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Loin des intérêts rentiers, démystifier le secteur privé national et international productif
Publié dans La Nouvelle République le 07 - 12 - 2015

Le débat actuel portant sur le projet de loi de Finances 2016 est totalement biaisé, assimilant tous les opérateurs privés à une oligarchie financière corrompue, qui risque de faire fuir les capitaux, alors qu'avec la crise financière aigüe qui s'annonce, l'Algérie a besoin de rassembler, et des solutions concrètes réalistes. Je conseille à mes amis du secteur privé d'éviter une médiatisation excessive qui pourrait être mal interprétée tant par les partisans du socialisme de la mamelle que la majorité de la population, devant agir en réseaux discrets pour plus d'efficacité. Une entente avec le gouvernement souvent nécessaire de par le monde, ne saurait signifier soumission totale si le secteur privé veut acquérir une crédibilité. Mais, les représentants du secteur privé ne saurait être les porte-paroles du gouvernement qui a ses propres structures devant représenter la conscience collective et maximiser l'optimum social. Il faut être pragmatique car de par le monde n'existe pas de capitalisme sauvage.
Comme l'étatisme bureaucratique rentier est une utopie néfaste devant concilier efficacité économique avec une très profonde justice sociale. Il semble bien que certains responsables ont besoin d'un renouveau cultuel pour s'adapter au nouveau monde, ne connaissent pas le dossier des privatisations ou font semblant pour des raisons populistes, ou formatés par l'ancienne culture des années 1970. Les fondateurs du communisme l'URSS et la Chine réalisent une transition maîtrisée vers l'économie de marché. Il s'agit de lever les voiles idéologiques de ce dossier, et surtout d'analyser les expériences internationales, certaines ayant abouti à des échecs, d'autres à des réussites, dossier éminemment politique, cœur avec la démonopolisation, des réformes structurelles. Jeter les bases d'un véritable partenariat public-privé et ouvrir à l'investissement privé des secteurs actuellement sous le monopole des entreprises publiques sont les actions qu'il faudrait entreprendre pour permettre au pays de se défaire de sa dépendance vis-à-vis des hydrocarbures et mettre son économie aux normes internationales. Deux formules sont à adopter par l'Algérie. Il faudrait ouvrir les capitaux des entreprises publiques aux opérateurs privés et démonopoliser certains créneaux en permettant au privé d'investir dans des secteurs où seul les entreprises publiques ont actuellement le droit d'investir. Pourquoi les autorités publiques et notamment le ministère de l'Industrie a peur de parler de privatisation. C'est pourtant ce qu'ont fait de nombreux pays pour faire de leurs économies respectives de véritables économies de marché. 1- Quel est l'objectif stratégique de la privatisation ? L'on ne doit pas confondre privatisation et démonopolisation complémentaire, tous deux, processus éminemment politique, allant vers le désengagement de l'Etat de la sphère économique afin qu'il se consacre à son rôle de régulateur stratégique en économie de marché. La privatisation est un transfert de propriété d'unités existantes vers le secteur privé et la démonopolisation consiste à favoriser l'investissement privé nouveau. L'objectif de la démonopolisation et celui de la privatisation doivent renforcer la mutation systémique de la transition d'une économie administrée vers une économie de marché concurrentielle. La privatisation ne saurait s'assimiler au bradage du patrimoine public - Pour cela, elle doit favoriser une grande efficience de l'économie donc la croissance et la création d'emplois, substituer des critères de gestion économiques à des critères politiques, éliminer les rigidités administratives, alléger les contraintes budgétaires, contribuer à la compétitivité et à la modernisation des places financières. Les privatisations présentent l'avantage de renforcer la capitalisation boursière d'une place, d'augmenter considérablement le nombre des transactions et d'améliorer la liquidité du marché et, partant, la capacité d'attraction de l'épargne étrangère. Elle doit permettre de lutter contre les rigidités syndicales, la promotion de certaines entreprises sur le plan commercial et auprès des investisseurs étrangers, favoriser