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Le dessous des cartes dans l'affrontement russo-américain
Publié dans La Nouvelle République le 14 - 12 - 2015

Pour ceux qui cherchent une explication aux tensions et aux guerres qui déchirent le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord depuis plus de dix ans – du Pakistan tribal au Maroc royal – voyez la photo coiffant cet article. Ces deux chefs d'Etat représentent la garde montante de l'impérialisme international, opposée à la garde déclinante de l'impérialisme mondialisé (ici il faudrait une photo de Obama, Merkel, Hollande, Camron). Le récit qui va suivre, tiré du webmagazine Arrêt sur Info, se déroule dans les médinas feutrées pour grands banquiers. Par-là, aucune effusion de sang, que des échanges d'argent, d'actifs réels ou virtuels, mais c'est ici que s'écrit le calvaire des travailleurs-chômeurs-actifs-ou-désœuvrés du monde entier. Nous avons émaillé ce récit de nos commentaires caustiques et décapants.)
En décembre de l'année dernière, nous avons publié un article fascinant de Dmitry Kalinichenko, «Le piège du Grand Maitre Poutine» (1), qui a attiré beaucoup plus d'attention des lecteurs que nous nous y attendions. Il continue à être cité par de nombreux experts politiques et économiques internationaux. L'article parlait de la stratégie latente de la Russie qui consistait à se débarrasser des obligations américaines et d'utiliser ses pétrodollars pour acheter de l'or monétaire. Il a semblé pendant un certain temps que la dégringolade du rouble l'année dernière, couplée avec les restrictions budgétaires du Kremlin, avait rendu Moscou incapable de poursuivre de façon permanente son plan de diversification du système financier international. Néanmoins, en jetant un coup d'œil à 2015, il s'avère que la stratégie de Poutine fonctionne plutôt bien. En raison de la main invisible du marché, le rapport du prix de l'or – prix du pétrole (2) a plus que doublé dans les deux dernières années. Alors qu'en mai 2014, il en coûtait 12 barils de pétrole pour acheter une once d'or, ce ratio est passé à 26 barils/once en janvier 2015 (où il demeure actuellement). En abaissant le prix du pétrole par rapport à l'or, il semble que Wall Street et la City de Londres tentent de contrecarrer la tactique russe de l'achat d'or en échange du pétrole et de gaz naturel (les prix du gaz sont liés au pétrole par l'intermédiaire de BTU). (On comprend pourquoi l'Arabie Saoudite, l'OPEP, l'Iran, le nouvel allié de Washington poursuivent leur production malgré l'affaissement des prix du pétrole et l'apparente contradiction avec les intérêts des producteurs étatsuniens de pétrole de schiste.) Cependant, ces actions sont insuffisantes pour atteindre l'objectif visé. La baisse des prix du pétrole et une dépréciation de la monnaie nationale n'ont pas abouti à un ralentissement des achats d'or de la Banque de Russie sur le marché intérieur en roubles. Malgré les menaces et les sanctions, la Russie a continué à augmenter ses réserves d'or (3). La Banque de Russie a acheté un record de 171 tonnes d'or en 2014 et un autre de 120 tonnes dans les dix premiers mois de 2015. Par conséquent, au 1er novembre 2015, la Banque de Russie avait accumulé un total de 1 200 tonnes d'or (4) dans ses réserves, qui sont officiellement au cinquième rang dans le monde, mais en réalité, la Russie est en fait à la 4e place, parce que l'Allemagne n'est autorisée à stocker qu'un tiers de ses réserves chez elle. En toute justice, il convient de noter que la Chine n'a pas fourni de données mises à jour sur ses réserves d'or depuis 2009, quand elle avait officiellement 1 054 tonnes. Selon certaines estimations, les réserves chinoises ont triplé depuis (et sont donc estimées à 3 100 tonnes. Ndlr). L'année 2014 a encore apporté à Wall Street une autre surprise désagréable. La Russie a émergé en tant que deuxième plus grand producteur d'or du monde (5), dépassé seulement par la Chine. Le leadeurship mondial de la Chine et de la Russie dans les mines d'or leur permet de créer leurs propres systèmes monétaires et commerciaux, construits sur une base solide de l'or, qui seront utilisés par les pays du Brics comme unité universelle de compte et comme mesure fixe de cout. (Nous sommes très loin des champs de bataille de l'Etat islamique et de Daesh – ces pauvres