Son parcours à ce jour restera gravé, à tout jamais, dans les annales du nationalisme et au service du pays. Le doyen des scouts, la légende Hadj Maghraoui Mohamed, l'accordéoniste de la troupe Safir Tarab, l'un des compagnons de Ali Maachi. Médaillé à maintes reprises lors des festivités nationales, il restera parmi les plus titrés d'Angham El Djazaïr. Il rejoint sa demeure éternelle en laissant derrière lui une panoplie de médailles des différentes participations scoutismes qui date depuis la Seconde Guerre mondiale de l'ouest à l'est de notre valeureux pays à côté de ses compagnons Chaouch, Aliane et Okacha et autres si les uns ont quitté ce bas monde dans l'anonymat les autres tombés au champ d'honneur. La moisson de ce valeureux Zaim le conduira d'entamer une carrière d'un demi-siècle au service de sa ville natale Tiaret, à la tête du secrétariat général communal et l'Inspection de la fonction publique ainsi une période transitoire à la Ligue de wilaya de football. Le natif de la région des héros Kaidi Ahmed alias Si Slimane, le rossignol du ghzoul Ali Maachi, le commandant Si Zoubir venu au monde en 1927, une journée qui coïncide avec Youm El Ilm, témoignent ses compagnons Hadj Abd Salem et Torki, le scoutisme avant de rejoindre l'école coranique El Medersa au milieu des oulémas de la région avant d'opter, quelques années plus tard avec son instrument de musique l'accordéon, l'orchestre Safir Tarab. Il participe aux rencontres organisées par les SMA à Sétif et à Tlemcen aux côtés des collégiens des différentes wilayas, nommé l'intelligence rare et la bibliothèque ambulante. Accordéoniste, le défunt a mené son combat à l'aube des années 1940 aux côtés des grandes figures de l'art, un ensemble de réputation s'ouvrira quelques années aux genres orientaux et modernes avec de riches programmes (danses, sketchs et pièces théâtrales) avec le célèbre comique El Ayadi Ali. Une formation bien soudée attachée comme une batterie à son mobile, et Hadj Maghraoui a son accordéon qui faisait partie du mouvement national, est fréquentée par les étudiants de la medersa El Houra (école libre) en 1944. Parmi eux, figurent Hariane Khaled, Hechaïchi, Med Benblidia, Ali Abadi, Mustapha Belarbi, Ferhat Med, Mekki Benouda, Okacha Mokhtar, Touraoui Aek, Ben Abbou Khaled, Kacem Mokhtari et Abdeslam Mustapha. Il donna naissance à une troupe «Safir El Tarab» en 1953 dirigée par le chef dorchestre Ali Maâchi. A Tiaret où il prend le flambeau pour la première fois, le spectacle est donné devant une assistance de 1 500 personnes dont 600 femmes de la localité. Par la même occasion, selon les deux compagnons qui sont actuellement en vie, «Ferhat Abbas viendra encore une fois pour présider les cérémonies de l'anniversaire du Manifeste algérien». Hadj Maghraoui aux côtés de ses compagnons a su rester digne jusqu'à l'assassinat de Ali Maachi un dimanche 8 juin 1958 où les Français l'assassinent froidement. Ils le traînent dans les boulevards de la ville de Tiaret avant qu'ils ne le pendent par les pieds à l'un des mûriers de l'ex-place Carlot actuellement baptisée au nom des martyrs avec les deux compagnons Mohamed Djahlane et Belmastoura Djilali. Mais cette journée, c'est la fête des racistes. Voilà le forfait du colonialisme et de l'armée française enterrant aussi la culture. Si les uns ont plié les instruments de musique pour rejoindre le maquis. Ammi Mohamed Maghraoui a préféré la clandestinité jusqu'au jour de l'indépendance. Au centre Eel Khaldounia, ce jeudi qui marque les 40 jours de sa disparition, un hommage dédié par la commune de Tiaret en collaboration des Guendouzs de zaouia de Sidi Adda et les scouts du Fawj En nouhassia ainsi qu'aux artistes de sa trempe morts ou vivants qui continuent à faire vibrer les cœurs lors de chaque événement. Hadj Mohamed Maghraoui, disparu à l'âge de 90 ans, une date qui marque la journée nationale du chahid, l'un des doyens du mouvement SMA, membre du PPA-MTLD. Le Zaim nous a quitté, laissant derrière lui une encyclopédie de l'histoire de Tiaret, une muraille de l'ancienne Tihert, une légende de l'art et une histoire de la résistance culturelle et artistique pour mener son combat jusqu'à l'indépendance. Décoré à maintes reprises par des médailles de reconnaissance par des ministres de la Culture et les commis de l'Etat en guise de découverte de son parcours et son sacrifice pour sa patrie. Un homme combattant des bonnes causes, mais aussi fervent supporter de la JSM Tiaret. C'est un plateau des plus alléchants qui a été concocté à l'occasion du 40e jour de sa disparition. Une date qui se veut à la fois une reconnaissance et un hommage envers l'accordéoniste de Safir tarab, cet artiste qui a fait de son instrument de musique un moyen de lutte, voire une arme des plus redoutées par le colonialisme.