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Conte philosophique soufi...et sa vision relookée aujourd'hui
Publié dans La Nouvelle République le 06 - 07 - 2015

Le conte philosophique qui suit expose la fabuleuse parabole soufie de l'éléphant du vénérable mystique Djalal ud –Din Rumi qui relate : «Des Indous avaient amené un éléphant; ils l'exhibèrent dans une maison obscure. Plusieurs personnes entrèrent, une par une, dans le noir, afin de le voir. Ne pouvant le voir des yeux, ils le tâtèrent de la main.
L'un posa la main sur sa trombe, il dit: «Cette créature est telle un tuyau d'eau.». L'autre lui toucha l'oreille: elle lui apparut semblable à un éventail. Lui ayant saisi la jambe, un autre déclara: « L'éléphant a forme de pilier. ». Après lui avoir posé la main sur le dos, un autre dit : « En vérité, cet éléphant est comme un trône. » De même, chaque fois que quelqu'un entendait une description, il la comprenait d'après la partie qu'il avait touchée. Leurs affirmations variaient selon ce qu'ils avaient perçu : l'un l'appelait dal, l'autre alif. Si chacun d'eux avait été muni d'une chandelle, leurs paroles n'auraient pas différé. L'œil de la perception est aussi limité que la paume de la main qui ne pouvait cerner la totalité (de l'éléphant) (...) »( Cf, extrait de « Anthologie du soufisme »,p. 23, Eva de Vitray – Meyerovitch, Editions Sindbad , Paris 1978) En clair, est signifiée dans ce texte allégorique la symbolique de l'Unicité de la réalité ultime dont il est dit qu'elle échappe toujours à l'esprit superficiel qui ne se fie qu'aux apparences. Considérons à présent la version moderne de ce conte conçue par l'auteur de ces lignes et que le lecteur voudrait bien excuser pour ses libertés prises en vue de le reformuler autrement, afin de tenter d'en adapter la quintessence du contenu aux nouvelles réalités du troisième millénaire, ce sera au lectorat, bien sûr, de juger de la pertinence de cette « actualisation » ! Version moderne de l'ancien récit relooké : « Des animateurs d'un cirque ont érigé sur une place publique leur chapiteau et exhibé en plein jour, devant tout le monde, les instruments suivants : un tuyau d'eau, un éventail, un pilier et un trône, tous ces objets exposés correspondant, laisse-t-on entendre, aux parties constitutives d'un énigmatique éléphant dont la totalité invisible n'est accessible seulement qu'aux êtres clairvoyants. Plusieurs personnes pénètrent dans le chapiteau avec l'idée de percevoir le mystérieux éléphant. Mais ne pouvant le percevoir d'emblée dans sa totalité, chacune d'entre elles se met à tâter de la main les divers instruments exposés, soi-disant correspondant aux membres constitutifs de son ensemble inaccessible qu'aux esprits perspicaces. L'une de ces personnes posant la main sur le tuyau d'eau, crie à qui veut l'entendre : « ce tuyau d'eau est une fausse apparence et je devine qu'il voile la trombe de l'éléphant ». L'autre touchant l'éventail exposé, l'objet lui apparut semblable à une oreille d'éléphant. Ce qu'il annonce sans hésitation : « L'apparence de cet éventail est trompeuse, c'est là en vérité l'oreille de l'éléphant. » Ayant saisi le pilier, une autre personne déclare tout de go: « ce pilier ce n'en est pas un, que l'on se détrompe : il voile la jambe de l'éléphant. » La quatrième personne tâtant de la main le trône exhibé, dit après l'avoir un moment caressé : « Ce trône –là est pareil au dos d'un éléphant, que dis-je ? C'est le dos de l'éléphant même ! ». De même, chaque fois que quelqu'un entend une description de l'éléphant, il la comprend d'après la partie d'instrument exposé qu'il a touchée. Leurs affirmations convergent toutes à la référence commune à l'éléphant selon ce qu'ils ont perçu au contact des instruments épars mais dont la particularité a été à chaque fois interprétée intérieurement, tout à fait autrement que ce qu'elle donnait à voir clairement et au grand jour, par les quatre protagonistes. Cela suivant leur conviction commune ancrée qui leur faisait percevoir, de façon erronée des instruments banals, parfaitement disparates qu'ils prenaient pour des membres épars constitutifs de l'énigmatique éléphant. Si chacun d'eux avait été muni de la chandelle de l'esprit lucide, leurs paroles auraient différé : ils se seraient rendus compte de la réalité concrète du vécu quotidien qui les entoure et libérés de la mystification soporifique qui leur fait tout interpréter à travers la grille surannée de la scolastique repeinte au goût du jour ! Alors que la réalité concrète et plurielle ( les instruments épars) est criarde devant