et promouvoir des équipes de managers et développer une classe moyenne porteuse de dynamisme social. Aussi, la privatisation est avant tout un processus de restructuration globale de l'économie avec des incidences politiques et sociales de recomposition du pouvoir, expliquant les résistances des tenants de la rente qui se servent au niveau du secteur d'Etat, les gagnants d'aujourd'hui n'étant pas forcément ceux de demain. Car un texte juridique n'est pas suffisant ( ce n'est qu'un moyen) et devient un leurre s'il n'y a pas d'objectifs cohérents clairement définis avec pragmatisme loin des théories abstraites supposant une nette volonté politique de libéralisation. La privatisation est un élément fondamental d'une politique de relance et doit être au cœur de la nouvelle politique économique pour trois raisons essentielles : premièrement, sa contribution à l'effort de stabilisation macroéconomique, deuxièmement à la promotion des exportations hors hydrocarbures et troisièmement à la transformation globale de l'économie par la réduction du chômage. En d'autres termes, l'Etat entrepreneur et exploitant direct doit s'effacer peu à peu pour laisser place à un Etat exerçant la puissance publique et qui sera conforté dans ses missions naturelles d'arbitrage et de régulation. Ceci implique le transfert du secteur public à un statut privé de façon à passer d'un système productif foncièrement extensif à un système intensif, le but essentiel étant de mieux gérer les entreprises et de maximiser la création de richesses. En parallèle à ce nouveau deal entre l'Etat et les entrepreneurs, une série d'évolutions et de réformes liées à l'environnement économique est à même d'une part, de créer un climat de confiance afin de susciter l'intérêt des investisseurs nationaux et étrangers et d'assurer la crédibilité de l'Etat, d'autre part. Dans ce cadre, la bureaucratie héritage d'une économie administrée constitue une des contraintes les plus fortes dont l'éradication est absolument nécessaire pour insuffler au marché la dynamique et la fluidité attendues. Sur le plan du système financier, il est fondamental de promouvoir l'adaptation du système bancaire et de la fiscalité, actuellement lieu d'importants intérêts de rente. La mise à niveau du système bancaire est un des axes de promotion à privilégier, car c'est au sein de cette sphère que les rythmes de croissance et de privatisation seront arbitrés à titre principal. L'objectif à viser, est d'aboutir à un système bancaire affranchi des ingérences, plus efficient et plus en harmonie avec les exigences d'une intermédiation financière performante et orientée vers l'économie de marché de capitaux. Jusqu'ici, la situation financière des banques publiques a constitué une contrainte qui a inhibé toute velléité de restructuration. Je préconise de simplifier et regrouper dans un cadre plus cohérent, l'organisation institutionnelle chargée d'exécuter une politique désormais plus claire de libéralisation de l'économie et pourquoi pas un grand ministère de l'Economie scindé en plusieurs Secrétariats d'Etat techniques. Le blocage de l'investissement en Algérie réside en des changements de lois ou d'élaboration de stratégies utopiques, vision bureaucratique, comme on ne combat la sphère informelle,(40/50% de la masse monétaire en circulation avec une concentration du capital argent au profit de quelques oligopoleurs tissant des liens avec certains segments du pouvoir de la sphère réelle), elle-même produit de la logique rentière et de la bureaucratie, par des mesures administratives autoritaires. Il faut s'attaquer à l'essentiel qui est la gouvernance mitigée et la faiblesse de l'Etat de droit, liées à une profonde moralisation de ceux qui gèrent la Cité. Sans visions stratégiques, comment adapter l'Algérie à la mondialisation par plus d'espaces de libertés ? En levant les contraintes d'environnement afin de permettre l'épanouissement de l'entreprise créatrice de richesses, en combattant non par des textes mais réellement cette corruption socialisée qui menace les fondements de l'Etat algérien, poussant la majorité à se tourner vers les valeurs spéculatives, il ne faut pas attendre à une véritable relance économique. La dépense monétaire sans compter, c est comme si on remplissait de l'eau au sein d'une citerne trouée, peu d'impacts économiques et sociaux. La balance