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AUTOPSIE D'UN MONSTRE
Publié dans La Nouvelle République le 31 - 12 - 2015

Le 10 juin 2014, apparaît l'Etat islamique (Daech) sur la scène médiatique lors de la prise de Mossoul. Quelques jours plus tard, soit le 29 juin, Abou Bakr Al Baghdadi proclame le califat du haut du minbar de la principale mosquée de cette ville, l'érigeant ainsi en capitale religieuse. Cette nouvelle mouvance est en fait issu de mouvements qui existent depuis le début des années 2000. La particularité de ce mouvement djihadiste est sa volonté de construire un Etat avec ses lois, sa monnaie, sa division provinciale, son service de communication redoutablement efficace tant dans l'horreur de ses images que dans son rythme de diffusion. Ceci le distingue nettement des autres mouvements, type Al Qaïda.
Cet Etat qui se proclame califat, qui revendique l'unité et l'hégémonie impériale de l'islam tel qu'il existait jusqu'au XIe siècle, est ainsi devenu un acteur de première importance au Moyen-Orient. Cette organisation djihadiste n'est ainsi pas un acteur surgi ex nihilo, mais le résultat d'un long processus impliquant plusieurs acteurs aux desseins sournois.
Cela dit, le besoin de comprendre la donne actuelle aux Proche et Moyen-Orient avec notamment la «lutte anti-Daech» se traduit par de multiples questions. Les Occidentaux ont-ils fermé les yeux sur la montée en puissance de ce groupe terroriste ? A-t-on volontairement ignoré le rôle joué par l'Arabie saoudite et le Qatar ? A-t-on fait semblant de ne pas prendre conscience de l'importance majeure de l'enjeu pétrolier ? Comment expliquer les incohérences de la diplomatie américano-occidentale ?
On dépeint l'Etat islamique (EI) comme un ennemi des Etats-Unis et du monde occidental. Mais qui est derrière le projet de l'Etat islamique ? L'organisation connue sous le nom ISIS a longtemps été une création collaborative du gouvernement américain et de ses alliés.
Du financement et de la formation en Libye et en Jordanie à l'armement en Syrie et en Irak, ISIS n'est rien sans l'appareil de renseignements occidentaux, tout comme al-Qaida n'était rien de plus qu'un monstre de la CIA, son Frankenstein.. Dans «Le Temps des décisions» (paru en juin 2014), l'ancienne secrétaire d'Etat Hillary Clinton révèle que dans le but de procéder à un nouveau «partage» du Proche et du Moyen-Orient, un accord fut passé entre Washington et les Frères musulmans pour créer un Etat islamique:
«Nous avons infiltré la guerre en Irak, en Libye et en Syrie, et tout allait pour le mieux et puis tout à coup, une révolution eut lieu en Egypte et tout changea en 72 heures.» Elle poursuit ainsi : «Nous étions d'accord avec les Frères en Egypte pour annoncer l'Etat islamique dans le Sinaâ (nouvelle région créée) et le remettre aux mains du Hamas et une partie à Israël, pour la protéger, adjoindre Halayeb et Challatine au Soudan, et ouvrir les frontières libyennes du côté de Salloum.
Il était même question d'annoncer la naissance de l'Etat islamique le 5 juillet 2013 et on attendait l'annonce pour reconnaître, nous et l'Europe, ce nouvel Etat.» Ces propos ont été corroborés par les récentes révélations des agences et réseaux de communication russes à propos des relations entre le NST et l'EI. Ainsi, lira-t-on avec intérêt ce compte-rendu de Sputnik français, le 19 novembre, où le réseau russe ne s'embarrasse d'aucune précaution particulière puisqu'il va jusqu'à citer un témoin à partir d'un article d'un site (RevolutionObserver.com) qui n'est pas précisément ami des Russes.
Mais qu'importe, car ce qui importe aux Russes est bien de dévoiler le maximum d'informations concernant les liens NST-EI, avec ici des précisions venues d'un gardien d'un camp de prisonniers en Irak, où, depuis 2004, et en 2007-2008 pour le témoin, la tournure des évènements s'employait à «fabriquer» les cadres du futur Daesh... La fabrique des «cadres» de l'EI aurait été située dans le Camp Bucca sous surveillance permanente des Etats-Unis. Mitchell Gray, un ex-gardien de la prison de Bucca, confie à Sputnik que c'est ce camp qui était le «terrain fertile» pour ce qui est aujourd'hui l'Etat islamique.