marionnettes des jeux politiques guerriers qui se passent mille mètres au-dessus de leur tête de sacrifiés aux ceintures d'explosifs – et des attentats de Paris et de Bamako. Pourtant, nous sommes au cœur réel du conflit qui oppose les deux camps impérialistes rivaux qui inexorablement nous entrainent vers une Guerre mondiale.) Face à la perspective d'avoir à bientôt faire face à une puissante alliance de l'or russo-chinoise qui remettrait en question l'avenir du dollar en tant que monnaie de réserve mondiale, les Etats-Unis ont commencé à employer toutes leurs mesures punitives traditionnelles contre un pays qui a osé défier la puissance financière de l'Amérique dans le monde. Oubliez tout le baratin à propos des «valeurs démocratiques» – ces mesures n'ont d'autre but que de forcer la Russie à vendre son or. Le peuple russe a entendu l'ultimatum de Washington et a parfaitement compris : les Etats-Unis ont imposé des sanctions afin de renverser le gouvernement légitime démocratiquement élu à Moscou. Mais sans surprise, les sanctions imposées par les Etats-Unis contre la population russe – à grands frais pour l'UE – ont eu l'effet inverse. Les Russes se sont ralliés autour du leader de leur nation, et la Chine et la Russie sont maintenant plus proches que jamais. La politique étrangère de la dictature de l'arrogance absolue, menée de manière si grossière par Washington, a eu les conséquences attendues. À force de remplacer la force de la loi par le droit de la force de manière universelle, les USA ont dilapidé tout le capital politique et la crédibilité qu'ils avaient précédemment gagnée auprès des publics russe et chinois. C'est le soutien de la Chine de la position de la Russie qui neutralise toutes les tentatives de Washington de briser Moscou. Même si la Russie était obligée de vendre de l'or, il le vendra ... à la Chine, ce qui signifie qu'il restera au sein de l‘«alliance de l'or». Il est à noter que la visite en septembre du président Xi Jinping aux Etats-Unis n'a pas donné lieu à des accords substantiels (6). La Chine est bien consciente que si Washington arrive à rompre l'alliance entre la Russie et la Chine, la première action d'un l'hypothétique gouvernement proaméricain en Russie serait de mettre un garrot de l'énergie sur le cou de la Chine. Wall Street a besoin de coloniser la Russie au préalable pour ensuite coloniser la Chine. Cela, les dirigeants chinois l'ont bien compris. Incidemment, le même sort attend l'Europe, qui est encore un autre concurrent géopolitique des Etats-Unis. Cependant, contrairement à Pékin, les dirigeants européens ne l'ont pas encore compris. (L'auteur de l'article livre ci-haut le grand mystère de la politique mondiale en cette Ère d'impérialisme systémique globalisé. C'est à travers les guerres financières – monétaires – boursières que les guerres militaires prennent naissance, en contrefeux, pour résoudre le dilemme de savoir quel conglomérat financier international prendra l'ascendant sur tous les autres. L'affiliation nationale de tels conglomérats n'étant que secondaire – un artéfact de l'ère capitaliste primitive aujourd'hui révolue. En effet, même le conglomérat des institutions financières, bancaires, boursières appelé russo-chinois possède des accointances avec le conglomérat financier international appelé américano-européen. L'enjeu de ces guerres aux multiples facettes est de déterminer quel conglomérat international aura préséance sur l'autre et lequel imposera sa loi aux autres.) Il est important de garder à l'esprit que les attaques du dollar contre l'or se terminent toujours de la même manière – dans un KO douloureux pour le dollar. Il n'y a pas d'exceptions à cette règle dans l'histoire monétaire. Il n'y en aura pas cette fois non plus. D'où la règle du marché bien connue: « Quel que soit le maximum atteint par le prix de l'or, ce ne sera pas le dernier ». Il serait naïf de croire que cette règle d'or est inconnue de ces Grands Maitres de la patience, Vladimir Poutine, et Xi Jinping. En augmentant systématiquement leurs réserves d'or, la Russie et la Chine continuent à dépouiller inexorablement le dollar américain de son statut de monnaie de réserve mondiale. (Voilà l'ultime affront – l'ultime défaite – du camp impérialiste occidental que ce camp tente de compenser en agressant militairement la Russie depuis