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Une femme, trois hommes et... des couleurs
Publié dans La Nouvelle République le 30 - 01 - 2016

La salle « Baya » du Palais de la Culture a été réaménagée pour accueillir les œuvres de quatre artistes peintres dans le cadre de leur exposition « Diaf Baya » ou « Les invités de Baya », une riche exposition qui est à voir absolument. Les artistes Amal Benghezala, Jaoudet Gassouma, Smail Ouchène et Noureddine Hamouche y ont accroché leurs œuvres pour une durée d'un mois, jusqu'au 27 février 2016.
Jaoudet Gassouma et Noureddine Hamouche sont deux complices qu'on connait déjà assez bien pour les avoir vu délirer et faire délirer le public lors d'une exposition commune, « zoudj oudawar » qui s'est déroulée à la Galerie Khaled Rochedi, à Sidi Yahia. Ces deux compères ont entrainé le public dans monde de couleurs à travers leurs œuvres. Cette fois aussi, on n'y a pas échappé...on a eu droit à du délire mais un délire revu à la hausse et c'est la seule hausse que le public accepte et en redemande.
Jaoudet Gassouma venait à peine de décrocher d'une exposition à « Ezzou'art galerie », mais les œuvres accrochées à la salle « Baya » sont pour la plupart nouvelles. Jaoudet avait préparé un travail artistique basé sur un thème, mais ces œuvres n'avaient jamais été exposées. L'occasion s'est donc présentée pour découvrir deux grands tableaux, nouvelles créations toutes en couleurs et toujours dans l'abstrait semi-figuratif, mais aussi toute une série de nouvelles œuvres où l'on découvre des personnages mystiques, yeux écarquillés et bouches cousues, sur un fond coloré...comme des êtres momifiés par un système et qui est empêché de rejoindre les couleurs derrière lui.
Ailleurs, c'est un visage sans yeux ni nez, juste une bouche cousue, le tout entouré de dizaine d'oreilles...faut-il aussi comprendre par là qu'il y'a Jaoudet l'artiste et Jaoudet l'artiste- rebelle, qui laisse aussi de temps à autre laisser s'exprimer sa colère et sa rage ? Sa transition artistique, Jaoudet nous le fait traverser sans anesthésie, mais cette transition est si belle ! A travers la chronologie de ses œuvres, On sent une évolution marquante dans le travail de l'artiste mais on sent aussi de la recherche. Noureddine Hamouche a adopté un style original qui lui est propre.
Noureddine est un artiste qui est resté accroché à ses rêves, mais aussi et surtout à ses souvenirs d'enfance. Toutes ses œuvres, ou presque sont constituées d'objets récupérés et il a l'art de redonner une seconde vie à ces vieux objets, comme n'arrête pas de lui dire Farid Bennya, un artiste et galeriste. En effet, Farid Bennya ne s'est pas trompé, Noureddine Hamouche ressuscite les vieux objets, comme les vieilles truelles, les babouches, les lits en bois, leur redonnant vie, les recouvrant de couleurs, de symboles et de signes anciens.
Nourdine Hamouche récupère de vieux objets qu'il utilise pour les transformer et les intégrer dans ce qui deviendra de merveilleuses œuvres artistiques. Oui, Nourdine est un artiste et un artiste complet qui va puiser toute son inspiration dans le patrimoine culturel amazigh, véritable trésor légué par nos aïeux. Un tableau sur lequel l'artiste fait sortir un vrai robinet est une œuvre qui a attiré notre attention. « La Casbah est morte, le jour où l'on a introduit l'eau dans les demeures », me dit Hamouche...et ce n'est que la triste vérité, les murs des maisons de la casbah s'écroule sous l'effet des fuites et des ruptures des canalisations. Un phénomène qui n'existait pas lorsqu'il y'avait des puits.
Le reste des œuvres de Noureddine Hamouche, un ancien du groupe « Laouchem », sont aussi des messages, le tableau à la truelle fait allusion à la kabylie où l'on retrouve la truelle dans toutes les demeures, l'acte noble de bâtir quelque chose de fort, de puissant ne cessera jamais. Même chose pour les pelles, sauf que pour ces pelles, elles servent à construire comme pour enterrer ou cacher des choses à jamais. Le travail de Smaîl Ouchène est particulièrement intéressant et ses œuvres ne passent pas inaperçues et ne laissent pas les gens indifférents. Les œuvres de Smail sont de véritables plaisirs pour les yeux, on reste bouche bée devant ses tableaux et on se laisse aller dans la contemplation.
Smail Ouchène est une véritable révélation artistique pour de nombreux visiteurs. Smail Ouchène a adopté l'abstrait et cette exposition nous permet de découvrir son style qui intrigue. Smail surfe, en effet sur une vague de couleurs surréaliste. Dans ces œuvres, Smail Ouchène recherche des formes mais aussi ses propres colorations. La construction de ses œuvres peut sembler suivre une ligne directrice, mais c'est parfois le fruit du hasard, de l'imagination et de sa vision du monde.
Les œuvres de Smail Ouchène sont en effet bien équilibrées, avec des couleurs judicieusement dosées et des volumes soigneusement définis...oui, les œuvres de Smail Ouchène sont belles, très belles et on reste admiratif devant tous ces tableaux. En un mot, Smail Ouchène a réussi l'exploit de réconcilier l'abstrait avec la beauté et le raffinement. Amal Benghezala, la seule femme du groupe, n'est plus à présenter. Artiste, elle l'est vraiment. Ses œuvres, elles ont toutes une histoire et chaque tableau nous parle, nous murmure des récits d'une partie de la vie de l'artiste.
A travers ses œuvres, Amal nous raconte ses espoirs, ses détresses, ses déceptions mais aussi sont porteurs de vie, de messages d'amour et de joie. Amal Benghezala fait apparaître un même personnage dans l'ensemble de ses œuvres, un personnage récurent. Parfois triste et mélancolique, mais parfois joyeux et riant Amal Benghezala a aussi réussi à créer un bel effet visuel, grâce à ce personnage étrange mais sympathique.
Les tableaux de Benghezala sont conçus comme un voyage dans un monde imaginaire, une véritable clef vers un rêve où règnent les couleurs, les formes et les symboles...car si l'on regarde mieux les détails des œuvres d'Amal, on découvre que l'artiste a minutieusement introduit des symboles berbères. Amal Benghezala possède un parcours nourri des thèmes qui construisent sa pensée, tels l'identité, l'égalité, le genre ou la liberté. Cette évasion dans l'univers d'Amal Benghezala est présentée toute en couleurs. Pourquoi « Diaf Baya » ?
L'idée est de Jaoudet Gassouma, qui nous dit que l'exposition devant avoir lieu à la salle « Baya » du palais de la Culture, les exposants ont été honorés à être les invités de Baya... Dans cette salle, près de quatre-vingt œuvres sont accrochées, des formes, des couleurs et des objets qui viennent symboliser tout ce qu'il y'a de plus beau au monde : l'amour de l'art. Vous pouvez visiter l'exposition et voir toutes ces œuvres jusqu'au 27 février, et maintenant c'est à vous d'en juger...


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