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Une vie sur la pointe des pieds de Hamid Grine
Publié dans La Nouvelle République le 06 - 07 - 2015

Des nouvelles pas comme les autres par le style rigoureux et le contenu fait d'une reconstitution du vécu collectif qui en dit long sur beaucoup de situations rocambolesques en milieu social. Le recueil est le reflet d'une société en mal de changement pour des raisons que l'on pourrait relever moyennant une lecture attentive, des récits littéraires émanant d'un écrivain hors pair.
Une vérité universelle dit que la vie n'aurait aucun charme si les individus qui composent la société avaient la même vocation, les mêmes idéaux ou idées, les mêmes désirs et sentiments. Heureusement qu'il y a des différences, sources de conflits d'idées qui perturbent, mais qui rendent d'utiles services à la collectivité en faisant que chacun surveille l'autre dans son quotidien au point de créer des problèmes relationnels ou des suspicions. Les changements en mal viennent du vide culturel, de l'internet devenu utile pour être de son temps mais dont les émissions ne sont pas consommées à bon escient. Les textes de Grine nous apportent preuve que l'amour d'une mère est devenu bien plus important que l'amour d'un pays conformément à la pensée de Camus, écrivain né en Algérie et qui reste une sommité de la littérature reconnue dans le monde sans être une référence pour nous, mais cela revient souvent dans notre actualité à l'exemple de Catherine Deneuve, James Dean, Alain Delon et d'autres comme modèles d'imitation, dans la nouvelle génération qui semble avoir perdu ses repères dans l'Algérie d'aujourd'hui. Des récits d'aventures d'une beauté et d'une valeur cognitive incontestables La description des faits et itinéraires des acteurs de chaque nouvelle est faite avec soin. Ce qui donne aux lecteurs d'illusion d'une reconstitution fidèle, compte tenu du fait que toute narration même considérée pleinement objective a toujours une part de fiction. On peut considérer l'écriture comme un modèle de référence tant elle a toutes les qualités de style : clarté, précision, concision et le public ne peut qu'en être marqué et motivé. «Foufou ou le soleil de l'adolescence», est là pour en apporter les preuves. Cette nouvelle au titre évocateur donne à voir des adolescents en mal de changement qui leur apporte tout ce dont ils ont besoin pour satisfaire leurs désirs entre autre la liberté. Foufou est mis en scène pour incarner toute l'intériorité de cette adolescence découvrant le monde dans tous ses hauts et ses bas. Le héro arrive à cet âge où la personnalité s'affirme pleinement dans toute sa différence, veut vivre sa vie en dépit des tabous qui lui sont opposés comme dans toutes les sociétés traditionnelles. Voulant vivre intensément sa vie, il s'adonne à tous les plaisirs que lui offre son milieu. Pour ses excès on lui a attribué le surnom de Foufou pouvant signifier sous d'autres cieux Don Juan en raison de son pouvoir de séduction qu'il avait acquis à la faveur de son beau physique, de sa facilité de parole et d'un caractère ouvert, adapté à tous les types de situations. Aussi, il a appliqué à la lettre cette maxime que sa grand mère a pris soin de lui transmettre en vue de sa réussite. Cette maxime populaire dit : « Ris aujourd'hui et laisse le reste à Dieu et aux abrutis ». Cependant, ayant jugé son univers social incapable de lui apporter toutes les satisfactions, il décide de tenter la traversée (harraga) qui le fait arriver au succès total puisqu'on avait fini par croire qu'il était parti pour de bon, quand un jour après trente ans d'absence, il réapparut. On avait appris qu'il avait été largué par des femmes liées à lui par les liens du mariage. Donc, l'aventure a été pour lui un échec cuisant, quelle brutale désillusion par rapport à ses débuts. Ce qui arrive à Foufou est comparable au destin de Si Ali, philosophe au chômage et réduit à travailler comme veilleur de nuit à Alger dans un parking. Lui aussi a été d'une naïveté telle qu'il n'a récolté que des échecs. Malgré le chômage qui l'avait poussé à devenir gardien de voiture, il voyait la vie en rose. Il s'était laissé aller à la duperie, en se fiant aux apparences d'une fille qu'il croyait être intéressée par lui. Pourvu de lui, la fille en qui il avait quelque espoir était ne handicapée. Apprendre à ne jamais se fier aux apparences « Le vaurien » titre atypique choisi pour une nouvelle en dit long sur les tromperies dont on peut être des victimes malheureuses. Un riche, baignant dans l'opulence peut s'avérer être un obsédé dangereux, un pauvre réduit à moins que rien, est souvent quelqu'un d'imprévisible dont il faut se méfier. Que peut faire un propriétaire de château et roulant en limousine face à un vaurien détraqué mental. L'auteur dit qu'il avait fini par se pendre sous le prétexte que le vaurien qu'on avait découvert qu'il n'était qu'un fou, le poursuivait pour lui cracher dessus. La victime qui avait tout pour être heureux, avait fini par craquer en optant pour la solution des lâches : disparaître définitivement en se pendant soi-même. Curieux personnages et curieux destins. Si l'auteur en fait un thème de nouvelle, c'est parce que cela est conforme à la réalité. Avec un effort de réflexion pour peu que les acteurs principaux aient acquis un niveau de culture, on aurait pensé à des œuvres dont les héros ont fui ou ont tenté de fuir la société pour les mêmes raisons invoquées dans la nouvelle. « Le misanthrope », « Zarathousra » en sont des exemples parfaits dont on peut s'inspirer utilement. Et puis, il y a une variété de sujets pouvant répondre à tous les goûts. « Mes chers voisins » s'adresse à tous ceux qui ont l'expérience du voisinage. Un voisin frappe à la porte pour nous demander une bougie et de l'eau. Cela veut dire que quelqu'un vit encore à l'âge des primitifs alors qu'il est dans un bâtiment d'une cité urbaine. De plus, il est resté esclave des croyances les plus obstantistes au grand étonnement de ceux qui pourtant installés dans le voisinage immédiat, voient le monde entier, téléphonent au loin moyennant un appareil plus petit qu'une boîte d'allumettes. Deux mondes opposés qui se côtoient en s'ignorant réciproquement : celui des riches et celui des pauvres, ou celui des pires arriérés avec celui des modernistes. Ainsi se présente la réalité que Hamid Grine a fait l'effort de peindre avec le souci de l'exactitude. Il faut ajouter qu'on peut faire de ce recueil de nouvelles parce qu'il le mérite pleinement, un livre de chevet : il est bien écrit et il fait découvrir le monde qu'il soit traditionnel ou moderne, même à ceux qui prétendent bien le connaître.

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