le nombre exact des militants de ces deux organisations est inconnu, ce qui est sûr est qu'ils sont des milliers. Le comble est que le chef de l'une de ces organisations a indiqué qu'il gère les affaires de cette «armée» au chômage en personne. Après quelques jours d'absence, l'ex-Front islamique du salut reste interdit uniquement sur le papier. Les dirigeants, les membres et les militants de ce parti activent au su et au vu de tous. A Alger, l'émir du mouvement dissous pourtant par la justice tient des réunions chaque vendredi au niveau de la mosquée «Al Wafa Bil Ahd» située à Kouba. Il y a trois jours, les militants de l'ex- Front islamique du salut se sont même permis d'organiser une manifestation à l'intérieur de la mosquée après le discours du lieutenant d'Abassi Madani. En plus des slogans habituels du parti, les anciens du FIS ont scandé, je cite : «douala irhabiya», Etat terroriste. A l'extérieur de la mosquée, les éléments de la brigade anti-émeutes et les agents de la BRI, encerclent la mosquée mais sans intervenir. Les forces de l'ordre sont habituées ces dernières années à encercler la mosquée de Kouba chaque vendredi afin d'empêcher Ali Belhadj et ses «barbus» à sortir dans la rue. En somme, la montée de l'intégrisme et du fondamentalisme dans la société algérienne est vraiment inquiétante surtout lorsqu'on sait que ces facteurs sont l'antichambre du terrorisme.