eux, ils continuaient à croire à l'autre réalité voilée de l'éléphant : une réalité imperceptible aux communs des mortels, - selon ce que sous-entendait en principe l'auteur original de la parabole - mais dont la signification originelle change à ce niveau autre de l'allégorie modifiée de fond en comble, ayant été adaptée aux nouveaux temps. Les esprits lucides, non encombrés d'idées préconçues, qui s'en tiennent, naturellement, à l'observation directe et visible des faits matériels ( première phase intervenant dans le processus d'observation de la pensée scientifique et rationaliste des temps modernes, pour rappel), ne s'embarrassent point, eux, des spéculations affabulatrices tenant de la fantasmagorie scolastique des anciens temps, jamais réformée : ils ont suivi , fort heureusement, la voie de l'évolution et fait la part des choses en séparant le spirituel du matériel, le temporel de l'intemporel, et en se considérant très humblement devant l'infiniment grand, etc. Contrairement à ces illuminés, champions du rigorisme littéraliste, (interprétant selon la lettre et non selon l'esprit, tels les adeptes de la secte extrémiste du Wahabisme ou de celle des Shi'ites radicaux d'Orient) ceux-là même qui se figurent toujours aussi puissants que par le passé évanoui des glorioles d'antan, - certains d'entre eux se muant en intégristes, promulgateurs de « fatwas » (non consensuelles de « l'Idjma'e » ni issues de «l'Idjtihad » réformiste), - ne se rendant absolument pas compte de la fragilité de leurs conceptions philosophiques obsolètes. Mais perpétuées de façon anachronique dans une ère pourtant postmoderne des technologies spatiales et du génie génétique et où leur réveil ne pourrait qu'être tragique. Le jour, où malheureusement à leurs dépens, ils ouvriront les yeux sur les fondements d'un monde nouveau basé sur le principe de la logique rationnelle avant tout : condition sine qua non pour assurer la survie et l'affirmation de sa communauté parmi celles du monde en mutation d'aujourd'hui qui progresse sans ceux qui persistent dans les mentalités passéistes, défiant chaque jour l'inexorable avancée du temps par leurs chimères leurrantes et aliénantes qui gagneraient à entreprendre résolument la voie de l'adaptation salutaire aux nouvelles exigences du XXIe siècle. Lorsque le type de pensée anachronique propre aux écoles mystiques persiste toujours jusque dans notre ère contemporaine, il ne peut s'agir là que d'une forme de culture subversive tendant à court-circuiter le mode de raisonnement rationaliste et réaliste pragmatique, en quelque sorte. Bien évidemment, ce ne sont pas toutes les confréries mystiques qui sont mises à l'index par ces propos critiques, mais les pratiques parallèles et marginales de certaines d'entre elles ne sont pas faites pour faire taire ces scrupules. Tout comme elles ont perduré dans les esprits d'ancêtres longtemps conditionnés par une vision abstraite du monde, en des époques qui ont pourtant été contemporaines des grands bouleversements scientifiques, culturels, techniques et industriels historiques de l'Europe de la Renaissance : ceux-là même qui allaient bouleverser la face du monde médiéval et à venir ...tandis que persistait à se proliférer dans nos infortunées contrées fermées aux idées innovatrices et inventions audacieuses du progrès scientifique et culturel des siècles des Lumières, une certaine forme de subculture féodale , favorisant les ferments de la décadence civilisationnelle mais dont les adeptes du mysticisme de tous acabits, faisaient passer pour le sommet de la vertu : « pseudo-spiritualité» en somme que l'éliminent et regretté Mostefa Lacheraf n'hésita pas à en condamner la grande aliénation qui a fait maintenir maints esprits leurrés en marge de la réalité tangible et contradictions sociopolitico-économico-culturelles du milieu environnant. (Cf. Mostefa Lacheraf, Algérie, société et nation, SNED, 1974. Alger). Pour en revenir à cet exemple proposé de l'exposé analytique de la célèbre parabole soufie de l'éléphant du vénérable Jallad Ed -Din Roumi, votre serviteur ne prétend évidemment nullement titiller le remarquable esprit perspicace et vertueux de cet éminent soufi mais tend seulement à faire allusion aux esprits dogmatiques de ses affidés : principalement à ceux précisément qui reprennent indéfiniment, au cours des péripéties du temps, sa merveilleuse allégorie sans tenir compte de l'évolution du temps, des mœurs et cultures diverses des différentes époques, en demeurant constamment figés dans les interprétations classiques, léguées et sclérosées depuis. Trahissant