devises positive pour l'Algérie, le transfert technologique et manageriel, me semble être les axes essentiels de la redynamisation du tissu productif en déclin où le secteur industriel représente moins de 5% dans le produit intérieur brut. Car la notion de stratégie est historiquement datée, comme en témoigne la privatisation dans les pays capitalistes développés, outre les segments concurrentiels, l'introduction de la mixité au niveau des services publics marchands santé, éducation, eau, énergie, télécommunications. Etant un processus éminemment politique, cette volonté de libéralisation conditionnera à l'avenir largement l'afflux tant de l'investissement étranger que national dont les projets devront rentrer forcément dans les avantages comparatifs euro- méditerranéens et euro- africains qui constituent les espaces naturels de l'Algérie. Cela est intiment lié à l'instauration de l'économie de marché inséparable à l'approfondissement des libertés, de l'Etat de droit, d'une bonne gouvernance et de la Démocratie. 2- Quelles sont donc les actions à mener pour mener une bonne privatisation ? Le processus de privatisation couplé avec la démonopolisation constitue une étape importante de la transition vers une économie de marché concurrentielle s'insérant dans le cadre des avantages comparatifs mondiaux, devant être réaliste étant à l'ère de la mondialisation, évitant de vendre des utopies néfastes. Le processus de privatisation comprend plusieurs phases contenues dans un programme subdivisé en plusieurs étapes dont certains constituent un passage douloureux mais déterminant pour l'entreprise et le devenir du pays. Aussi comme cela s'est passé ailleurs, lorsqu'on aborde le cas des institutions financières, des grandes sociétés de services, que l'on traite des activités industrielles selon la branche, la taille, la région, il n'est pas possible de donner un schéma uniforme d'un programme de privatisation. La méthode usuelle consiste à établir d'abord un diagnostic aussi complet que possible comprenant: la situation de l'outil de production, la qualité des produits, la position commerciale, l'analyse de la compétitive avec des normes internationales, le diagnostic financier, le diagnostic fiscal, l'étude de l' environnement local, national et international, l'évaluation du management et la qualification du personnel A l'issue du diagnostic, l'on peut élaborer un scénario de privatisation, accompagné de plusieurs alternatives tenant compte de la politique
économique du gouvernement, des contraintes qui s'imposent tant au pays qu'à l'entreprise ainsi que des propositions de choix stratégiques à moyen et long terme. Ces propositions concernent en général: le plan budgétaire, le plan industriel, le plan financier, le plan commercial, le plan d'emploi, et la mise en œuvre du calendrier. De ce fait, des audits s'avèrent fondamentaux ainsi qu'une large campagne d'explication autour de ce dossier sensible. Le manque de spécialistes dans ce domaine doit être comblé en Algérie autour de cabinets pluridisciplinaires complexes regroupant différentes spécialités. Ces cabinets sont presque inexistants en Algérie d'où l'urgence du regroupement (un cabinet comptable n'étant pas souvent un cabinet conseil de management stratégique), les compétences étant souvent éparpillées à travers le territoire national. L'objectif est d'éviter de faire appel massivement à l'assistance (depuis l'économiste et le juriste au technologue), le poste assistance technique qui est passé de 2 milliards de dollars en 2002 entre 11/ 12 milliards de dollars entre 2010/2014, greffant lourdement la balance de paiements. Et sans verser dans le chauvinisme aidé transitoirement à la fois par des relations de plus en plus denses entre les Universités/ centres de recherche et les Ministères/opérateurs et des cabinets étrangers de renom international dont la finalité est d'asseoir des bureaux d'études locaux solides, le fondement du XXIe siècle du développement étant la bonne gouvernance et le savoir. 3- Quelles sont les techniques de privatisation ? Il faut différencier la méthode des techniques de privatisation. Chaque méthode et technique ne sont pas neutres mais traduisent la volonté politique soit de l'accélération rapide ou le gradualisme vis-à-vis des privatisations. (Suivra)


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