Il était à peine 9h30 en ce dernier jour de Festival de Annaba du film méditerranéen, l'heure où les agents communaux et autres intervenants s'afféraient à nettoyer les alentours du théâtre Azzedine-Medjoubi en préparation de la cérémonie de clôture de cette manifestation lorsque surgirent plusieurs véhicules de la BMPJ, toutes sirènes hurlantes, miraculeusement, malgré la circulation automobile très dense sur la route du Cours de la Révolution vers cité Seybouse. La vitesse à laquelle roulaient ces véhicules, des 4X4 noires, indiquaient que leurs passagers identifiés comme étant de la BMPJ spécialisés dans la lutte contre le grand banditisme et le terrorisme, étaient en opération. En apparence, c'était le cas au vu du branlebas de combat policier qui avait caractérisé le site de la Tabacoop et les hauteurs boisées de Sidi Brahim. Toutes les issues y menant et proches des ruines romaines et de la basilique St-Augustin, étaient hermétiquement fermées à la circulation piétonnière et automobile. Il ressort de nos investigations auprès des habitants du voisinage sur le site même et des quelques indiscrétions recueillies auprès des éléments de la Sûreté nationale, qu'une alerte portant sur la présence de quatre terroristes sur l'esplanade de la basilique St-Augustin avait été donnée. En fait, il n'en était rien même si la rumeur avait fait son œuvre alors que du côté officiel tout coulait de source. Ayant demandé à un policier présent sur le site l'autorisation de nous rendre sur cette esplanade, le représentant de la loi croyant à faire à un simple curieux a répondu : «Vous pouvez aller où vous voulez. L'opération de ce matin n'était rien d'autre qu'une fausse alerte. Il fallait tout de même en avoir le cœur net et c'est ce qui a été fait.»