ainsi, par là-même, l'esprit vivace de leur auteur qui lui, à l'opposé de la plupart de ses adeptes « dogmatiques », s'en tenait à l'instar des illustres Soufis éclairés, à l'interprétation des textes « selon l'esprit et non selon la lettre ». Et il est bien connu que c'est l'interprétation littéraliste qui fait souvent le lit des esprits rigoristes donnant droit dans le panneau de l'intégrisme : parce que ces derniers se fermant dans un carcan d'idées hermétiques et sectaires, se refusant à toute réadaptation ,-pourtant indispensable,- aux nouvelles conjonctures multidimensionnelles qu'impose l'évolution créatrice et novatrice, ne s'en tenant strictement qu'à leurs aphorismes et crédos datant depuis des lustres et ne correspondant plus aux données éthiques et matérielles (et spirituelles ijtihadistes) mutationnelles de l'heure. Chaque étape historique donnée, en dépit de l'entretien de certains rapports avec les périodes antécédentes, a bien entendu ses propres particularités et spécificités sans commune mesure avec celles entérinées des anciens paradigmes de l'Histoire et leurs cultures attenantes. Ce risque de confusion avec les patterns n'ayant plus court du passé, négligeant les données de la réalité présente des nouveaux faits environnants et qui représente un véritable leurre, est encouru,
vraisemblablement, à chaque fois qu' on a tendance à se fier par trop aux enseignements d'antan et de la tradition dont souvent on ne prend pas soin de vérifier si les éléments empruntés sont toujours en adéquation avec le savoir actualisé, ou s'ils sont tout bonnement surannés ! C'est à dire dépassés par l'évolution du temps et dont la caducité constatée, requiert inévitablement, par conséquent, l'effort de rénovation et d'adaptation dynamique aux néo- paramètres relatifs aux données sociologiques et cognitives caractérisant les nouvelles conjonctures historiques, sociopolitico- économico- culturelles et spirituelles (Ijtihadistes) des nouveaux temps exigeant réformes et mutations consistantes... La vox -populi des temps nouveaux de certains esprits avertis se comptant y compris parmi les humbles qui ne s'encombrent pas trop de savantes exégèses et qui sont bien souvent au courant de pas mal de choses contemporaines - comparativement aux gens qui s'empêtrent, fréquemment à leur insu, de lourds axiomes et conceptions greffés dans leurs méninges tels des voiles obturateurs sans qu'ils s'en rendent compte, ( à l'image des muphtis moyenâgeux), - cette vox-populi ,donc, galvaude cette autre histoire fort instructive, à sa manière, et qu'il sied d'évoquer dans ce contexte : « A un cheikh qui lui reprochait sa bêtise de faire traverser la rivière à un mulet chargé d'un sac de sel qui allait à coup sur se dissoudre au contact de l'eau , un jeune paysan répondit promptement en ces termes tranchants : « Ne vous en faites pas, grand-père , on fait des sacs en toile synthétique de nos jours ! ». La modernité et progrès techniques n'étant naturellement pas étrangers à la chose ! Ce qu'il y a lieu de retenir, d'une manière générale, c'est que le fait de prêter le flanc aux interprétations dogmatiques et obscurantistes de tous acabits présente des risques assurés d'égarement et d'obscurcissement de la conscience : lorsqu'on prétend se dispenser de l'indispensable source positive et pragmatique du raisonnement logique déduit des sciences , cultures universelles authentiques et spiritualités véritables , en puisant parallèlement dans les divers savoirs et autres atouts spécifiques patrimoniaux du terroir : atouts nécessitant aussi bien leur promotion et valorisation que leur ouverture de plus en plus audacieuse sur le monde contemporain. Ce qui avait fait défaut par le passé, dans un contexte obscur, miné et conditionné depuis longue date, ne s'oublie pas : le souvenir du périclitement civilisationnel et culturel est toujours présent dans la mémoire collective, résultante de causes historiques complexes qui ont leur source dans surtout le paradigme particulier de l'Histoire du grand ratage du coche de la Révolution industrielle et de la révolution de l'imprimerie durant la fatidique transition du moyen-âge... C'est pourquoi s'impose l'impératif du formatage et de l'adaptation indispensables des appareillages et instruments d'aiguillonnages du vaisseau Algérie aux nouvelles nécessités technologiques et managériales de l'heure. Afin qu'on ne navigue plus à vue mais pleinement en harmonie avec la symphonie moderne de la trombe de l'éléphant technologique des temps actuels.


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