des années – Tchétchénie, Géorgie, Serbie-Yougoslavie, Libye, Syrie, Ukraine, jusqu'au jour où – comme en Turquie récemment – l'acte ultime dépassera les bornes et enclenchera le grand cataclysme mondial. Il faut comprendre que l'attaque turque contre l'avion russe a été planifiée et commandée de Washington afin d'empêcher tout rapprochement entre certaines puissances de l'Otan (Berlin notamment) et l'empire russe.) La solution militaire standard de l'Amérique ne fonctionnera pas dans cette situation. La Russie n'est pas l'Irak, la Libye, ou la Yougoslavie. Si les Etats-Unis lançaient une agression directe contre un pays comme la Russie, ce serait leur dernier geste à jamais. Par conséquent, la Maison-Blanche tente d'utiliser des militants radicaux des pays musulmans et européens comme chair à canon. Il fut un temps où cette approche fut plus efficace. Dans le milieu du XXe siècle, Wall Street et la City de Londres avaient réussi à pousser l'Europe dans une guerre contre l'Union soviétique en utilisant leur protégé Hitler, qu'ils avaient littéralement porté au pouvoir en Allemagne (7). Aujourd'hui, l'Ukraine et la Syrie sont les théâtres de la guerre chaude de l'Amérique contre la Russie et l'Union européenne est le théâtre de la guerre économique de l'Amérique contre la Russie (il est intéressant de noter que tandis que les entrepreneurs européens souffrent sous les sanctions imposées à la Russie, leurs concurrents américains sont occupés à signer de nouveaux contrats lucratifs avec Moscou) (8). (Ce que souligne l'auteur de l'article est véridique. Il oublie cependant d'indiquer que les capitalistes européens sont parfaitement au fait de ces manigances de leur allié et concurrent américain, et ils savent qu'ils sont les dindons de cette farce macabre comme ils furent les dindons de la farce des centrifugeuses iraniennes. Ils en développent du ressentiment et se prépare à faire faux bond à l'alliance Atlantique comme il est de leur intérêt de le faire. Nous irions jusqu'à penser que les attentats terroristes en Occident, à Londres et à Paris notamment, sont des actes souhaités par Washington de la part de leurs protégés de DAESH, financés par leurs pions saoudien et turc, afin de terroriser la bourgeoisie européenne et la prévenir de tout rapprochement avec la Russie
honnie.) Récemment, les pays européens ont commencé à réaliser que Washington était tout simplement en train de les escroquer. Après tout, un produit n'est, d'abord et avant tout, que de l'énergie qui se manifeste sous la forme d'une marchandise (quant à nous, nous dirions qu'un produit n'est que de la force de travail – du temps de travail – cristallisée sous forme de valeur marchande composée du salaire nécessaire et du surtravail-plus-value à valoriser. Ndlr). À cause des ambitions géopolitiques de l'Amérique, l'Europe est en train de réduire, d'elle-même, son propre niveau de compétitivité. Si nous mettons de côté les slogans et les déclarations nobles sur «les valeurs» et considérons juste la question économique, tout devient clair : si l'Union européenne était coupée de son approvisionnement en énergie russe pas cher, en plus d'être coupée du vaste marché russe pour ses produits, l'Europe ne serait pas capable de survivre dans sa forme actuelle. La gauche bourgeoise nationaliste européenne se réjouirait de cette alternative, elle qui réclame que la grande bourgeoisie de gouvernance (étatique) ait le courage de défendre les intérêts de la bourgeoisie impérialiste nationale contre les assauts de l'impérialisme étatsunien qui agresse autant ses concurrents que ses alliés. En cela, la gauche européenne défend ses intérêts de classe petite-bourgeoise cléricale en voie de paupérisation. Ce segment de classe est particulièrement important (en nombre) sous le mode de production capitaliste en phase impérialiste, raison pour laquelle nous la voyons agioter partout. La classe prolétarienne pour sa part n'a aucun intérêt à se joindre ni à la grande bourgeoisie nationale capitularde ni à la petite-bourgeoise chauvine revancharde – courroie de transmission des premiers vers ces derniers – c'est-à-dire les ouvriers surexploités ou décimés selon qu'ils conservent le privilège d'un emploi ou pas. (Suivra) Robert Bibeau Directeur de la Revue Les7duQuébec.com


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