Ces cinq derniers mois, les grands médias du monde entier ne cessent de discuter des origines du groupe terroriste Etat islamique et cherchent à retrouver les responsables de la naissance de ce groupe. La question la plus récurrente concerne les réelles relations entre l'EI et les Etats-Unis. Il est difficile d'y donner une réponse exhaustive, pourtant les révélations sur les Toyotas américaines de l'EI ou les armes fournies par Washington se trouvant entre les mains des terroristes alimentent les rumeurs. Ainsi, en avril 2015, l'agence iranienne Fars a cité le chef d'état-major général de l'armée iranienne Hassan Firouzabadi qui a déclaré :
«Nous avons reçu des rapports attestant que des avions américains atterrissaient et décollaient des aéroports contrôlés par l'EI. Les Etats-Unis n'auraient pas dû livrer des armes, de l'argent et de la nourriture au groupe Etat islamique pour ensuite demander pardon de l'avoir fait par erreur». Un article publié le 26 mai 2015 dans le magazine allemand Focus rapporte qu'un document de l'Agence américaine du renseignement de la défense datant d'août 2012 avait fui dans des médias occidentaux et que le renseignement américain avait prévenu que la situation instable au Proche-Orient mènerait à l'apparition de l'EI».
Les auteurs du document tirent la conclusion suivante : l'affaiblissement de Bachar el-Assad crée une atmosphère idéale pour l'Al-Qaïda et lui permettrait de revenir en Irak et de s'installer à Mossoul et à Ramadi. Aujourd'hui, constate l'auteur, tout ce qui avait été prédit il y a trois ans est devenu réalité. Pourtant, ce n'est pas la seule accusation qui apparaît dans les médias. Ainsi, l'article publié sur RevolutionObserver.com intitulé «ISIS a US proxy» (l'EI, intermédiaire des USA ?) souligne que tous les hauts dirigeants de l'EI ont été rassemblés dans le camp Camp Bucca lors de la guerre en Irak en 2004.
Mitchell Gray, qui avait été gardien de prison dans le Camp Bucca dans les années 2007-2008, explique dans un entretien à Sputnik :«Le Camp Bucca a été une sorte de prison pour tous types de personnes. Quand j'ai travaillé là-bas, le nombre de prisonniers atteignait 30.000 prisonniers. Il y avait de tout, à commencer par des membres d'Al-Qaïda, des rebelles locaux, des criminels célèbres.
Les employés du département spécial, ayant surveillé la prison, ont compris que si l'on ne commençait pas à isoler les prisonniers, il y aurait des problèmes avec les radicaux qui influenceraient les modérés», ajoute le gardien. Il poursuit : «On a alors commencé à séparer les sunnites des chiites, pourtant il y avait des incidents lors desquels les prisonniers organisaient des jugements en fonction de la charia et humiliaient ceux qui n'acceptaient pas l'idéologie radicale.»
Et d'ajouter : «Quand je suis venu pour la première fois à Bucca, ils m'ont encouragé et m'ont dit : "traite ces mecs d'une manière parfaite, car le prochain Nelson Mandela peut se trouver dans le bâtiment". J'ai ensuite pensé, pas le prochain Nelson Mandela, mais le premier Abu Bakr al-Baghdadi.» Les Américains produisent donc un terreau de haine, un terreau sur lequel va se développer le groupe terroriste autoproclamé Etat islamique... Autrement dit, l'Etat islamique a été créé par le renseignement étasunien avec le soutien du MI6 britannique, du Mossad israélien, de l'Inter Services Intelligence (ISI) pakistanais et l'Al Mukhabarat Al A'amah de l'Arabie saoudite ou General Intelligence Presidency (GIP) en anglais.
Par ailleurs, selon des sources du renseignement israélien (Debka), l'Otan, en liaison avec le haut commandement turc, était impliqué dans le recrutement de mercenaires djihadistes dès le début de la crise syrienne en mars 2011. En ce qui concerne l'insurrection syrienne, les combattants de l'Etat islamique ainsi que le Front Al-Nosra, des forces djihadistes affiliées à d'Al-Qaïda, sont les fantassins de l'alliance militaire occidentale. Ils sont secrètement soutenus par les Etats-Unis, l'Otan et Israël. Leur mandat consiste à mener une insurrection terroriste contre le gouvernement de Bachar al-Assad.


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