Les participants au colloque international sur le cinéma qui s'est déroulé les 5 et 6 mars à Constantine dans le cadre de la manifestation «Constantine, capitale de la culture arabe 2015» ont précisé que le cinéma algérien rencontre de grosses difficultés de financement, de production, de distribution et de professionnalisme en l'absence d'une véritable industrie cinématographique. Les intervenants ont également déploré, à l'issue de cette rencontre abritée au Palais de la culture «Mohamed Laïd Al-Khalifa» à Constantine, que le cinéma algérien est devenu un cinéma artisanal. Selon le scénariste et écrivain, Saïd Boulmerka, le cinéma est aujourd'hui «malade» : «nous devons le sauver, ce cinéma a connu son âge d'or dans les années 1960, à l'époque du film La bataille d'Alger, L'opium et le bâton, ....», a-t-il souligné. Et d'ajouter : «Nous devons produire des films de qualité, les réalisateurs ne doivent pas se rabattre sur des comédiens non professionnels pour leurs films et que ces comédiens doivent répondre au profit des personnages du film». Il a fait savoir, également, que pour construire un cinéma basé sur du professionnalisme, il faut créer et maintenir une relation étroite entre le scénariste et le réalisateur : «l'un complète l'autre», a-t-il souligné, expliquant, encore que l'école est indispensable pour la formation des jeunes cinéastes qui vont devenir des professionnels : «nous avons des comédiens qui ont du talent, mais le talent seul ne suffit pas, il faut une formation dans le domaine du cinéma», a-t-il insisté. De son côté, le réalisateur et cinéaste Abdenour Zahzah a estimé qu'on n'a pas une vraie industrie cinématographique : «On est entrain de faire un cinéma artisanal», a-t-il regretté. Ajoutant qu'on manque de films de cinéma. «Et bien qu'on produise des films avec des budgets colossaux mais il reste toujours artisanal», a-t-il martelé. Le conférencier a toutefois souligné que parmi les contraintes qui freinent la production cinématographique en Algérie, existe le problème de diffusion et de distribution de films : «Nous devons impérativement mettre en œuvre un mécanisme de régulation et de diffusion lié à la filière cinématographique», a t-il rétorqué. En outre, les producteurs ont souligné, lors du débat qui a suivi la conférence, les difficultés financière rencontrées pour financer un film. A cet effet, M. Mustapha Matoub, membre de commission d'évaluation (FDATIC) a évoqué l'importance de faire un vrai dépouillement de la structure de découpage du film : «le producteur doit évaluer son devis pour son montage financier afin que son film soit réussi à l'avenir», ajoutant que la gestion financière d'un film est très importante car c'est, en quelque sorte, la colonne vertébrale du film. D'autre part, les participants à ce colloque ont évoqué, entre-autre, le montage financier d'un film et la question d'encouragement et de valorisation du cinéma amateur.